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Chapitre 1 - Phoenix 👤

Je regarde tout autour de moi et décide de faire demi-tour en voyant toutes les décorations d'anniversaire dans le manoir. Lorsque je vois Giulia sauter face à moi avec un chapeau d'anniversaire qui fait de la musique en plus de la lumière, je me dis que j'ai touché le fond. Bordel, je les déteste.

-Joyeux anniversaire mon frère d'amour ! S'écrie-t-elle en me prenant dans ses bras.

Je grogne et la laisse faire parce que je sais qu'elle ne me laissera pas tranquille tant qu'elle n'a pas eu ce qu'elle veut. Je déteste fêter mon anniversaire et ils le savent, raison pour laquelle ils décident de m'emmerder tout particulièrement ce jour, dans l'espoir de faire de ce jour un jour encore plus merdique.

Elle se détache de moi et me regarde des pieds à la tête, toujours avec son énorme sourire. Je préfère de loin lorsqu'elle fait la peste, mais elle semble bien joyeuse aujourd'hui. Je ferme les yeux un instant et rentre dans ma salle de bain pour prendre une douche froide. Ça effacera peut-être toutes les horreurs colorées que j'ai vu jusque là.

Je m'habille simplement, pour leur montrer que je ne compte faire aucun effort aujourd'hui. J'ai juré que si l'un d'eux arrive avec un gâteau, je les brûlerai avec les bougies.

Je descends les deux étages pour arriver dans la cuisine et mon père me prévient que mon cadeau se trouve dans mon bureau. Si je cède à leurs caprices dès le matin, peut-être qu'ils vont me laisser tranquille toute la journée. Du moins je l'espère...

Je me sers un café bien noir pour me réveiller de cet enfer et le bois brûlant comme à mon habitude. Je me rends dans mon bureau en compagnie de mon père et y trouve Giulia en compagnie d'Adrian qui se charge de me serrer dans ses bras à son tour pour me souhaiter la journée de l'enfer.

-J'ai un cadeau qui m'a coûté une petite fortune, c'est l'idée de ton frère.

Adrian jubile avec Giulia qui se retient d'éclater de rire et je me laisse tomber dans le canapé.

-Adrian, je te promets que si tu m'as offert un chien parce que je n'ai pas voulu t'en offrir un, je te crève les deux yeux pour que tu ne puisses pas le voir te bouffer les couilles.

-Je te promets que ce n'est pas un chien, c'est encore mieux que ça.

Sachant qu'un chien est pour lui le meilleur cadeau qui puisse exister, je redoute vraiment le pire cette fois.

-Bon, tu me fais voir qu'on en finisse ?

Mon père hoche la tête et avance jusqu'à ma chaise de bureau qu'il fait pivoter dans ma direction pour me laisser apercevoir une jeune femme. Les jambes repliées contre sa poitrine, elle semble effrayée de se trouver ici.

-Je te présente ta protégée, m'annonce fièrement mon père avec un grand sourire.

Je ne la lâche pas du regard pendant de nombreuses minutes alors qu'elle fixe le sol. La tête baissée, elle semble essayer de se protéger en se cachant derrière ses genoux. Vêtue de vêtements couvrants sous un début de chaleur, elle semble essayer de cacher chaque parcelle de son corps.

-C'est une blague j'espère ? T'as été la chercher où celle-là ? Au recyclage des protégées invendues ?

-Moi si t'en veux pas, commence Adrian que je stoppe immédiatement.

-Dégage de mon bureau, tout de suite.

Comprenant que je ne suis pas ouvert à la discussion, il sort de la pièce sans un mot et je me lève du canapé pour poser mes mains sur le bois de mon bureau.

-Une protégée ? Tu te fous de moi ?

-Non, ton frère m'a dit que tu en voulais une !

-Et tu t'es pas dit que si j'en voulais une, j'aurais été la choisir moi-même ? T'imagines tout ce que ça implique de m'avoir mit une protégée dans les pattes ? J'ai tellement d'ennemis que je ne sais même plus les compter, et je vais devoir protéger une femme en plus de ça ? Elle est traumatisée, tu crois vraiment qu'elle sait ce qu'elle fiche ici ?

-Enfin Phoenix, elle a vécu la formation comme toutes les autres. Elle correspond à toutes les caractéristiques d'une protégée, elle a été formée pour ça.

-Bordel, non. Tu trouves qu'elle ressemble à toutes ces femmes ? Elle n'ose même pas se présenter convenablement, alors que n'importe quelle protégée se serait déjà levée pour se présenter à son protecteur. Je n'ai rien signé, je refuse d'être son protecteur.

Je sors immédiatement de mon bureau et Giulia me suit pour se poser face à moi.

-Tu ne trouves pas que ta réaction est un peu excessive ? Si elle a été vendue en tant que protégée, c'est parce qu'elle est capable de devenir la tienne.

-Elle est bizarre, je n'ai jamais vu une protégée comme ça.

-Mais tu ne sais pas non plus ce qu'elle a vécu pour devenir comme ça, Phoenix. Pourquoi elle a décidé de changer radicalement de vie en appartenant à un homme riche, d'après toi ? Moi non plus, mais je sais que tu devrais lui laisser une chance de te prouver qu'elle peut être à la hauteur.

Je la détaille du regard sans rien dire et je me rends compte que si elle me regarde comme ça, c'est qu'elle est sérieuse. Sauf qu'elle n'est jamais sérieuse.

-Amène-la dans la chambre à côté de la mienne. Tu t'occuperas d'elle si tu tiens à la voir ici.

-C'est ta protégée, me rappelle-t-elle.

-Pas tant que je n'ai rien signé, je ne lui ai pas encore promis ma protection. Et comme tu es la complice de ton frère, c'est à vous deux de faire le nécessaire pour elle en ce moment. Estime-toi heureuse que je lui laisse le bénéfice du doute.

Elle hoche la tête sans plus discuter et retourne dans mon bureau, probablement pour s'occuper d'elle.

Je descends les escaliers et cherche dans toutes les pièces après Adrian, que je trouve finalement dans la cuisine. Concentré à allumer des bougies sur un énorme gâteau rose bonbon, il ne me voit pas arriver. On ne met aucun coup dans le dos, alors je me racle la gorge pour attirer son attention. Il sursaute et se tourne lentement dans ma direction. Sans plus attendre, je cogne mon poing dans sa mâchoire et il recule en ronchonnant, tout en se tenant l'endroit rougis par mon coup.

-C'est la dernière fois que tu prends une telle décision pour moi, t'as bien compris ?

-Oui, je pensais que ça te ferait plaisir.

-C'est faux, tu voulais juste m'emmerder à me mettre une fille dans les pattes. Rends-toi utile et va faire des recherches sur la fille que tu as laissé entrer chez moi sans me concerter avant. Je veux tout sur mon bureau d'ici demain matin : identité, casier judiciaire, résultats scolaires, famille, tout de A à Z. Maintenant, je vais aller chercher ma voiture la plus puissante et vous esquiver toute la journée. Je vous ai assez vu.

Je quitte le manoir sans plus attendre et monte dans ma voiture de sport. Je démarre la voiture et ouvre le portail avec la télécommande du domaine. J'accélère et fuis le domaine pour éviter de les revoir avant la fin de journée.