27 | Tout prendre et recommencer

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ALEXANDER

J- 53

09h45

Quelque part à la frontière du désert, Égypte

       

Mon bras entoure la taille de Cece quand je me réveille. Ma tête est enfouie dans ses cheveux blonds alors que j'ai le souvenir de m'être endormi sans elle hier soir. Au fond, peu importe si c'est elle ou moi qui nous a mis dans cette position car c'est la première fois depuis plus d'un mois que je peux sentir son parfum et sa peau contre moi.

Je ne sais pourquoi elle m'évite depuis leur retour et ça me blesse de constater que je lui ai pas manqué autant qu'elle m'a manqué mais tout ça n'a plus d'importance désormais qu'elle est près de moi. Elle remue dans son sommeil et ses mèches chatouillent mon nez. Je retiens mon gloussement pour ne pas la réveiller mais l'envie est plus forte que ma raison donc je resserre un peu la prise de mon bras sur sa taille.

Elle s'agite encore une fois et soupire en se retournant dans le lit. Je l'observe du coin de l'œil, les paupières à peine ouvertes et je me décale de quelques centimètres pour lui laisser l'espace nécessaire. Je retire mon bras, replace ses cheveux pour les retirer de son front et remonte la couette sur son cou. Je quitte le lit avec la ferme intention de revenir avec un petit déjeuner qui lui arrachera un sourire à son réveil.

J'enfile un sweat-shirt qui traîne sur la chaise près du bureau et ouvre la porte le plus doucement possible. Je disparais dans le couloir et arrive presque immédiatement dans le salon. Personne ne semble encore levé alors je prends mon temps pour m'étirer et fouiller dans les placards de la cuisine ouverte sur le salon. Heureusement, le personnel de la villa est venu tôt ce matin pour remplir le frigo donc je trouve facilement de quoi me mettre en cuisine.

Le grille-pain grésille encore quand je remarque l'arrivée de Julia dans le salon. Je lui adresse un salut de la main mais elle semble trop endormie pour me répondre par plus qu'un grognement. Elle se jette dans le canapé baigné de lumière et ferme les yeux en râlant contre le soleil qui lui brûle la rétine.

— Ça va ? la questionné-je en sortant le beurre du frigo.

— Mmmmhhh .... gueule de bois.... arrête de parler.

Je ricane quand elle se relève pour tirer les rideaux blancs et soustraire son visage aux rayons du soleil matinal. J'achève de préparer mon plateau dans un silence seulement entrecoupé par les bâillements de Julia. Je ferme la bouteille de jus d'orange, la range et nettoie le plan de travail avant de me décider à m'approcher du canapé.

Cece dort encore à poings fermés alors j'ai le temps de discuter avec ma meilleure amie avant de la rejoindre. Je ne sais pas trop pourquoi elle m'a ignoré hier – comme les autres d'ailleurs – mais je considère notre amitié comme trop importante pour la laisser me ghoster sans rien dire.

Je m'affaisse complètement dans le fauteuil face à elle. Elle fournit un effort insurmontable pour entrouvrir ses yeux et me regarder avec un air mi écœurée mi patraque. L'accueil n'est pas génial mais je ne peux pas lui en vouloir en remarquant comment elle tient sa tête entre ses mains comme si elle était prête à exploser. Ses cheveux courts sont en bataille, son pyjama est froissé et elle se promène pied nu sur le sol froid de la maison donc c'est vrai que je dois faire de mon mieux pour ne pas me moquer d'elle.

— Quoi ? croasse-t-elle en remarquant que je l'épie.

Je secoue la tête en faisant taire le ricanement qui monte dans ma gorge. Elle souffle bruyamment pour signifier son mécontentement et s'enfonce un peu plus dans l'amas de coussin qui soutient son dos.

ANAIDÉIA | LES ROSES DE ROME T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant