Chapitre 25 - Le coeur connaît mille façon de parler

577 18 9
                                    



PDV Alma

- Il refuse, me dit Noah en détournant son regard.

- Comment ça il refuse ? Renchérit Leyth en décollant son fessier du capot de la voiture.

Je vois leurs lèvres bouger. J'entends des sons sortir de leur bouche mais aucune parole ne m'atteint. J'ai l'impression de divaguer dans un monde parallèle. Comme si mon cœur battait, mais que mon âme avait quitté mon corps.

Je lance un regard en direction de mon frère, allongé sur la banquette arrière, la tête posée sur mes cuisses. Je passe frénétiquement mes mains dans ses boucles brunes.
De son regard qui se veut rassurant, il essaie de me faire passer mille messages que son corps n'a pas la force de me transmettre.

Je dépose un bisous sur son front et lui murmure :

- Je suis là pour toi Alvaro. Je suis là.

En fin de soirée, le cœur d'Alvaro a commencé à palpiter. Le début d'une crise. Nous lui avons donné ses calmants mais sa situation ne fait que s'aggraver. Il a de moins en moins de force. Ce qu'il lui faut, ce n'est pas des calmants, mais un réel suivi et un réel traitement.

Mais ça... Mon père en n'a que faire.

Une énorme secousse sur l'avant de la voiture me sort de ma transe. Lorsque je regarde en direction de la vitre avant, je vois Leyth, donner un énorme coup sur le pneu de la voiture.

- Mais il est complètement malade ? On parle de son fils bordel ! S'exclame-t-il

- Je sais... Mais il refuse que ça se sache... Les nouvelles vont vite tourner si nous le ramenons dans un hôpital. Répond Noah en posant une main sur son épaule.

- Quelle nouvelle merde ? Il s'agit du cœur de son fils !

Je ne sais pas pourquoi l'état de santé de mon frère ainsi que l'insensibilité de mon père face à toute cette situation impacte autant Leyth mais je dois avouer que ça me rassure.

Ça me rassure qu'une autre personne soit capable de ressentir la même détresse que moi.

Nos regards se percutent une fraction de seconde. Je vois alors une rage brûler dans ses yeux.

- Monte dans la voiture Noah.

Il ne se fait pas prier et monte côté passager. Il est suivi de près par Leyth qui s'installe côté conducteur.

- On va où ? Questionne Noah.

- Là où on aurait dû être depuis le début de la soirée. Il répond en actionnant la première vitesse.
À l'hôpital.

- Et... Papa Rivera on en fait quoi ?

- Qu'il brûle en enfer. Il me cherche du regard dans le rétroviseur intérieur, que je lui retourne.

Qu'il brûle en enfer, oui.

À cet instant, je lui suis infiniment reconnaissante.








*








Dans cette salle d'attente austère de l'hôpital, les battements de mon cœur résonnent dans mes oreilles.
Incapable de contenir mes nerfs, mes doigts tapotaient frénétiquement mon genou, comme si ce tic pouvait conjurer mes inquiétudes. A cela s'ajoute le fait que je ne peux m'empêcher de bouger mon pied.
Lorsque je suis angoissée ou stressée, mon pied ne fait que bouger, au point de me faire mal à la cheville.

Almas CaídasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant