Chapitre 13.2

308 32 6
                                    


Je hochais la tête avant de me consacrer aux documents.

Le temps passa lentement et une fois que j'eus fini, je me mis à somnoler. Il finit son travail bien après moi et s'étira avant de se redresser. Son mouvement me réveilla pour de bon et je bougeais un peu à mon tour.

— Tu ne veux pas dormir un peu ? Me demanda-t-il en me voyant ensommeillée.

— Je n'ai pas Teddy et je crois que marcher ne me fera pas de mal.

Il se rembrunit face à ma demande.

— Allez, depuis que je suis ici je ne suis sortie que deux fois dehors. Si tu dois retourner à ton bureau, quelqu'un d'autre peut peut-être m'accompagner ?

Il regarda par la fenêtre vers la route qui n'était pas très passante. Je n'avais même pas entendu beaucoup de motos ou d'autres véhicules depuis que j'étais réveillée.

— Pas aujourd'hui, m'annonça-t-il sombrement.

— Mais Doc a dit que c'était d'accord ! L'informais-je en pensant qu'il n'avait peut-être pas entendu le reste de la conversation que j'avais eu avec lui.

Il eut un petit sourire moqueur pour moi.

— Je voulais dire qu'ils sont tous occupés. Je me suis fait remplacer sur un chantier, alors personne n'est disponible. Cependant, tu as raison, sortir ne fera de mal à personne.

Je lui offris un sourire ravi qu'il accède à ma demande. Son visage était cependant marqué d'une certaine tristesse comme un regret. Il s'avança vers moi pour me tendre les bras.

— De l'aide pour te relever ?

Je hochais la tête. Une fois sur pied, il prit les factures que j'avais empilé sur le lit et les posa en regardant comment j'avais bien pu pouvoir les classer.

— Tu as un système de classement atypique, se moqua-t-il. Tu es sûre de les avoir triés ?

— Oui, répondis-je en cherchant mes claquettes dans la pièce. C'est par ordre d'échéance. La première à payer est sur le dessus, la dernière en bas. Tu n'aurais pas vu mes claquettes par hasard ?

Il remonta un sourcil en m'observant.

— Pas bête Frenchie.

— Je sais, me moquais-je à mon tour, mais l'idée n'est pas de moi, je ne fais que l'utiliser. Alors ? Mes claquettes ?

— Tu ne veux pas de vraies chaussures ?

— J'aime mes claquettes, lui annonçais-je pour marquer ma position.

Il haussa des épaules, un peu exaspéré, avant d'ouvrir son placard et de les prendre à côté d'autres chaussures à lui. Dans son placard à chaussures. Je ne sais pas pourquoi mais ce détail me troubla.

— Merci, balbutiais-je maladroitement en enfilant mes chaussures.

— Pour ton info, tes vêtements sont dans ce tiroir, m'apprit-il en désignant le second tiroir de la commode. Plus la peine d'emprunter des vêtements à Annie.

Je hochais la tête tandis qu'il ouvrit la porte pour moi et la referma à clé alors que je m'avançais vers les escaliers de l'enfer. J'avais officiellement adopté ce nom pour eux.

Comme Wolf, il prit patience en restant derrière moi en me laissant descendre les marches à mon rythme. Une fois en bas, je découvris le bar vide, fermé. C'était étrange de ne voir pas même une personne ici. Je redécouvris ce lieu dans cette ambiance sombre et je ne sais pas pourquoi, mais ma gorge se serra.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant