Chapitre 22 - Souvenirs

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PDV Leyth


Installé côté conducteur de la camionnette de location, je regarde attentivement ma montre. Je positionne la petite cagoule ridicule sur le haut de mon crâne. A l'instant où ils débarquent pour récupérer la marchandise, je l'abaisse.

- Putain c'est long, ces uruguayens sont visiblement jamais à l'heure.

- Rappelle-moi t'es de quelle origine toi Noah déjà ?

- Bah uruguayen , mais californien dans mon coeur.

- Ça n'existe pas l'origine Californ...

Il pose un doigt sur mes lèvres.

- Chuuuut mon Roméo, ne gâche pas tout.

Il commence à balader son doigt dégueulasse sur ma lèvre inférieure quand j'émet un mouvement de bras, l'obligeant à enlever ses pattes.

- C'est quoi ton labello ? T'as les lèvres super douces.

- Dégage Noah !

- Roh ça va, si c'était Alma, t'aurais kiffer ça non ?

Boom. Boom. Boom.

Alma.

Les papillons sont de retour.

Son nom suffit pour accélérer les battements de mon cœur.

- D'ailleurs ça s'est passé comment après que tu lui as balancé la bombe sur son père ?

Ma dernière interaction avec Alma remonte à il y a deux jours. Je lui avais annoncé une vérité qui me brûlait les lèvres.

Ou du moins, la moitié d'une vérité.

Parce qu'en réalité, je ne souhaite pas que détruire l'empire de son père.

Je veux détruire son père. L'anéantir. Être celui qui lui arrachera son dernier souffle alors qu'il me suppliera de le laisser vivre un instant de plus.

Mais faisons les choses étapes par étapes.

À l'annonce de ma vérité, j'ai vu ses pupilles pétiller et une énorme gifle a suivi. Elle a beau détester son père mais l'idée de le voir pourrir ne l'a pas enchanté.

Au contraire, elle m'a traité d'imbécile. Elle était complètement indignée sur l'idée que je pouvais faire tomber son père, à mon échelle.

Après tout, il tient l'Uruguay entre ses mains.

Et je ne suis qu'un pauvre lardon.

N'est-ce pas?

« J'aimerais te voir essayer Leyth. Essaie juste. Et je serai aux premières loges lorsque mon père se rendra compte de ta mascarade et qu'il te tranchera la gorge pour avoir joué avec sa confiance »

Elle m'avait adressé un dernier regard avant de descendre de la terrasse.

« J'ai beau avoir envie de voir mon père tomber, mais si une personne doit le faire tomber, ce sera moi »

Elle voulait faire tomber son père, elle.

Mais bien sûr, une fois qu'Alvaro sera à l'abri.
Son frère, la prunelle de ses yeux.

Je secoue ma tête, montrant mon non-envie de poursuivre cette conversation avec Noah.

Des bruits de voitures nous sortent de notre transe. En un regard, avec Noah on descend la cagoule sur notre visage.

Almas CaídasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant