En poussant un long soupir, j'ouvre la porte du manoir et dépose directement ma veste sur le porte-manteau de l'entrée. J'y mets également mes chaussures dans le meuble dédié et avance dans le salon, puisque je dois passer par là pour rejoindre l'escalier.
La lumière est allumée, je me demande qui peut être réveillé à cette heure-ci. J'espère mentalement de ne pas tomber sur Lyllea, parce que je ne veux pas lui donner d'explications maintenant. En général, elle dort déjà parce qu'elle essaie d'avoir un sommeil régulier pour bien se reposer.
Ce que je découvre me fige immédiatement au bord du salon. Plusieurs hommes armés qui ne sont pas les miens entourent Lyllea en larmes dans le canapé, les bras autour de ses jambes nues pour tenter de mieux cacher son corps presque nu. J'arrive juste à percevoir qu'elle a toujours ses sous-vêtements.
-Mon ami, sourit le deuxième pire être sur Terre. Viens t'asseoir avec nous.
Il me désigne le fauteuil occupé par Orlando il y a deux semaines lors de la fameuse discussion. J'avance à pas lent et prends place en conservant mon regard sur la femme que j'aime.
Le fils disparu du faucon est juste derrière ma femme, celle à qui son père a fait du mal. Je me demande si elle sait qui il est.
-Maintenant, on peut discuter. Qu'est-ce que tu me proposerait en échange de la vie sauve pour ta femme et ton bébé ?
-On va faire les choses autrement, réponds-je calmement. Demande-moi ce que tu veux vraiment plutôt.
-Ce petit bout de femme devrait faire l'affaire, on t'enverra des photos de notre enfant.
Je serre les poings et me retiens de lui sauter dessus, parce que j'ai peur qu'il ose tirer sur Lyllea.
-Même pas en rêve bouffon. Tu ne les approcheras pas.
-Un bébé, prononce-t-il distinctement. On sait que tu ne tiens pas vraiment à eux, parce que depuis deux semaines tu sembles les ignorer. Ce serait une aubaine pour toi, d'avoir un descendant qui puisse récupérer ton affaire. Ma femme n'arrive pas à tomber enceinte, je devrais peut-être changer !
-Toi qui est si intelligent, lance Lyllea en se tournant vers lui, les larmes coulant toujours sur ses joues. Tu ne t'es pas demandé pourquoi il s'est éloigné ?
-Tu as la raison ma belle ?
-J'ai perdu le bébé, et ça tu ne peux pas le voir dans mon dossier parce que depuis que je l'ai perdu, je ne suis pas retournée chez le gynécologue.
Il la regarde longuement puis relève la tête vers moi en ricanant.
-Elle n'est même pas capable de garder un enfant, je comprends pourquoi mon père s'amusait à la martyriser.
La réaction de Lyllea s'est fait ressentir aussitôt. Son visage a pâli et son corps s'est écroulé au sol. Bordel de merde, j'aimerais tellement pouvoir la ramasser pour la serrer dans mes bras. Heureusement, elle a esquivé de près la table basse. Elle aurait pu se fracasser le crâne...
Tout ce que je prévoyais pendant ces deux dernières semaines, c'était pour éviter ce genre de situation...
-On va pouvoir parler entre hommes maintenant.
Il fait le tour du canapé et s'allonge dans celui-ci en braquant son arme sur moi.
-Passons à la négociation.
-Qu'est-ce que tu veux merde ? Dis-moi vite que tu quittes ma baraque et que tu me laisses retrouver ma femme.
-Tu sais très bien ce que je veux.
-Portes tes couilles jusqu'au bout et avoue moi la raison pour laquelle tu as osé te servir de ma femme pour parvenir à tes fins.
-Tu as un certain statut qui ne te correspond plus, tu devrais céder ta place sur le trône... Je veux cette place, pour te laisser vivre ta vie de famille... Oh mince, j'ai dit une bêtise, ricane-t-il. Je vais te laisser vivre ta vie de couple !
-Et tu crois qu'en te pointant chez moi et en la menaçant, seulement avec deux hommes, tu vas réussir à avoir ce que tu veux ?
-Tu es seul, et sans arme.
-Je pourrais vous tuer à main nue tous les trois.
-Tu as dit trois ?
En une fraction de seconde, plusieurs viseurs étaient braqués sur le corps inconscient de Lyllea, et j'ai compris que j'avais tout perdu. Mais s'il le faut pour elle, et pour notre enfant, je le ferai.
-Prends ce que tu veux, mais laisse-la, je cède en détournant le regard de Lyllea.
Les viseurs disparaissent et Adam, le fils du faucon, se lève en tapant dans ses mains. Son visage s'éclaircit et s'illumine d'une lueur qui ne me plaît pas. Il est sadique, heureux de m'arracher l'héritage d'un géniteur qui n'en est pas un.
Il fait le tour du canapé et attrape une pochette qu'il laisse tomber sur la table basse. Il s'étale dans le canapé et me fait un signe de tête. Je soupire longuement et m'avance sur mon fauteuil pour ouvrir la pochette et sortir le contrat de cession de l'entreprise. Il avait déjà tout prévu. J'ai trop négligé les affaires pour ma famille.
Je lis rapidement ce qui est indiqué sur le contrat, et remarque qu'il me laisse ma fortune personnelle et le comité. C'est tout ce qui m'importe : ce qu'aime ma femme, et l'argent pour faire vivre ma famille.
Je signe les deux exemplaires en avalant difficilement ma salive et referme la pochette. Il vérifie que tout est en ordre avant de faire sortir ses hommes de leurs cachettes, et de partir de mon manoir.
Je vérifie qu'il n'y a plus personne nulle part, et qu'ils sont bien tous partis du domaine avant de me précipiter vers Lyllea. Je soulève son corps et le pose sur le canapé avant de récupérer une serviette que j'humidifie pour poser sur son front.
Je reste à côté d'elle en attrapant mon téléphone pour prévenir d'urgence Andrea et Adrian pour que tout le monde quitte immédiatement le hangar. Rien ne m'oblige à lui laisser mes hommes.
-Prends tout ce qui pourrait nous servir, je lui ordonne, venez dès que vous pouvez à la villa. On a des tas de choses à faire.
-T'as pas dit le mot de la fin, hein ? Réplique Andrea pendant qu'Adrian alerte tout le monde.
-Pas vraiment non, je te laisse, Lyllea se réveille.
Je raccroche et dépose mon téléphone sur la table basse en observant la jeune femme qui reprend connaissance.
-Qu'est-ce qui s'est passé ? Souffle-t-elle en touchant la serviette humide.
-Le fils du faucon vient de devenir le parrain de la mafia.
Elle se redresse d'un coup en lâchant une acclamation de surprise, mais je la repousse pour l'allonger.
-Mais... Et toi ?
-C'était soit ça, soit vous. J'ai fait mon choix. C'est compliqué, mais... Je vais avoir besoin de t'envoyer loin pour que vous soyez en sécurité, et je viendrai te chercher quand tout sera rétabli.
-Alors c'est comme ça ? Tu reviens comme si de rien n'était ?
-Je prévoyais un gros coup pour que personne n'ose s'en prendre à nous. Il avait tout prévu avant que je n'agisse. Je suis désolé de t'avoir négligé tesoro, mais je faisais ça pour mettre notre famille en sécurité. Je te promets que d'ici une semaine, tout sera rentré dans l'ordre. Je ne penserai plus qu'à vous, et on commencera à préparer l'arrivée de notre enfant. J'ai besoin que tu sois loin pour être sûr que rien ne vous arrivera, le temps de retourner à la normale. Je t'aime tellement tesoro, je t'aimerais toujours. Ne l'oublie pas, tu m'entends ?
Elle hoche la tête et je me penche pour embrasser ses lèvres. Je me rends dans la cuisine et lui sert de l'eau avant de la porter jusqu'à notre chambre, pour qu'elle puisse faire sa valise pour la semaine.
Juste une semaine avant de marcher tranquillement dans les rues, sa main dans la mienne, pour préparer l'arrivée de notre enfant.
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Protected by the devil
RomanceDans la haute société italienne réside un comité prestigieux : celui des protecteurs. Ces hommes riches achètent la protection de jeunes femmes qui ont tout pour plaire. Elles sont jeunes, belles, intelligentes et sûres d'elles. Enfin... C'est ce de...