Pas besoin de parler français pour comprendre ce qu'elle venait de dire. Quand elle se redressa, son regard se noya dans le mien, j'en arrêtais de respirer.
— Tu as confiance en moi ? lui demandais-je malade de la voir dans un tel état de détresse. Elle hocha la tête en me fixant s'arrêtant comme souvent sur mes cicatrices à mon arcade, mon cœur se gonfla, j'avais l'impression qu'il allait imploser. Comment faisait-elle pour m'envouter à ce point ? Je te protègerai, lui promis-je doucement en me rapprochant encore un peu d'elle.
— Merci, murmura-t-elle du bout des lèvres. J'étais hypnotisé par ses lèvres, elles m'attiraient comme un aimant. Mon regard remonta jusqu'à ses yeux et je crus y déceler une invitation. Ma gorge se noua et mon pantalon devint plus étroit au souvenir de son corps contre le mien.
Sharp se racla la gorge dans mon dos, me faisant presque sursauter. J'ai dit "presque". Je me raclais à mon tour la gorge et m'éloignais d'elle. Avais-je rêvé ? J'avais l'impression d'être un empoté, incapable de comprendre ce qu'elle voulait.
— Vous ne m'avez pas répondu, repris-je pour changer de sujet, qu'est-ce qui s'est passé cet après-midi pour que vous oubliez les règles les plus élémentaires de sécurité ?
— Désolé à propos de ça, s'excusa Sharp en se grattant la nuque. On a juste parlé, pour Dyclan. Je... Elle est d'accord pour nous aider et contacter le Dr Kimball.
— Vraiment ? demandais-je surpris en la regardant.
Elle fumait sa cigarette, le regard perdu dans le vague, ne réagissant plus à ce qu'on venait de dire. Elle se tenait à nouveau le côté en frottant le tissu avec son pouce, pas forcément consciente de son geste. Ma gorge se serra à nouveau.
— Mel, et si on allait rejoindre les autres ? proposa Sharp.
Elle avait réagi à son prénom et lui sourit en se détachant de l'arbre pour commencer à avancer en éteignant sa cigarette. Je ne lui emboitais pas de suite le pas, restant légèrement en retrait, le temps d'échanger un regard avec Sharp, il me rejoignit pour me dire à l'abri de ses oreilles.
— Elle m'a demandé de changer de chambre. La nouvelle me fit l'effet d'un coup en pleine face et la colère monta en moi, je l'exprimais par un grognement que je ne pus contenir. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous deux et ça ne me regarde pas...
— Tu as raison, ça ne te regarde pas, le coupais-je sèchement.
— Je ne suis pas contre toi, Phénix, je ne lui ai pas encore dit oui, reprit-il, mais elle est effrayée, blessée et humiliée, alors vas-y doucement, elle est à deux doigts de fuir pour de bon. Ne pense pas avec ta bite, ne fous pas tout en l'air pour Dyclan.
Il ne me laissa pas le temps de lui répondre et lui emboita le pas, me laissant seul face à ma colère. Vas-y doucement... Pff, cette fille me retournait le cerveau depuis plus d'une semaine, elle était là, à portée de main, et pourtant si inaccessible. Bien sûr que je comprenais son angoisse, mais j'avais l'impression, non la certitude, qu'elle me cachait quelque chose, à moi, pas à Sharp ou Annie, moi. Vous devriez savoir que jamais je ne courrais après une fille, je saisissais les opportunités qui se présentaient à moi, point barre. Le reste n'était pas pour moi, mais elle jouait avec mes certitudes et j'avais envie de goûter le fruit défendu. Sentir son corps sous ma langue... Alors non, pas d'accord j'étais patient et ça me ressemblait pas !
Je finis par les rejoindre dans le champ devant le bâtiment. Ils avaient trouvé un ballon et faisaient une partie de football improvisée. Hurricane était présent, tout comme un bon nombre de ceux qui avaient été absents pour les rechercher.
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What a shitty American Trip.
RomantizmFrenchie a traversé un océan pour avoir des réponses, ça fait six mois qu'elle les attend et elle est bien déterminée à les avoir pour pouvoir se relever, le reste n'a plus d'importance. Phénix a soif de vengeance, ça fait deux mois qu'elle a été tu...