19 | La femme du désert

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J- 54

17h39

Quelque part à la frontière du désert, Égypte


Dans les histoires qu'on raconte aux enfants, les gentils gagnent toujours. Ils terrassent le monstre après maintes affrontement et le piègent dans une tour de cristal pour lui rappeler qu'avant il connaissait lui aussi la lumière. Dans les histoires pour les enfants, les méchants ont toujours un bon fond que le héro révèle par la force de l'amour.

Mais ce ne sont que des contes pour ceux qui ont peur de la nuit. Parce que chaque personne qui a un jour connu les ténèbres sait que l'horreur et la violence ne sont pas forcément les attributs d'un monstre. En fait, plus on relit ces fables enfantines, plus on se rend compte que ce sont peut-être les héros de l'histoire qui, si pressés de vouloir le sauver, façonnent le monde à leur image sans laisser rien d'autre exister si ce n'est leur sens de l'ordre de la justice.

La frontière entre le mal et le bien est si fine que bien des gens se sont égarés, que bien des âmes se sont perdues sans jamais pouvoir être certaines que tout ça en valait vraiment la peine.

Deux Jeep se pressaient sur la route à peine dessinée qui se dressait devant eux. C'était un spectacle étrange, ces deux voitures qui soulevaient des nuages de sable sur leur passage parce que dans ce coin reculé du pays, peu de personne osait s'aventurer. En fait, depuis les deux derniers mois, une seule et autre voiture était passé sur ce même chemin.

Le soleil était haut dans le ciel et la chaleur était si étouffante que les passagers des deux range rover se terraient derrière leurs lunettes de soleil et tentaient du mieux qu'ils le pouvaient de cacher leur corps aux rayons assassin de la lumière. À peine descendus de l'avion deux heures plus tôt, ils avaient fui les lieux les plus touristiques du Caire et s'étaient empressés de fuir en direction du désert sans même jeter ne serait-ce qu'un regard à l'un des plus grands musée du monde.

Les voitures commencèrent seulement à ralentir quand apparut dans leur champ de vision une villa au murs blancs, entourée de palmiers et bordée d'une oasis d'un vert criard. La maison semblait irréelle tant elle était loin de tout, cachée à la vue de tous et se dressait comme une forteresse dans le paysage désertique, le mirage d'un vagabond perdu dans le sable depuis trop longtemps.

Pourtant, cette villa était bien réelle et les deux Jeeps mirent peu de temps à l'atteindre. Les roues crissaient encore sur les pierres de l'allée tandis que les passagers ne perdaient pas une seconde pour descendre de la voiture et s'étirer les bras après ce long périple à travers les chemins les plus rudes du pays.

Thomas aida Cece à descendre du 4x4 mais cette dernière avait les yeux rivés sur sa sœur jumelle qui, debout au pied de l'autre voiture, évitait ostensiblement son regard. Caleb la sortit de ses pensées en la bousculant sans faire attention mais elle savait au fond d'elle qu'il lui faudrait se battre avec toute son âme pour espérer un jour récupérer la confiance de sa sœur qu'elle avait perdue. 

Emilio, lui, ne semblait pas avoir les mêmes difficultés à communiquer avec la belle blonde aux cheveux courts. De toute l'assemblée qui venait de se poster face à la large porte bleue de la maison, ils étaient les deux seuls à sourire. Mais ces sourires ne durèrent pas bien longtemps car l'orage n'est jamais bien loin du soleil.

La porte ajournée pour laisser passer l'air se décala d'un mètre vers l'intérieur de la villa et deux silhouettes émergèrent par l'ouverture pour venir accueillir les cinq invités qui, plantés en bas de l'allée, les observaient venir sans dire un mot. En fait, personne ne disait rien pace qu'ils ne savaient pas vraiment de quel côté était les gentils et où se trouvaient réellement les méchants.

ANAIDÉIA | LES ROSES DE ROME T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant