En entendant des pleurs dans la salle de bain, je décide d'entrer dans celle-ci. J'étais venu récupérer des vêtements plus habillés pour sortir, mais je crois que Lyllea a besoin d'aide.
En la voyant essayer de se faire vomir, je serre les poings et passe ma main dans mes cheveux en prenant une grande inspiration. Je ne dois pas lui faire peur, mais je ne peux pas la laisser faire ça non plus.
-Lyllea, prononcé-je doucement.
Elle sursaute et se tourne vers moi avant de fondre en larmes. Bordel, ça me fout la rage de la voir dans cet état. J'ai hâte de savoir le nom de son ancien protecteur pour le détruire comme il a pu la détruire. Je ne pensais pas qu'elle se faisait autant de mal lorsqu'elle est dans un mauvais souvenir.
J'avance doucement vers elle et pose un genou au sol face à son corps recroquevillé. Je passe un bras dans son dos et en voyant qu'elle se laisse faire, je m'installe contre la baignoire et la colle à mon corps pour la serrer contre moi.
Je pose ma main sur sa tête et caresse doucement ses cheveux pour la réconforter et lui montrer mon soutien. Même avec tout ce qu'elle fait en écrivant, elle est toujours aussi blessée psychologiquement parlant.
Ses sanglots s'arrêtent mais je sens tout de même les larmes couler sur ses joues. Qu'est-ce qui a bien pu lui revenir en tête pour qu'elle se mette dans cet état ?
-Tout va bien, je suis là, tu es dans ta nouvelle maison.
-C'est bien ça le problème, murmure-t-elle sans pour autant bouger.
-Qu'est-ce qui est un problème ?
Elle secoue négativement la tête et se détache de moi pour essuyer ses larmes. Je glisse un bras sous ses cuisses et la soulève pour l'amener dans son refuge, dans l'espoir de lui apporter un peu de sécurité.
-Je te laisse deux possibilités tesoro : tu me dis ce qui te met dans cet état ou on parle de ce que tu fais quand tu vas dans la salle de bain.
-Ce que je fais ne te regarde pas.
-Je ne veux pas que tu te fasses de mal, pourquoi tu fais ça ? Ça arrive souvent ? Regarde-moi Lyllea.
Je tourne son visage dans ma direction et la regarde fermement. Elle se dégage de mon emprise et tourne la tête en croisant les bras.
-Ça arrive, c'est tout.
-Pourquoi ?
Elle se tourne vers moi avec une lueur d'énervement dans les yeux et fronce les sourcils.
-Pourquoi ? Tu peux pas comprendre parce que t'as rien vécu de ce qu'il m'a fait vivre, mais comment tu peux penser que je vais bien après tout ça ? T'as conscience du nombre d'hommes qui ont glissé quelque chose en moi ? Dans la bouche y compris ? À chaque fois que j'y pense, j'ai l'impression qu'ils sont toujours là à me faire du mal.
-Tu n'as pas à te faire du mal pour te sentir mieux, d'accord ? J'ai compris ce que tu as vécu, et je sais que ça n'a pas été facile, mais je suis là. Si tu veux penser à autre chose, tu as juste à chercher après moi.
-Mais je suis obligée de repenser à tout ça pour enfin me rappeler ! Surtout que je crois que je commence à comprendre quelque chose.
-Qu'est-ce que tu as compris ?
Un soupir s'échappe de sa bouche lorsqu'elle se glisse dans le coin de son lit. Collée à deux murs, c'est là qu'elle se sent le plus en sécurité.
-Ricci, c'est ton nom de famille ?
-Phoenix Ricci, effectivement.
-Quand j'ai entendu ce nom, ça me disait quelque chose. Je suis ici depuis deux mois, mais ça vient seulement de me revenir.
-Mon nom n'est pas inconnu, Lyllea. Je dirige la mafia sicilienne, c'est normal si tu l'as déjà entendu.
Elle secoue négativement la tête en passant ses paumes de main sur ses jambes.
-C'est pas ça. Il m'a déjà parlé de toi.
-Ton ancien protecteur ?
Elle hoche la tête en me regardant dans les yeux.
-Il me disait de fuir si je tombais sur un membre des Ricci, parce que cette famille est son ennemi.
-Tu es sûre de ce que tu dis là ?
-Certaine.
-Ça ne m'aide pas vraiment, j'ai beaucoup d'ennemis dans le pays. Il ne disait rien d'autre ?
-Pas que je me souvienne. Il voulait te faire payer, il attendait sa vengeance. Tu crois qu'il m'a amené ici pour se venger ?
-Non, mon père a acheté ta protection aux enchères. Tu te souviens ?
-Non, je me souviens juste de quand je me suis retrouvée dans le bureau avec ta famille et toi. C'est vraiment perturbant.
Elle soupire en fixant l'un des draps et j'espère mentalement qu'elle finira par connaître la fin de son enfer chez l'autre enfoiré. Bordel, je me demande de qui il peut s'agir, et pourquoi il abandonnerait Lyllea en sachant que j'avais la possibilité d'acheter sa protection ? Ce n'est pas logique, mais je sens que c'est un piège.
Son piège ne semble pas fonctionner pour le moment, parce que Lyllea n'a aucun souvenir de son départ. Ça se trouve, il lui avait laissé une mission bien précise, mais je n'arrive pas à me dire que Lyllea peut être sa complice. Non, avec tout ce qu'il lui a fait vivre, je suis presque sûr qu'elle tiendra avec moi. Je la protègerai de lui en attendant avec impatience de le tuer de mes propres mains.
-Tu n'as pas à t'inquiéter si tu es avec moi. Si quelque chose te revient à son sujet, n'hésite pas à m'en parler. Et si tu veux enfin me révéler son nom, je serais ravi de préparer sa future mort.
Elle hoche la tête en rongeant l'ongle de son pouce. Elle est tellement perturbé que ça me rend malade. J'aimerais la voir heureuse, qu'elle se sente protégée avec moi et me fasse totalement confiance.
Petit à petit, elle essaie de s'ouvrir en restant avec Giulia et moi. Elle quitte sa chambre pour me montrer qu'elle commence à bien se sentir au manoir et elle se confie à moi à travers toutes ces feuilles.
-Repose-toi, tu as eu beaucoup d'émotions négatives aujourd'hui.
-Ouais.
-Mais je tenais à te prévenir avant de partir.
Je m'approche un peu plus d'elle et me penche vers son oreille. Son souffle saccadé se fait entendre et je souris discrètement.
-Si je te vois encore une fois essayer de faire sortir quelque chose de cette jolie bouche, je serai obligé de t'en empêcher avec la mienne.
Elle lâche un hoquet de surprise et je quitte la pièce pour retourner dans ma chambre et enfin me changer comme je l'avais prévu dès le début.
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Protected by the devil
RomanceDans la haute société italienne réside un comité prestigieux : celui des protecteurs. Ces hommes riches achètent la protection de jeunes femmes qui ont tout pour plaire. Elles sont jeunes, belles, intelligentes et sûres d'elles. Enfin... C'est ce de...