Épilogue

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Ça fait maintenant deux bonnes heures que je me suis réveillée dans une chambre que je ne connais pas. La seule chose que je sais c'est que je suis à Eidaraa. Mais pour être tout à fait honnête je m'en fiche royalement. Je pourrais être enfer que ça ne me ferait rien.

Je ne sais même pas si j'ai mal. J'ai juste l'impression de ne rien ressentir, d'être vide. Et pourtant j'ai cette pointe dans mon cœur qui me dérange. Ça fait deux heures que je ne bouge pas. Je reste les bras autour de mes genoux repliés sur ma poitrine. J'ai refusé toutes les fois où les garçons ont voulu me voir.

A vrai dire quand je me suis réveillée je les ai directement expulsés de la chambre. Ils n'ont même pas résisté, ils doivent penser que j'ai besoin d'être seule. Et ils ont raison. Être seul c'est le meilleur moyen pour que plus personne ne soit blessé par ma faute. 

Mes yeux restent fixés dans le vide. Je repasse en boucle la scène. Silas, Mathéo, le sang, mon incapacité à l'aider, et sa mort. Ça repasse encore et encore. Ça ne s'arrête pas. Je n'essaie pas de l'arrêter. Je mérite de le revoir en boucle, j'aimerai pouvoir avoir mal. Après tout, c'est ma faute. Je l'ai tué.

- Ava ? S'il te plaît, laisse nous entrer. On t'a laissé suffisamment de temps.

Je ne réponds rien. Je ne réagi même pas à la douleur dans la voix de mon lié. Comment je peux ne pas pleurer, ne pas souffrir alors que mon copain vient de mourir.

- Je t'en pris sœurette. On doit parler. Avalon, me supplie mon frère.

Encore de la souffrance. Pourquoi eux peuvent souffrir et pas moi. Je soupire de lassitude. Il est mort.
Je réagi à peine lorsque la porte que j'ai pourtant fermée à clé deux heures plus tôt s'ouvre avec fracas.

Je ne fais que tourner la tête comme un robot vers le premier à entrer, Erik.

- Je suis désolée Avalon mais il faut vraiment qu'on discute.

Aidez moi.

Mon frère vient me prendre dans ses bras, posant sa tête sur mon épaule. Je ne réagi toujours pas. Je le laisse m'étreindre sans y répondre. Puis j'ai le reflexe d'un mouvement de recule quand je sens quelque chose mouiller cette même épaule. Mais finalement je ne bouge pas. Tout simplement car je comprends que mon frère pleure. Ivan pleure. Et enfin je souffre, mon cœur se serre douloureusement. Il vient de perdre son meilleur ami.

Alors je le laisse faire, je le laisse se consoler en se servant de mon corps. Il me pardonnera peut-être.

Erik prend enfin la parole. Je note qu'il me parle avec douceur, comme si j'étais une petite chose fragile qui pouvait se briser à tout moment. C'est ce que tu es.

- On t'a amené au Palais royal de Eidara. On est chez toi ici.

Je ne relève pas et cela semble alarmer une fois de plus tous le monde.
Ivan relève son visage au yeux rougis de larmes. Je le regarde. Si c'est la seule chose qui me permet d'avoir mal alors je regarderai mon frère pleurer toute la journée. 

Une unique larme coule de mon œil droit. Elle est ramassée par mon frère. Il reste à mes cotés comme s'il souhaitait me consoler. C'est toi qui doit l'être Ivan. Je vais bien.

Je croise ensuite le regard d'Aedan. Il semble aussi triste que perplexe. Je penche la tête sur le coté en tentant de lire ce qu'il pense mais il ne m'y laisse pas l'accès. À peine touchée, je détourne le regard pour le poser sur le loup qui s'est posté dans un coin de la pièce.

Son regard se visse au mien. Il ne semble pas vouloir le lâcher. Je peux y lire des sentiments complément contradictoires. Tristesse, haine, rage, inquiétude. Ses pupilles brûlent d'un feu dangereux. Mais ce danger n'est pas dirigé vers moi mais plutôt vers celui qu'il juge m'avoir blessé: Silas.

My destiny ( Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant