Chapitre 12.3

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C'était vraiment bon et la viande n'était pas sèche, mais fondante et je savourais longuement le morceau avant de l'avaler. Il eut un petit reniflement de rire en me voyant faire. Sans rien me demander, il plongea ses baguettes devant moi et en sortit un morceau qu'il porta à sa bouche.

— Mon repas, me plaignis-je en le voyant faire.

— Tu en mets plus sur mon bureau que dans ton ventre, se défendit-il en s'amusant de ma réaction tout en me volant un nouveau morceau.

— C'est toi qui as eu la brillante idée de manger sans fourchette, l'accusais-je en lui mettant en évidence mon poignet plâtré sous les yeux.

— Il te suffit de demander si tu veux de l'aide, fit-il en mettant ses baguettes avec le morceau de viande sous le nez.

— Je ne vais pas te demander de me donner à manger comme un enfant, rétorquais-je en reculant un peu mon visage.

Il se redressa, visiblement contrarié, un léger pli se forma entre ses sourcils.

— Et pourquoi pas ? En dédommagement de toute la place que tu as pris dans mon lit pendant deux jours.

Dans la mauvaise fois, il faisait fort là, ce que je ne me priais pas de lui faire remarquer.

— Je n'ai pas vraiment eu le choix, je te rappelle. Et puis, je parie que tu ronfles, je n'ai pas si bien dormi que ça.

— Et toi tu parles et tu baves quand tu dors, m'accusa-t-il à son tour.

— Je parle ? M'étonnais-je en croisant les bras devant moi contrariée et un peu inquiète. Le problème avec mon sommeil, c'est que je ne souvenais jamais de mes rêves, toujours de mes cauchemars.

— Tu as appelé Hurricane dans ton sommeil, m'informa-t-il en me confrontant du regard pour lire ma réaction face à ça.

Si ma mâchoire ne me gênait pas autant, il aurait pu m'entendre grincer des dents.

— Ça explique les cauchemars, me défendis-je. Quoi d'autre ?

Ma réaction lui convient, même s'il essaya de le cacher, mais le pli entre ses yeux disparut.

— Tu manges et je te le dis, essaya-t-il de marchander.

— Je ne suis pas un enfant à qui on peut faire du chantage. Tu me le diras simplement parce que ta mission c'est de "t'occuper de moi", et mon bien-être passe aussi par ma santé mentale.

Ma réponse le fit rire. Et il y avait de quoi, mais c'était à tenter, alors je ne me fâcher pas de le voir se moquer de moi et je partageais même son petit rire.

— Tu n'as pas d'autorité sur moi, m'affirma-t-il doucement de sa voix grave.

— Et qu'est-ce qui te fait croire que tu en as sur moi ?

Il s'approcha en me surplombant, je dus basculer ma tête en arrière pour continuer à le confronter du regard.

— Tu es ici pourtant.

— C'était la meilleure chose à faire. Tes "amis", ou peu importe comment tu les appelles, repris-je en le voyant froncer les sourcils de mécontentement, ne semblaient pas être des personnes que je souhaitais rencontrer au vu de votre réaction.

— Tu es impossible, finit-il par me dire dépité et en colère en reposant le morceau dans le plat.

— Mélissandre Estelle Moureau, lui rappelais-je avec un petit sourire entendu, c'est dans mes gênes.

Sa réplique mourut sur ses lèvres quand on toqua à la porte. Petit Chef rentra sans autre formalité et s'arrêta net en voyant le lit vide. Il porta son inquiet regard vers son oncle et nous trouva en pleine confrontation.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant