Chapitre 25

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J'avais profité de son sommeil pour envoyer divers messages. Booker était de retour, bien que je n'arrivais pas à l'imaginer faire du mal à Penny, il n'en restait pas moins que j'avais à présent un suspect à interroger et après ce qui s'était passé au Longhorn, j'avais deux mots à lui toucher personnellement.

Grâce à mes anciens contacts, j'avais une adresse. C'était pas forcément la soirée que j'avais imaginé, surtout que j'étais fatigué et maintenant qu'elle était dans mes bras, je ne voulais plus m'en séparer, mais ça me rongeait de l'intérieur. Il fallait que j'en ai une le cœur net. Je fus dérangé dans mes pensées par un coup de fil de Sharp.

— Prés, décrochais-je simplement.

— J'ai reçu un drôle de coup de fil de Ghost qui a un cadeau pour nous, m'informa-t-il. Je sais que je tombe mal, mais tu pourrais aller voir avec Hurri ?

Hurri, hein ? Si le prés demandait après lui alors que le Doc n'avait toujours pas approuvé son retour actif, c'était que ça le concernait. Je ne le sentais vraiment pas cette histoire.

— Je partirai avec Gamble dès que je serai de retour. Je ne sais pas le temps que ça prendra, je profiterai pour saluer un vieil ami qui est de retour en ville.

Méli avait bougé contre moi et me regardait à présent, elle était inquiète.

— Quelque chose que je dois savoir ? s'inquiéta-t-il.

— Pas pour le moment, éludais-je en raccrochant. Désolé, je ne voulais pas te réveiller, lui dis-je en lui caressant à nouveau la joue.

Elle se sépara de moi en niant.

— Il faut bien revenir à la réalité, affirma-t-elle dans un sourire, elle semblait aller mieux, moins perdue. Merci pour la sieste, j'en avais besoin.

Je lui souris sincèrement et ne pus me retenir de lui mettre les cheveux derrière les oreilles.

— Quand tu veux. Est-ce que je peux savoir pourquoi tu as souhaité venir ici aujourd'hui ?

— C'est un peu à cause de ce que tu as dit et de ce que mon père m'a appris. J'avais besoin de revenir là où ça s'était passé pour commencer à apprendre à vivre avec.

De ce que j'avais dit hein ? Quand est-ce que je lui avais parlé de ça ? Au fond, ce n'était pas si important, l'essentiel c'était qu'elle avait assez de volonté et de courage pour affronter ça. Tout comme elle était venue ici pour son père. La différence, c'était qu'elle n'avait plus à être seule.

— Tu me montres ? lui proposais-je en me redressant.

— On n'est pas obligé Silent Boy, tu as beaucoup à faire. Je peux revenir à un autre moment.

— J'insiste.

De un, il fallait battre le fer tant qu'il était chaud, et de deux, je ne la laisserai pas avec un de mes frères pour retourner dans cette ruelle. Hors de question.

Elle souffla résigner en attrapant ma main pour s'aider à se redresser. Elle voulut la lâcher, mais je l'en empêchais. Sa réaction me fit sourire, elle tourna légèrement la tête gênée.

On quitta le parc, mais elle ne voulut pas monter sur ma Harley, préférant marcher vu qu'on n'était pas loin. Moi ça me convenait, je pouvais profiter encore un peu de sa présence à mes côtés. Par contre, je ne savais pas comment lui redonner le sourire, je n'étais pas un pitre comme Hurri, alors je tentais un baiser sur la main pour lui montrer mon soutien. Ça marcha.

Elle ralentit à la recherche de repères moins de deux minutes après. Désignant une ruelle pas plus large que des poubelles, elle se détacha de moi pour poser sa main contre le mur du bâtiment, perdue dans ses souvenirs. De mon côté, je m'enfonçais dans la ruelle à la recherche d'indices même si je n'avais pas d'espoir, trop de temps s'était écoulé à présent. Je remarquais que l'éclairage extérieur au niveau de la rue avait été cassé. Je m'approchais du trottoir en quête de débris de verre, aucune trace.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant