La tension est palpable. Mes amis ne bougent plus, ils ont très bien compris que vu la situation, je pourrais leur sauter dessus à tout moment. Ce n'est pas ce que je veux. Ma meilleure amie est terrorisée. Elle a peur de moi. Toutes mes pensées sombres ne font qu'agiter Rayna et je le vois bien. Je ne suis plus qu'à deux mètres de Aedan. Nous sommes tout deux prêts à nous battre. Et alors que Rayna s'apprête à donner l'assaut, Raphaël apparait.
Le gros loup noir semble analyser la situation et pousse un grognement qui fait vibrer tout mon corps. Ma louve comprend qu'il tente de les calmer, de les soumettre. Je peux voir que cela fonctionne sur les cinq loups qui entourent Ilonna. Ils couinent et offrent leur cou à leur alpha.
Alors que j'espérais qu'il se passe la même chose avec moi, rien. Bien que je me sois stoppée, je ne me suis pas pour autant soumise. Rayna semble peser le pour et le contre. Elle sait que si elle grogne ça sera prit comme une menace à l'encontre de l'alpha. Mais elle est bien trop remonter pour lâcher l'affaire. Pitié.
Je remarque Ilonna, qui, libérée de l'emprise de ses tortionnaires, essaie une approche sur June. Elle est inquiète pour mon amie, peut-être même en colère. Ma réaction ne se fait pas attendre et je grogne, la menaçant. Danger. Pour une raison qui m'échappe, Rayna se sent en danger, elle se sent menacée. Mais quelque chose me dit que ce n'est pas seulement physiquement.
J'entends distinctement Raphaël lui dire de ne plus bouger. Elle obéit bien qu'à contre cœur ce qui me soulage. C'est alors que je sens son odeur. Il vient d'arriver. Et pour la toute première fois depuis toute à l'heure, Rayna lâche sa cible des yeux pour les poser sur son compagnon. Elle le regarde s'approcher, et le laisse faire sans jamais le menacer. Lui même ne semble pas se sentir en danger. Dès le moment où ses iris croisent les miennes tous mauvais sentiments s'en est allé.
Son regard est doux envers ma louve, ses yeux doré ne se détourne pas des miens. Mais lorsque, de sa silhouette, il cache sa cible, c'est un goût amer qui remplit ma bouche. Il les protège eux et pas moi. Il est de leur coté, pense-elle.
Même là, même avec ses pensées, elle n'est pas en colère. Elle se sent juste vexée et trompée. C'est pour ça qu'elle prend tout simplement la décision de partir. Elle tourne les talons et se met à courir, vite. Elle court sans se soucier des appels dans son dos. Elle court pour fuir la personne qui fait battre son cœur. Et ce n'est qu'une fois rentrée au village et devant la maison qu'elle me rend la main. J'ai à nouveau le contrôle sur mon corps.
Lorsque je rentre dans ma chambre, je m'enferme. Je sais bien qu'au moindre petit truc je pourrais repartir en vrille. Je constate que mes mains tremblent, je me rends compte de ce que j'aurais pu faire et j'en suis choquée. Et c'est a ce moment là qu'une évidence me frappe: je n'ai aucun contrôle sur moi, sur elle.
Deux heures plus tard, je sors tout juste de mon bain lorsque j'entends Raphaël m'appeler d'en bas. Je prends donc rapidement des vêtements avant de me rendre compte que des griffes ont pris la place de mes ongles. Ma respiration se bloque lorsque je comprends que je me transforme. Non, je ne peux pas. Après l'épisode de tout à l'heure je refuse de laisser à nouveau le contrôle à Rayna. Je détends les escaliers en me répétant en boucle non dans ma tête.
Lorsque Raphaël me voit passer la porte, il semble m'examiner longuement avant que son visage se torde en une moue inquiète.
- Tu vas bien ? demande-t-il en s'approchant doucement.
Je ne réponds pas directement car mes yeux se mettent à me brûler. Je les ferme fort en continuant à repousser la vague de douleur qui menace. Mes gencives me brûlent à leur tour. Non. Je serre mes poings, résistant autant que je le peux. Allant jusqu'à faire saigner mes paumes de mains.
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My destiny ( Terminé )
ParanormalTout était faux. Son identité, son enfance, sa vie entière. Ils pensaient pouvoir la protéger mais se trompaient. Les secrets ne le restent jamais definitivement. Et quand enfin la vérité éclate, il y a des reproches, de la tristesse, et peut-être...