-Tu fais quoi ? M'interroge Adrian en se laissant tomber sur le siège face à moi pour poser ses pieds sur mon bureau.
Je lui lance un regard noir et lui ordonne de dégager ses pieds immédiatement. Il ronchonne et je pose mon regard sur lui.
-Tu m'expliques ce que tu fais dans mon bureau ? Répliqué-je en soupirant.
-Je viens te demander si ton cadeau d'anniversaire te plaît.
-Vous avez enfin fini le gâteau ?
-Ouais, on a tout mangé avec les gars et papà. Mais je ne parlais pas de ça. Giulia m'a dit ce que tu avais fait, et elle trouve ça, je cite, "irrésistiblement mignon, c'est sûr qu'il l'aime bien".
-Elle est censée se sentir en sécurité ici, non ?
-Tu commences à entrer dans ton rôle de protecteur sans t'en rendre compte et je suis sûr que...
Sans que je n'aie le temps de réagir, il tourne mon écran d'ordinateur vers lui alors que je l'engueule.
-J'ai regardé ton historique, ricane-t-il. Avec tes "contrats de protection".
-Fous le camp avant que je ne recogne ton visage pour faire réapparaître ton bleu.
Son visage devient sérieux lorsqu'il me laisse revoir mon écran d'ordinateur.
-Pour de vrai, je suis content que tu acceptes de la protéger. Je sais que je te l'ai mise dans les pattes, et je ne compte pas m'excuser pour ce que j'ai fait, mais je te remercie de lui donner sa chance.
-Pourquoi t'as voulu que je protège une femme ?
-Au début, c'était pour t'emmerder et j'ai bien réussi mon coup ! Mais après, je me suis dit qu'elle avait besoin de quelqu'un comme toi, et que tu avais besoin de quelqu'un comme elle.
-Qu'est-ce que tu entends par là ?
-Oh je viens de me rappeler que je devais foutre le camp, salut frérot !
-Reste ici Adrian !
Il se lève et quitte la pièce en courant alors que je souffle bruyamment. Je bois un verre de Martini en reportant mon attention sur mon ordinateur et lorsque tout est prêt, je l'imprime. Je n'ai plus qu'à espérer qu'elle aussi est prête pour ce que j'ai à lui offrir... Ma protection pour au moins un an.
Je reste longtemps dans mon bureau à me demander si je ferais mieux de demander à Giulia de ramener Lyllea ici, ou si je ferais mieux de m'y rendre moi-même. Je me dis qu'elle commence à bien se sentir avec Giulia, mais d'un autre côté, si j'envoie toujours ma sœur à ma place, Lyllea ne se sentira jamais en confiance avec moi.
Je vide un nouveau verre de Martini et rejoins la chambre de la jeune femme. Je frappe à la porte en m'annonçant et elle m'autorise à entrer. Je me pose au milieu de la pièce et la vois ouvrir les draps pour faire sortir sa tête.
-Tu veux bien me suivre ? J'aimerais te parler dans mon bureau.
-Le... Bureau ?
Elle semble blêmir à vue d'œil, mais elle se reprend et accepte de me suivre. Elle retourne dans sa cabane pour enfiler un long gilet qu'elle enfile, malgré la chaleur ambiante. Elle a toujours cette obsession de se cacher, mais j'apprécie son effort de quitter sa chambre. Je la guide jusqu'à mon bureau et l'invite à prendre place dans le canapé pour moins de formalités. Je saisis les deux exemplaires des contrats et m'installe dans le fauteuil d'à côté.
-Je voulais te parler de... Tu sais, cette histoire de protecteur. Je ne sais pas si Giulia t'en a parlé, mais rien n'était officiel pour moi tant qu'on ne signait pas de contrat tous les deux. Je voulais te poser quelques questions avant, j'espère que tu accepteras d'y répondre.
Elle hoche positivement la tête et pose son regard sur ses mains croisées sur ses genoux.
-Tu as suivi la formation du comité des protecteurs ?
Sa tête se meuve de haut en bas pour acquiescer une nouvelle fois.
-Pendant six mois.
-C'est aussi long que ça ?
-C'est très long, et on reprend un mois à chaque fois si le comité ne nous sent pas prête.
-Tout s'est bien passé pour toi ?
Elle hausse les épaules sans quitter du regard ses mains jointes. Je décide de poser une autre question en me disant qu'elle ne voudra probablement pas parler de ce sujet. Je ne crois pas que les futures protégées signent une clause de confidentialité, mais je crois surtout que peu d'hommes se soucient vraiment de ce qui peut se passer pendant cette semaine de formation.
-Tu sais quel est le rôle d'une protégée ?
-Accompagner le protecteur dans la haute société en échange de notre protection est le rôle principal, récite-t-elle comme si elle avait dû apprendre cette phrase par cœur. Le reste des tâches est à convenir avec le protecteur, mais le protecteur l'emporte toujours.
Je suis bouche bée en entendant sa dernière phrase. Mais qu'est-ce que c'est que cette formation où on leur apprend à devenir soumises ?! Qu'est-ce qu'elle a appris d'autre ?
-Le protecteur l'emporte toujours ?!
-Oui, même si on ne veut pas, on est toujours censé accepter parce que c'est le protecteur qui a le plus à nous apporter.
-C'est ridicule et ça ne fonctionnera pas avec moi si tu signes ces feuilles. Je vais te laisser lire le contrat, si tu as des closes à rajouter ou à enlever, n'hésite pas. Tu peux aller lire tranquillement dans ta chambre si tu préfères.
Elle hoche la tête et se lève avec l'exemplaire que je lui donne pour se rendre dans sa chambre.
-Tu peux revenir me poser toutes les questions que tu veux.
-D'accord.
Elle sort du bureau et se précipite vers sa chambre, comme si elle avait peur de croiser quelqu'un pendant le trajet du couloir. J'aurais peut-être dû la raccompagner.
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Protected by the devil
RomanceDans la haute société italienne réside un comité prestigieux : celui des protecteurs. Ces hommes riches achètent la protection de jeunes femmes qui ont tout pour plaire. Elles sont jeunes, belles, intelligentes et sûres d'elles. Enfin... C'est ce de...