Je grimace de douleur en me relevant et Giulia me regarde avec peine. Tous les Ricci sont dégoûtés pour la trahison de Cristian, apeurés pour Lyllea et triste par son départ. Elle avait beau être discrète, sa présence manque terriblement au manoir.
-Tu ne peux pas partir la chercher dans cet état, souffle Giulia en posant sa main sur mon épaule.
-Plutôt crever que la laisser dans les mains de ce rat, craché-je amèrement.
Son air sur le visage me fait comprendre qu'elle s'inquiète pour moi et je m'adoucis en la regardant.
-Tu sais toi-même ce qu'il doit être en train de lui faire vivre, pense à elle Giulia. Je ne peux pas le laisser la détruire une seconde fois. Je dois la récupérer et le tuer pour qu'elle puisse vivre en paix chez les Ricci.
-On l'aime vraiment, me confie-t-elle les larmes aux yeux. C'est la femme qu'il te faut, tu es tellement meilleur quand elle est là.
Je hoche doucement la tête en reportant mon attention sur Andrea qui m'apporte un gilet par balles que j'enfile sans plus attendre. Le faucon m'a laissé pour mort sur le sol de mon propre manoir, mais Lyllea avait réussi à appeler Andrea. Il s'est dit que quelque chose n'allait pas et est venu le plus vite possible. Il m'a aidé, il a immédiatement appelé Matteo pour me soigner en urgence. Après quarante-huit heures dans un coma artificiel, je suis revenu à moi avec une idée en tête : récupérer ce qui m'appartient et faire en sorte que plus personne ne la touche jamais.
Ça fait exactement deux semaines qu'elle se trouve chez le faucon. Je devais prendre ce temps minimum pour établir un plan et surtout faire croire à ma mort. Les Ricci ont organisé un faux enterrement avec une bonne partie de mes hommes et je sais que c'est venu aux oreilles de Cristian et de son chef le faucon.
J'enfile mon oreillette et glisse des armes dans tous les endroits disponibles sur moi pour ne pas me laisser faire et tuer tous ceux qui vont se mettre en travers de mon chemin.
-Il a prévu une fête aujourd'hui, m'annonce Andrea. Inutile de préciser que l'apéritif sera Lyllea...
Je serre les mâchoires en ordonnant sans plus attendre à tous mes hommes de finir de s'armer et je fais une dernière réunion pour récapituler.
-On a très peu de temps pour commencer à agir, lancé-je en chargeant mon sniper. Vous devez tuer tous ceux que vous croisez, sauf si ça met en danger Lyllea qui se trouve dans un cabanon du jardin. Une première vague va s'introduire dans le domaine pour laisser passer une deuxième vague qui va juste foncer et tuer tout le monde sur son passage. La troisième vague, avec moi, on bute tous ceux qu'on voit, mort ou vivant, et on libère le chemin pour que je récupère Lyllea. Des questions ?
Aucune question ne me parvient et Adrian m'avertit qu'il surveille les caméras dans son quartier sécurisé. Un bon nombre de voitures sont déjà présentes, il faut y aller maintenant avant qu'il ne soit trop tard pour elle.
-Bonne chance à tous, conclus-je avant que la première vague ne rejoigne les 4×4 noirs.
À une minute d'intervalle, la deuxième vague prend la route et deux minutes après eux, Andrea conduit le 4×4 dans lequel nous nous trouvons. J'allume mon oreillette et écoute Adrian. Il n'y a que dix minutes de route à partir de l'hôtel dans lequel on logeait momentanément en tant que civils. Je brûle d'impatience, surtout lorsqu'Adrian m'annonce que le feu a été lancé.
-Tu les verrais, ricane Adrian. Ils ne s'attendaient pas à ça ! La première vague a su immédiatement dégager le passage, ils sont entrés dans le domaine. La deuxième vague vient d'arriver, reprend-il après une pause. Ramène-moi ma belle-sœur, nixi chéri ! J'ai trop envie d'être ton témoin !
-Ferme-là avant que je ne te prive de ta vue. Tu ne pourras pas signer les papiers à mon mariage, comme ça.
Il ronchonne et Andrea se gare en plein milieu de la route avec les autres voitures avant de me faire un signe de tête. Je sors de la voiture l'arme pointée devant moi et pénètre dans le domaine, puis dans la villa de luxe. Je tire sur tous les hommes que je vois debout, et je reconnais des ennemis que je suis ravi de tuer aujourd'hui.
Andrea assure mes arrières pendant que je m'avance vers l'extérieur où un bain de sang habille les costumes luxueux et je continue jusqu'au cabanon. La porte est fermée, mais elle cède en un coup d'épaule. Ce que je vois me fige un instant, mais je reprends vite mes esprits. Le pantalon baissé, le faucon essaie de forcer Lyllea à la laisser se faire baiser. Elle est complètement nue, effrayée et paniquée. Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines, surtout lorsqu'il se tourne vers moi.
-Retiens-le, ordonné-je à mon meilleur ami.
Il passe à côté de moi et plaque le faucon contre le mur en bois pendant que j'avance vers Lyllea qui pleure plus que je ne l'ai jamais vue. Je retire mon gilet par balles suivi par mon T-shirt et lui enfile sans plus attendre.
-Shhht... Je suis là tesoro. Il ne te fera plus de mal.
Sa tête se colle contre mon torse et je passe un bras dans son dos pour l'aider à se relever. Je me tourne vers le faucon en attrapant un revolver que j'avais pris spécialement pour cette occasion pendant que le gros lard hurle des menaces.
-Je t'ai appris à tirer, murmuré-je à l'oreille de Lyllea en glissant le revolver dans sa main. Je veux que tu le tue, pour qu'il ne revienne jamais.
Elle renifle et tend l'arme d'une main tremblante en essuyant ses larmes et reste figée pendant un instant. Elle finit par baisser son arme en se tournant vers moi.
-Je n'y arriverai pas...
-Alors on le fera tous les deux.
Je relève sa main en l'air et pose mon index sur le sien en chargeant l'arme. J'appuie sur la détente et Andrea lâche le faucon qui vient s'écraser au sol comme un poids mort. Lyllea laisse tomber l'arme et s'effondre de nouveau en larmes. Je passe une main sous ses genoux et la soulève pour avancer vers la sortie du cabanon, sans faire attention à la douleur dans mon corps en raison de mes blessures. Andrea passe devant nous pour vérifier qu'aucun homme n'est encore vivant, et me montre un corps au sol : celui de Cristian, que j'ai laissé tuer par mes hommes sans aucun remords.
-Je suis là tesoro... On ne sera plus jamais séparés, toi et moi.
-Je te pensais mort...
-Le phénix renaît toujours de ses cendres.
Elle renifle et glisse sa tête dans mon cou en enroulant ses bras autour de celui-ci. Je donnerai tout pour que plus jamais elle ne me lâche et je ferai tout pour éliminer ceux qui se mettront en travers de notre chemin. J'ai trouvé celle pour qui je pourrais mourir, et je ne suis pas prêt à la laisser tomber.
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Protected by the devil
RomanceDans la haute société italienne réside un comité prestigieux : celui des protecteurs. Ces hommes riches achètent la protection de jeunes femmes qui ont tout pour plaire. Elles sont jeunes, belles, intelligentes et sûres d'elles. Enfin... C'est ce de...