Chapitre 5.3

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On se mit en route en silence au début.

— Est-ce que Dyclan était le fils de la femme d'Atlas ? Je l'avais deviné, mais j'avais besoin qu'on me le dise.

— Comme ça tu as rencontré le petit ? me demanda-t-il le visage fermé.

— Oui, le sujet était douloureux pour lui aussi.

Il souffla en me regardant.

— Oui, c'était le fils de Penny. Me confirma-t-il en reportant son attention sur la route.

Je fermai les yeux un instant, pauvre petit. Je raffermis ma prise sur la glace. Cet homme était un monstre.

— C'est un brave petit, mais il est traumatisé d'où ses crises.

— Ses crises ? Demandais-je sans comprendre.

Il me jeta un coup d'œil regrettant d'avoir trop parlé alors il ne me répondit pas. Ne voulant pas le forcer, je repris.

— Il y a d'autres femmes et d'autres enfants dans le club ?

— Pas beaucoup. Les enfants ne sont pas de son âge, pas encore nés ou presque majeurs.

Je hochais la tête.

Le sujet mourut après sa réponse. Je tentais de relancer la conversation.

— Tu ne ressembles pas vraiment à un avocat, Wolf. Lançais-je, ce qui le fit rire.

— Vous avez des manières qui datent en France avec vos toges.

— On est un vieux pays, on aime bien les traditions. Personnellement, je les trouve ridicule, habillés ainsi, mais ils ont la fierté de la porter, un peu comme votre cuir.

— Et tu nous trouves ridicules avec ? Il était sur la défensive, mais sa question me fit rire, ce que je regrettais aussitôt.

— Non, fiers, lui répondis-je.

Je me tue ne sachant plus quoi aborder comme sujet et me contentais de contempler le paysage. On se rapprocha de la ville et je finis par reconnaître certains endroits.

— Qu'est-ce que tu viens faire dans notre ville ? Demanda Wolf d'un ton qui était plus professionnel que curieux.

— Mon père est mort dans les collines que je désignais au loin. Je suis venue comprendre pourquoi il est mort loin de chez nous.

— Je suis désolé pour toi.

— Merci, lui répondis-je par automatisme.

— Il lui est arrivé quoi ?

— Crise cardiaque selon le légiste.

— Il faisait quoi dans la vie ?

— Il était psy, il s'occupait d'enfants comme Dyclan. Les conversations à la maison n'étaient pas toujours très joyeuses avec un père psy, une mère infirmière et un frère dans la police, mais ils ont essayé de me protéger de tout ça.

A côté de moi Bear hocha la tête, alors qu'on arrivait devant le poste de police.

— Wolf, tu m'aiderais à descendre ? Lui demandais-je en détachant ma ceinture, me faisant à nouveau violence sur mon traumatisme.

— Bien sûr chaton, me dit-il dans un sourire. Il le fit avec délicatesse, me donnant raison. Ces hommes étaient gentils et ça me mit un peu de baume sur mon cœur meurtri, mais, au même moment dans la voiture, je surpris Bear sortir de sa veste une arme qu'il rangea dans la boîte à gants avant de sortir à son tour. Je frissonnais en la voyant et détournais le regard.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant