THOMAS
J- 75
02h40
Macao, Chine
Il était plus facile à approcher que prévu.
La silhouette de Caleb devant moi se découpe nettement parmi la foule de passants qui se presse dans le rue près de son hôtel. Je le suis sans savoir où je vais, perdu dans la masse compacte qui me bouscule sans cesse mais je suis surpris de me trouver aussi serein. C'est la première fois que je fais une folie de ce genre et c'est indéniable qu'il y a un quelques chose d'excitant à rencontrer un inconnu dans un bar et à le suivre si rapidement vers sa chambre.
Il ne se retourne jamais vers moi tandis que nous marchons à vive allure et je soupçonne qu'il se doute que je ne vais pas faire machine arrière maintenant, que je le suivrais au bout du monde quand bien même il refuse de me donner la moindre information sur lui. Caleb joue au mystérieux et je ne peux pas nier que ça lui donne un charme fou. Je le trouvais déjà attirant dans le bar quand je l'ai aperçu au loin mais là, avec sa démarche assurée et ses cheveux en bataille, il est tout simplement parfait.
Je manque de peu de me cogner dans son épaule alors qu'il s'arrête subitement au pied d'un motel sombre dont le panneau lumineux indique, dans un anglais approximatif, les tarifs les plus bas de tout Macao. Je jette un coup d'œil de droite à gauche, nerveux comme si ma mère allait arriver d'un moment à l'autre pour me gronder et Caleb profite de mon inattention pour enfin me faire face.
Quand je reporte mon regard sur lui, ses yeux bleus sont accrochés à moi et c'est comme s'il arrivait à lire dans mon âme tant ses pupilles brillent en me regardant. Je ne sais pas s'il sait à quel point ses yeux sont beau ou la manière dont son sourire peut convaincre n'importe qui de n'importe quoi. J'étudie les moindres détails de son visage, à la recherche d'un indice sur celui qu'il est vraiment mais il refuse de me donner quoi que ce soit alors même qu'il essaye de tout me prendre.
- Tu montes avec moi ?
Sa voix est grave comme s'il essayait de se donner une férocité que ses pupilles ne véhiculent pas mais je hoche la tête sans hésiter. Je me moque bien de ses motivations ou de ses secrets ; moi, je ne veux que monter dans cette chambre.
- Je te suis.
Il m'accorde un sourire en coin qui ressemble presque à une grimace et ne perd pas une seconde pour faire volte-face et grimper quatre à quatre les marches qui mènent à la porte un peu décrépie de l'hôtel. Je lui emboîte le pas sans réfléchir et tandis que nous passons devant la réception, déserte à cette heure, je commence à me dire que c'est peut-être une mauvaise idée de faire confiance à un individu aussi secret que ce brun qui attend sagement que l'ascenseur arrive.
Plus je le regarde, plus je me dis que je vais tout simplement me faire égorger dans un couloir sombre ou dépouiller de mon portefeuille au détour d'une porte. L'aura qui se dégage de Caleb est bien trop sombre pour que je sois serein à cent pourcent et pourtant, quand l'ascenseur finit par arriver, je monte avec lui le sourire aux lèvres.
Je suis conscient du danger mais je le suis encore plus de la proximité de cet homme, de son souffle à ma droite et de la manière dont son corps semble réagir au mien. Je sens au fond de moi que cette attirance entre nous n'était pas feinte, que le destin nous a mis sur la route l'un de l'autre et que je serais bête de partir maintenant. Alors que le silence dans la cage d'ascenseur persiste, j'avance ma main dans la direction de celle du brun et enroule mes doigts aux siens sans qu'il n'oppose la moindre résistance. Sa peau est chaude contre la mienne et j'entends sa respiration s'accélérer imperceptiblement à mesure que la pression sur nos peaux s'intensifie. Je souris dans mon coin sans pouvoir m'en empêcher. J'ai sûrement l'air d'un gosse heureux comme un jour de Noël mais c'est plus fort que moi : je me sens bien avec lui et je ne veux pas que ça s'arrête tout de suite.
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ANAIDÉIA | LES ROSES DE ROME T.2
Action↪ ceci est le second tome de la duologie : il est nécessaire d'avoir lu NÉMÉSIS pour comprendre ANAIDÉIA ❀ Rome, Italie Ils étaient derrière vous mais vous ne les avez pas vus. Ils vous ont tout dit et pourtant, vous n'aviez pas compris. Vous n'ave...