Chapitre 61 - Lyllea 👤

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Ces deux dernières semaines ont été très compliquées pour moi comme pour mon couple. Pour la première fois depuis qu'il est mon protecteur, Phoenix est très distant avec moi. Depuis cette fameuse discussion avec Orlando qui a accepté de m'accompagner à l'extérieur de la villa lorsqu'on verra que je suis enceinte, il a commencé à être totalement différent.

Il a commencé par rentrer tard, ce jour-là. Puis les jours suivants. Et toute cette accumulation de jours a mené à aujourd'hui. Je sais d'après Sienna qu'il passe ses journées au hangar de la mafia, mais je ne sais pas ce qui le préoccupe autant. Le soir, il vient se coucher dans le lit et au petit matin, le phénix s'est déjà envolé.

Je n'aurais pas imaginé qu'il puisse m'abandonner si facilement, encore plus en sachant que je suis enceinte. J'ai l'impression de vivre chez lui, mais d'être désormais une vraie inconnue. Ce n'est pas ce que je veux, ni pour moi, ni pour mon bébé.

À trois mois et demi de grossesse, je suis ravie de voir que mon ventre commence à s'arrondir. Ça me rend tellement heureuse ! Je vois enfin qu'il est vraiment là.

Giulia et Lorenza passent leurs soirées avec moi, elles m'envoient toujours plusieurs messages dans la journée pour savoir si je vais bien même si je continue à aller au comité où elles travaillent également tous les jours.

Je ne vois pas non plus Adrian et Andrea, alors il m'est impossible de les menacer pour savoir ce qui arrive à l'homme que j'aime. Qu'est-ce qui a pu le mener à s'éloigner de moi alors qu'il était si heureux de me savoir enceinte ?

Aujourd'hui j'ai décidé de ne pas aller travailler. J'ai besoin de prendre un peu de temps pour moi. Je veux juste un peu me balader. Tant pis si Sienna informe les Ricci que je ne suis pas là, de toute façon, ça importe peu Phoenix.

En soupirant, j'enfile ma veste sur mes épaules et récupère mon sac dans l'entrée avec mes clefs de voiture. Je sors du manoir afin de me rendre au garage où je grimpe à bord de ma voiture. Je suis presque tentée de prendre l'une des voitures de Phoenix pour le faire réagir, mais je me retiens et me contente de ma voiture.

Je conduis jusqu'au centre-ville de Palerme pour me garer dans l'une des rues où je trouve une place. Je ne sais pas vraiment où je veux aller, je veux juste me balader, faire les magasins avec la meilleure compagnie qui soit : le petit bout qui grandit en moi.

Je descends de ma voiture que je ferme en glissant mon sac sur mon épaule. Je m'arrête un instant pour me poser contre ma voiture et regarde tout autour de moi. C'est une rue passante, dans laquelle se trouve une boulangerie qui pourrait me permettre de retrouver ma voiture, parce que je ne connais pas du tout la ville. J'aurais au moins une adresse à mettre sur mon GPS si je me perds dans les rues.

Je vois des couples qui se tiennent la main, des jeunes qui se taquinent, des enfants qui se courent après alors que la mamie essaie de les rattraper. Ils rayonnent tous la joie et j'aimerais dire que c'est aussi mon cas, mais ça ne l'est pas totalement parce que Phoenix a une part de mon cœur avec lui.

Je décide de me balader dans les rues, sans but précis. Je finis par rentrer dans une boutique de vêtements, puis deux, et trois. Même si je sais que je ne devrais pas pour ne pas me faire repérer, je me dirige de moi-même vers le rayon bébé de la boutique dans laquelle je me trouve. J'admire l'étalage en me demandant ce qui peut bien se cacher en moi. Une petite fille, ou un petit garçon ?

-Vous avez besoin d'aide mademoiselle ? M'interroge une vendeuse en arrivant à côté de moi.

-Oh... Prononcé-je en la regardant. Ça ira merci, je regardais pour une amie qui vient de m'annoncer sa grossesse.

-Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas.

Je la remercie et sors de la boutique. Je devrais attendre d'y aller avec lui pour commencer à faire mon repérage. Je ne compte pas faire tous mes achats en ligne, j'ai besoin d'y aller moi-même.

Je continue mon chemin dans les rues de Palerme et m'éloigne un peu du quartier des boutiques de luxe. C'est à ce moment que mon téléphone se met à sonner. Je le sors pour vérifier que le nom qui s'inscrit n'est pas celui que je veux avant de le ranger dans mon sac. Il s'agit de Sienna, pas la bonne personne.

Un petit garçon trébuche à mes pieds en pleurant, alors je m'accroupis pour l'aider à se relever en attendant que la mère arrive jusqu'à lui. C'est à partir de ce moment que j'ai eu du mal à comprendre ce qui arrivait autour de moi.

J'ai entendu des cris, j'ai perçu du mouvement, tout était précipité. La maman a rapidement tiré la main de son petit en criant dans une autre langue, les personnes se sont précipitées dans tous les sens, et je ne comprenais pas pourquoi.

Je tente de me relever, mais une main s'abat sur mon épaule et un homme apparaît face à moi, son arme visée dans ma direction.

-Tiens donc, prononce l'homme dans la rue vidée, tu me facilites la tâche à ce que je vois.

-Qu'est-ce que vous voulez ? Répliqué-je en regardant mal l'autre homme qui m'arrache mon sac à main.

-Ralentis mia bella, une chose à la fois. Où est Phoenix ?

-Qu'est-ce que j'en sais ?

-Tu es sa femme et...

-Mais qu'est-ce que vous me voulez, à moi ? Répété-je en le coupant.

-Il dirait quoi s'il perdait son bébé pas encore né ?

Je me sens pâlir d'un coup. J'ai un léger mouvement de recul et une goutte de transpiration perle sur mon front.

-Je ne suis pas enceinte.

-Oh si, tu l'es. Regarde, c'est ton dossier ça, non ?

Il s'accroupit face à moi pendant que le second homme braque son arme sur moi. Il me montre mon propre dossier gynécologique avec l'échographie que j'ai réalisé et des compte-rendus, à l'identique de ce que j'ai au manoir.

-Tu as autre chose à dire ? Non ? C'est bien ce qu'il me semblait. Dans ce cas, on va passer à autre chose. Debout.

Même si je refuse de me lever, la personne qui est derrière moi me remet sur pieds et il vise mon ventre. Je commence à paniquer et en le voyant, un sourire se dessine sur ses lèvres.

-On devrait peut-être l'appeler pour qu'il voit ça, qu'est-ce que t'en dis ?

-J'en dis que je préfère que vous me tuez plutôt que vous ne touchiez à ce fœtus même pas encore né !

-Si je te tue, je n'aurais pas ce que je veux.

-Et qu'est-ce que vous voulez ?

-Le pouvoir, prononce-t-il calmement.

Protected by the devilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant