Chapitre 12 - Course poursuite

773 24 28
                                    



PDV Alma

Dans ce monde obscure, je suis née. Pourtant, malgré toute la noirceur qui emplit cet univers, je n'ai jamais eu à faire face à toute cette noirceur. Jusqu'à aujourd'hui.

Et je me rends compte que l'obscurité que j'appelais noirceur n'était en réalité que lumière. Parce que la vraie obscurité, c'est maintenant que je la découvre.

Maintenant que j'ai mis les deux pieds de mon plein gré dans l'empire de mon père.

Maintenant que ma main s'accrochant à la main de cet individu, ne cesse de percuter mon chemin, me semble être comme la seule issue de sortie.

Maintenant que le souffle court et le cœur battant, je cours jusqu'à fuir cette prison dans laquelle je viens d'enfermer un innocent.

J'ai l'impression de puiser toute mon énergie à chacune de mes inspirations et que mon âme va lâcher à chaque expiration.

Mon cœur ne suit plus la cadence.

Je suis tombé si bas.

Une voix résonne. Une voix qui me ramène sur terre. Une voix qui me fait remonter à la surface. Sa voix. Celle de mon binôme. Leyth.

- Eh madame chocolat, je te promets de t'offrir des tonnes de chocolat lorsqu'on sera arrivé à la voiture. Pitié, accélère ou les gardes vont nous rattraper.

Je n'en peux plus. De courir, de fuir. Mon cœur n'en peut plus.

- Fout toi où je le pense ta barre de chocolat.

- Dit-elle alors qu'elle était prête à m'abattre pour une putain de barre de chocolat.

- Je ne vais pas te tuer pour une barre de chocolat, mais je te promets que si tu me demandes d'accélérer encore une fois, je m'exécuterai.

Chaque coin de rue pouvait cacher un danger mortel. Notre seule chance de survie était de se mettre rapidement à l'abri et de retrouver la voiture de Leyth garée à quelques rues de la prison. Ce chemin qui me semblait si court au moment d'entrer dans cette prison, me semble à des années lumières maintenant que nous devons nous en sortir.

Une fois avoir aperçu la voiture dans notre champ de vision, nous poussons tous les deux un soupir de soulagement. Leyth monta côté conducteur et je me mis rapidement côté passager. A peine la portière claquée que Leyth démarra le moteur, baisse le frein à main et démarre.

- Ma ceinture ! Dis-je alors que j'étais en train de me débattre avec la ceinture.

- Tu crois qu'on a le temps pour ça là ?

- La sécurité avant tout...

- Tu parles de sécurité alors qu'il y a même pas 10 minutes tu as aidé à la libération d'un des plus grands criminels du pays.

La culpabilité me gifle immédiatement.

- Tu dis ça comme si je l'avais aidée toute seule...

Alors qu'il se préparait à répondre, je le vis jeter un regard dans le rétro, puis dans la vitre arrière.

- Putain de merde.

Je regarde à mon tour. Deux énormes caisses nous poursuivent. Nous n'avons pas réussi à semer les gardes.

Leyth fixa droit devant lui, et me dit :

- Alma, couche-toi sur le siège arrière et baisse-toi autant que possible.

- Hein, quoi ? Pourquoi ?

Almas CaídasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant