Chapitre 51 - Un soupçon d'amour

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PDV Leyth


- Tu l'as vraiment ramené avec toi mec ? Me lance Léo.

J'ai le petit garçon dans mes bras. Il ne m'a plus lâché depuis le moment où je l'ai récupéré de cet enfer. Je me rappelle encore de son regard lorsque je suis rentré dans la pièce pour le récupérer. La peur baignait dans ses yeux. Il n'a pas l'air d'aller bien. Des cernes bleutées creusent le dessous de ces yeux. Il a les lèvres complètement gercées comme s'il ne s'était plus hydraté depuis des heures. Il a l'air complètement perdu et pourtant, son visage angélique ne cesse de m'amadouer. Je ne sais pas du tout ce qu'il s'est passé dans ma tête lorsque j'ai vu son visage pour la première, mais j'ai eu comme un sentiment de devoir envers ce petit humain. Je devais prendre soin de lui, je devais le protéger quoi qu'il arrive et jamais je n'avais ressenti cette sensation.

A présent il dort paisiblement dans mes bras et je n'ose à peine effectuer le moindre mouvement par peur de le réveiller. Il a besoin d'un sacré repos.

Nous sommes à présent arrivés à la maison. Léo est parti depuis bien longtemps. Quant au petit garçon, son sommeil s'est brisé au moment où j'ai dû sortir de la voiture et rentrer à l'appartement. Il parle à peine et ne laisse personne l'approcher. Il est accroché à moi, comme s'il ne voulait plus me laisser partir. Il a peur et il est terrifié. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il a dû vivre et voir pendant tout ce temps. Nous sommes alors dans ma chambre et j'essaye au mieux de le mettre à l'aise.

Je ne sais pas ce qu'il a subi durant ces derniers jours mais il est clair qu'il en est ressorti traumatisé. Il est complètement brisé.

- Ehhh P'tit bonhomme...

Je le parle tendrement, je chuchote mes mots avec douceur.

- Tu n'as rien à craindre ici. Tu es en sécurité.

Il me regarde à peine. Sa tête est nichée dans mon cou et aucun mot ne sort de sa bouche.

Je lui caresse alors le dos comme signe de réconfort.

- Ça te va si on te fait faire une petite douche ? Après ça, tu mangeras un peu, histoire de ne pas dormir le ventre vide si tu as sommeil.

Il hoche simplement la tête. Je le dépose alors délicatement sur le lit. J'avais prévenu tout le monde de son arrivée et Delya avait réussi à trouver quelques anciens vêtements propres à Ayna, le temps qu'on lui en achète de nouveau.

Il est complètement recroquevillé sur lui-même. Il n'ose même pas me regarder.

J'imagine même pas toute la torture qu'il a du subir avec ces hommes complètement odieux. Alors je fais en sorte d'être le plus délicat possible avec lui.

- Tu veux bien que je t'aide ?

Je lui demande la permission avant de l'aider à retirer ses vêtements. Je peux totalement comprendre qu'il ne veuille pas, surtout que pour le moment, je ne suis qu'un inconnu pour lui. Pourtant contre toute attente, il me laisse faire. Je sais que cette douche chaude lui fera du bien. Il a besoin de se purifier de toutes ces horreurs.

Il n'a pas voulu que je l'aide d'avantage, alors je l'ai laissé jouer avec l'eau tout en le surveillant pour ne pas qu'il se mette en danger. Je lui ai même montré le savon pour qu'il nettoie sa peau avec. Il a l'air de ne rien connaître du tout.

Une fois la douche prise, je l'habille avec un petit pyjama gris que Delya a prêté. Alma ne tarde pas à rentrer dans la chambre juste après, avec une énorme assiette dans les mains.

Alma avait apporté une belle assiette de pâtes bolognaises et vu le regard du petit garçon qui s'était posé dessus, j'ai très vite compris qu'il avait faim. Et pourtant, il n'a pas saisi l'assiette.

Almas CaídasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant