What a shitty American Trip.

Chapitre 5.2

Oh putain ma famille ! Comment est-ce que je vais pouvoir leur annoncer ça ? Comme je ne répondis pas de suite, il se racla la gorge, me ramenant au présent, je le regardais, il semblait vraiment inquiet.

— J'ai plus peur de voir débarquer ma mère ici, elle est terrifiante et autoritaire, ma réponse le surprit et il eût un bref rictus amusé mais son inquiétude était toujours présente alors je tachais de trouver les bons mots pour l'apaiser. Mon frère est un homme de loi française uniquement. Il a déjà assez à faire dans mon pays et aucune envie de mettre les pieds ici. Il sait que je suis une adulte et il ne viendra pas, il sera furieux mais il ne fera rien.

— Lui diras-tu que nous existons ? Demanda-t-il diplomate, me laissant le choix hypothétique sur ce que je leur dirai.

— Je n'ai pas le choix si elle pense que je suis seule, elle viendra et personne ne veut ça.

— Et d'après toi, il fera quoi quand il saura pour nous ?

Je compris à son attitude qu'il s'agissait d'une forme de test, mais après ce qu'il venait de me dire, ça me passa au-dessus de la tête.

— Ils ont juste besoin de savoir que vous êtes des personnes bien, ils n'ont pas besoin de savoir que vous n'êtes pas des anges.

Il acquiesça plutôt satisfait de ma réponse, pas convaincu pour autant. Je jetais un bref regard vers ma valise, et découvris qu'il me manquait une partie de mes affaires.

— Tu sais où est mon ordinateur ?

— Apple l'a, m'informa-t-il simplement. Il savait qu'il avait le pouvoir dans cette situation comme au sein du MC, il eut l'élégance de ne pas en faire étalage.

Je l'étudiais furieuse, supposant que le fruit n'avait rien avoir avec la personne en question. Malgré tout, je n'allais pas lui courber l'échine si facilement, autant le lui dire en face.

— Ecoute, je comprends que vous devez vous protéger mais c'est privé et je n'aime pas qu'on fouine dans mes affaires sans mon autorisation. Surtout mon ordinateur. J'en ai besoin pour contacter ma famille sinon ils viendront et vous ne voulez pas ça.

— Je te le rendrai mais il me faut des garanties, annonça-t-il factuellement.

J'étais vraiment en colère et j'en tapais du pied.

— Bien faites ce que vous avez à faire, mais s'il ne marche plus à cause de vous, je ferai de votre vie un enfer. Compris ?

Ma menace le fit rire en se redressant. J'étais toujours sur mon lit et, du haut de mon mètre soixante-dix, il faisait ma taille, j'étais ridicule face à lui, il s'approcha de moi, près à la confrontation.

— Première règle : pas de menaces, me dit-il de la même manière qu'on peut faire la leçon à un enfant.

— Au diable cette règle, j'aboie parce que je ne mords pas. C'est le jour où je serai silencieuse que vous aurez à vous faire du souci.

Son regard était létal mais je ne baisserai pas les yeux devant lui. On toqua délicatement à la porte et c'est toujours en affrontant son regard que je répondis.

— Entrez.

J'avais réussi à le mettre en colère et je le vis lorsqu'il releva le sourcil, j'en menais pas large et l'arrivée d'une autre personne dans la pièce me donnait l'excuse nécessaire pour détourner la tête de lui. Je découvris le petit garçon silencieux, aux yeux bleus comme ceux de son père sur le pas de la porte, avec une feuille et des crayons en main.

— Hey Petit Chef, tu es venu dessiner ? J'avais repris une voix posée pour lui parler.

Il découvrit la tension qui régnait dans la pièce avec une peur immense et lança un regard effrayé à son père.