Chapitre 6.2

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Je calmais mes mains tremblantes et me dirigeais vers le frigo pour en sortir une bière sous le regard étonné de mes compagnons de pièce. Autant me concentrer sur quelque chose que je savais faire. Foutu handicap physique, il y avait bien des choses que j'aurai aimé faire en voyant l'état de cette pièce.

— Il est pas un peu tôt pour ça ? Demanda Candy un peu inquiète.

— C'est pour les pancakes, expliquais-je en la lui tendant. Elle me regarda avec incompréhension, la boisson en main. Ouvre-la et ajoute-la à la préparation. Après tu mixtes pour enlever les, putain d'anglais c'est quoi le mot ? Boule de farine ?

— Grumeaux ? Proposa-t-elle.

— Si tu le dis, lui dis-je dans un petit sourire.

Je me rapprochais du plan de travail pour l'observer faire alors que Disco était retourné à sa vaisselle. Je goûtais la pâte avant qu'elle la fasse cuire.

— Délicieux, commentais-je gagnant le sourire de la jeune fille.

J'avisais de la présence d'un mixeur et de quelques bananes un peu abîmées sur le plan de travail. J'ouvris les placards à la recherche de céréales, je ne fus pas déçue de mes découvertes, mais incapable de dire ce qui se tenait devant moi tant tout était mélangé.

— Tu cherches quoi ? Demanda Disco qui me vit vider au sol le placard à côté de la gazinière.

— Des céréales, répondis-je simplement alors que j'avais fini par m'asseoir par terre, jambes tendues, tout en continuant de vider le placard.

Il me tendit la boîte devant moi, mi amusé, mi dépité par mon attitude. Je continuais sans m'interrompre, observant les dates de péremption sur les produits que je trouvais.

— Tu me sors un sac poubelle, s'il te plait ? lui demandais-je gentiment, sans pour autant lever les yeux. J'ai aussi besoin d'une éponge et de produits pour nettoyer.

Il le fit, habitué à suivre les ordres sans pour autant montrer de l'entrain.

— Je risque de tomber si tu restes là Frenchie, fit remarquer Candy.

— Alors, s'il te plaît, fais attention. Ma réponse était laconique.

Une fois le placard vide, je me rapprochais doucement pour m'y coller et avec l'éponge, je commençais à essuyer le fond du placard avec ma main blessée. Je bénissais l'hôpital pour m'avoir mis un plâtre assez léger pour ne pas immobiliser tout mon bras. Après un nouveau passage sur l'étagère, je tendis l'éponge vers Disco pour qu'il la rince. Il le fit sans poser de question. Dès que je fus satisfaite de l'état de l'éponge, et après un coup de torchon, je commençais à remettre les ingrédients soit dans le placard, soit dans la poubelle, laissant les céréales sorties.

La porte s'ouvrit à ce moment-là, mais concentrée sur ma tâche pour maîtriser ma douleur, je n'y prêtais pas attention.

— Candy, tu as fini les pancakes pour... ? Demanda une voix féminine plus mûre que celle de l'appelée, la voix mourut quand elle dût m'apercevoir. Qu'est-ce qu'elle fait là, elle ?

Sa question me donna la chair de poule au mépris qui suintait d'elle. Je ne me donnais même pas la peine d'observer mon interlocuteur, ayant une très bonne vue périphérique sur ses talons roses et ses jambes parfaitement épilées.

— C'est Frenchie, expliqua Candy. Elle aide à la cuisine.

— Alors, c'est pour elle qu'il y a autant de bordel ? Elle est bien là au milieu des poubelles, ça va bien avec son style.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant