Lyllea éclate de rire pendant que je grogne. Les rôles se sont inversés. En deux semaines d'entraînement intensif, Lyllea a beaucoup progressé.
Mon père dit que c'est mauvais pour la mafia que je passe moins de temps au bureau et au hangar, mais je préfère de loin être en compagnie de Lyllea. C'est lui qui l'a fait entrer dans mon manoir, il n'a aucun reproche à me faire.
J'ai comme l'impression qu'elle commence à s'ouvrir encore plus avec les entraînements. Elle se laisse approcher et elle a des contacts physiques qui ne semblent pas la déranger. Elle ne se souvient toujours pas de ce qui l'a amené ici, et continue à écrire tous les jours. Se battre lui permet d'évacuer sa rage, et je suis ravi de l'aider pour ça.
-J'ai réussi, lance fièrement Lyllea.
On était sur le ring tous les deux et elle devait réussir à me mettre au sol. C'est ce qu'elle a réussi à faire, même si elle a atterri sur moi.
-Tu es rapide, agile et souple, c'est un vrai avantage pour toi. Par contre, je ne suis pas sûr que tu doive rester sur ton adversaire, parce que sinon...
Je pose mes mains sur ses hanches et la plaque sur le ring à côté de moi avant de la bloquer en mettant mon corps par-dessus.
-Là, tu es bloqué et tu ne peux donner aucun coup puisque tu n'as aucun membre de disponible.
Elle écarquille les yeux et rougit en se rendant compte de notre proximité. Bordel, elle est tellement belle. Ses grands yeux presque noirs sont mis en valeur par des longs cils et j'adore la voir avec une queue de cheval haute. Sa poitrine est parfaitement moulée dans sa brassière de sport que Giulia lui a ramené.
Le souffle saccadé, elle ne bouge pas le moindre du monde, trop occupée à me regarder dans les yeux. J'avance légèrement et frôle son nez avec le mien. Ses yeux papillonnent doucement lorsque je frôle ses lèvres avec les miennes. Comme elle ne fait aucun mouvement de recul, je pose mes lèvres sur les siennes en douceur. Son cœur bat tellement vite que j'ai l'impression qu'il va sortir de sa cage thoracique.
Un léger gémissement s'échappe de sa bouche et ses lèvres caressent les miennes avec harmonie. Elle finit par avoir un mouvement de recul alors je me décale sans plus attendre. Elle détourne le regard et je la libère.
-Je... Souffle-t-elle. J'ai besoin de temps. Désolée.
-Ne t'excuse pas pour ça, c'est à moi de m'excuser. J'ai eu du mal à me retenir, je n'aurais pas dû.
Elle secoue négativement la tête en glissant une mèche rebelle derrière son oreille.
-C'est pas le problème. C'est juste qu'avec... Tout ça, j'ai un peu de mal à passer à autre chose.
-J'attendrai le temps qu'il faudra, même si tu refuses il suffit de me le dire.
Elle hoche la tête et me remercie. Je lui adresse un sourire avant de la taquiner.
-Quand je disais que tu ne sais pas respirer.
Elle me regarde mal et frappe mon épaule à l'aide de son poing. Je ricane et me relève en lui tendant la main pour l'aider à se relever. Face à elle, je croise les bras et elle lève un sourcil d'interrogation.
-Le premier en bas se lave le premier.
Elle ouvre grand les yeux et passe en-dessous des cordes pour courir vers l'escalier. Je saute par-dessus les cordes et cours à mon tour. J'entends la porte claquer et Lyllea me narguer.
-Ça joue l'entraîneur, mais ça ne sait pas courir vite !
-Ferme les deux portes avant que je ne vienne te faire payer ce que tu viens de dire !
Elle ricane et son rire est aussitôt masqué par le bruit de l'eau. Je passe rapidement dans mon bureau en regardant le courrier que j'ai reçu et je trouve mon père qui me regarde bizarrement.
-Tu es joyeux, constate-t-il.
-Lyllea a réussi à me mettre au sol, m'expliqué-je en lisant une lettre sans importance qui finira à la poubelle.
-Je n'aurais jamais crû que tu négligerais la mafia pour une femme.
-Je ne néglige rien pour personne. Tu as voulu que je la protège ? Bien, mais ne me reproche rien maintenant. Je fais tout ce que j'ai à faire pour la mafia, même si je ne participe plus aux échanges. Ils savent se débrouiller sans moi.
-Elle n'a pas besoin de toi du matin au soir.
-Tu te trompes, elle veut apprendre à se battre parce qu'elle a peur que son ancien protecteur vienne la récupérer. Tu le savais ça ? Qu'elle avait déjà été protégée par un de mes ennemis ?
Il ouvre grand les yeux ainsi que la bouche et je le regarde d'un œil entendu. Je ne lui avais pas encore parlé de tout ça, mais maintenant c'est fait.
-Je l'ignorais...
-Maintenant que tu le sais, je t'interdis de me reprocher de la protéger continuellement !
Je balance les lettres sur mon bureau et me rends dans ma chambre. Je trouve la porte de la salle de bain grande ouverte alors je m'y rends pour aller me laver.
Lorsque j'ai fini, je vais dans la chambre de Lyllea au lieu de la mienne. Je pousse le drap et elle me regarde avec ses grands yeux marrons.
-On va au hangar, prépare-toi.
-Je pourrais tirer ?
-Si tu veux, oui.
Elle sourit et sort de son lit pour attraper d'autres vêtements dans son dressing. J'enfile un pantalon avec une chemise avant d'aller dans le salon. Lyllea m'a dit qu'elle avait peur de s'entraîner au tir dans la cave, elle préfère aller au hangar. Je fais un signe à Lyllea et elle me suit jusqu'au garage où je prends la voiture de course. J'arrive au hangar en quelques minutes et lui ouvre la porte pour qu'elle puisse descendre.
Mes hommes nous saluent et Lyllea leur adresse un léger signe de la main. Adrian et Andrea nous rejoignent en souriant.
-Papà fait la gueule, commence Adrian.
-J'ai parlé à papà, le problème est réglé. Tu peux aller tirer, Lyllea. Tu sais où c'est.
Elle hoche la tête et retire sa main de la mienne pour avancer dans le hangar en regardant autour d'elle.
-Je vais avec elle ! S'exclame Adrian. Belle-sœur, attend-moi !
Lyllea se tourne vers lui et le laisse la rejoindre. De mon côté, je vais dans mon bureau et discute des derniers échanges qui ont eu lieu avec Andrea. On entend soudainement des cris et des éclats de rire et Andrea a la même réaction que moi : courir en dehors de la pièce pour chercher la source de ce raffut. On avance vers le groupement et tout le monde se recule en nous voyant arriver.
Ce que je vois me fait ouvrir grand la bouche. Lyllea et Adrian sont armés et se tiennent debout face à des canettes.
Adrian décompte avec les doigts et Lyllea charge son arme pour tirer sur les cinq canettes à tour de rôle. Elle les touche toutes et mes hommes l'acclament en criant et applaudissant. Bordel, elle est fascinante. Elle a eu du mal pour se battre, mais j'ai l'impression qu'elle est faite pour avoir un revolver entre les mains. Elle sait parfaitement s'en servir, mais je n'ose pas encore lui donner d'armes plus grandes.
Elle se tourne vers nous en retirant son casque et sourit en me voyant la regarder avec fierté. Elle pose le revolver sur la table et nargue Adrian qui a visiblement loupé deux canettes.
-C'est la chance des débutants ! S'écrie mon frère. On recommence !
Lyllea glousse et remet son casque pendant qu'un homme remet des canettes. Adrian tire et en loupe une. Il peste en retirant son casque et Lyllea tire sur les cinq sans aucune once d'hésitation. Une nouvelle fois, elle les touche toutes et saute de joie en retirant son casque.
-À ce rythme-là, c'est elle qui va te protéger, pas toi, ricane Andrea.
Un sourire se dessine sur mes lèvres et j'avance jusqu'à elle pour embrasser son front.
-Je suis fier de toi, tesoro mio.
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Protected by the devil
RomanceDans la haute société italienne réside un comité prestigieux : celui des protecteurs. Ces hommes riches achètent la protection de jeunes femmes qui ont tout pour plaire. Elles sont jeunes, belles, intelligentes et sûres d'elles. Enfin... C'est ce de...