Chapitre 14.2

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Je posais les fleurs sur l'herbe verte au pied de la pierre. Sharp et Dyclan étaient déjà passés, il y avait déjà des lys. Il y avait aussi un bouquet de roses rouges. Je l'avais aperçu sans y prêter attention, maintenant que je le voyais de près, je le trouvais de mauvais goût. Penny aimait les fleurs, mais pas les roses rouges, elle trouvait ça trop commun et impersonnel. Peu importe qui l'avait côtoyée, le savait. Un mauvais pressentiment me prit aux tripes quand je le saisis. Je découvris une carte au milieu, à l'effigie d'une enseigne de fleuriste.

La salope était marrante, la suite le saura tout autant.

Mon sang ne fit qu'un tour. Enfoiré de merde. Je vais lui arracher ses parties et lui faire bouffer. Je veux qu'il souffre, qu'il me supplie de l'achever. Je le garderai en vie pendant des semaines entières, des mois. Je ne vais pas le tuer, non, je vais l'anéantir.

Il nous cherchait et il allait nous trouver.

Je pris mon téléphone. Pas Sharp. Pas au téléphone comme ça alors qu'il devait être au tribunal avec Dyclan. Par sécurité, je lui adressais quand même un message pour qu'il comprenne la situation. Deux mots, il n'en fallait pas plus. Black out. Il saura. Dans la foulée, j'appelais Bear.

— Phénix ? S'étonna-t-il.

— Sharp et Dyclan sont avec toi ?

— Non, pas encore, qu'est-ce qu'il se passe ?

— Il est venu sur sa tombe, lui crachais-je de but en blanc, alors que résonnait des bruits de voiture.

— Il... Il... quoi ? De qui tu parles ?

— Il est venu sur sa tombe nous narguer, répétais-je une nouvelle fois en maîtrisant de plus en plus mal ma colère.

J'entendis un hoquet de surprise sans en identifier l'origine, féminine à n'y pas manquer.

— Black out, ordonna froidement le VP.

Je ne pouvais qu'acquiescer mais j'avais encore à faire.

— Sharp est prévenu. J'ai une piste à suivre avant, l'informais-je.

— Fais ce que tu as à faire, m'ordonna-t-il. Je ramène Kate au MC.

— Soit prudent, m'inquiétais-je.

— Toi aussi mon frère. Sur ces mots, je coupais la conversation. Je pris le bouquet que je jetais, je n'en avais pas besoin. Démontant mon téléphone, je détruisis la puce, semant ses miettes au loin. Je pris mon seul indice de carton et partis en chasse. La traque commença enfin et il allait le payer.

Le salopard.

Quatre heures à sillonner les villes de miettes de pain en miettes de pain, mais je rentrais sans rien de concret. Enfin, j'avais d'autres miettes de pain que je ne pouvais pas suivre seul, alors il me faudra l'aide d'Apple. Cet enfant de salaud s'était foutu de notre gueule et m'avait fait tourner de ville en ville pour son bon plaisir. Il se croyait malin, mais les quelques miettes qu'il avait semé à notre attention m'avaient permis de faire une nouvelle découverte et ça n'avait rien de réjouissant.

Je me garais devant le MC. Gamble était devant la porte avec Disco, armés tous les deux. Gamble avait eu son cuir il y a un an à peu près, mais on pouvait compter sur lui, je l'avais bien formé, même s'il faut dire que son père avait fait ce travail depuis sa plus tendre enfance. C'était la fin de la journée et comme prévu, tout le monde était présent, mais je n'entendais pas de bruits venant du MC.

— Où sont-ils ? Demandais-je sur les nerfs.

— Dans la cour du garage. Mon père a organisé un barbecue, même maman est venue, et ce qui devait être une belle soirée s'est transformé en un tour de garde armé pour la plupart d'entre nous. Tu nous donnes une explication ?

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant