Chapitre 20 - Déception

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PDV Alma

Le soleil me tape sur le visage. J'avais oublié de tirer les rideaux avant de m'endormir. Résultat, mon sommeil s'est brisé.

J'avoue que je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit... Ma vie en Floride me manquait. Mes amis, ma fac, mon chocolat chaud du matin...

Cette vie paisible me manquait. Terriblement...

Je me réveille alors tant bien que mal malgré les évènements passés la veille.

Pendant un instant, je me suis même demandé si tout cela n'était qu'un cauchemar ?

Puis-je me remémore le son des impacts des coups que mon frère avait pris. Je me rappelle de l'humiliation que j'avais subi devant tout le monde. Je me rappelle de ses yeux rouges, pleins de rage et de dédain envers ses propres enfants.

Il m'a soupconné moi et personne d'autre. C'est vers moi que ce sont dirigés ses premiers doutes. Moi, Alma, celle qui partage son sang, celle qu'il a vu grandir...

Puis je me rappelle aussi de ses bras, ceux qui m'avaient rattrapé. Ces bras qui m'avaient empêché de tomber...

"Moi je te crois Alma".

C'est ce qu'il m'a dit.

Il me croyait alors qu'il ne me connaissait même pas. Il ne connaissait rien de ma vie et pourtant, il me croyait...

A vrai dire, je n'ai jamais réussi à distinguer son personnage.

Peut-être que derrière son masque d'homme égocentrique se cachait un tout autre homme.

Il pouvait être insupportable, égocentrique et peut-être même détestable mais...Non Alma, rappelle toi de toutes les fois où il t'as causé du tord.

Oui mais...

Il a jeté toute la faute sur toi quand vous avez laissé échappé Vasquez. Il t'a laissé toute seule face à ton père. Comme un lâche...

Mais il m'a aussi sauvé, 2 fois, des coups de mon père...

Et puis, il aurait pu aussi agir comme mon père.

Après tout, si mon propre père me soupconne pour des actes d'une telles envergures, n'importe qui pouvait m'accuser aussi.

Et pourtant, il me croyait, il l'avait dit.

Je ne sais pas pourquoi ses mots tournaient en boucle dans ma tête mais Leyth a été le seul à avoir pris la peine de venir me "rassurer".

Après ce qu'il s'était passé hier, j'ai foncé dans ma chambre. Je ne voulais croisier le regard de personne. J'étais morte de honte. J'avais honte de devoir subir tout ça devant autant de monde, surtout après la soirée qu'on venait de passer avec Rosalia, Noah, Leyth et Alvaro. J'avais honte de leur montrer toute cette scène.

Et je pense que tout le monde avait compris que je ne voulais voir personne à ce moment-là, puisque personne était venue à ma rencontre après la catastrophe.

Sauf Leyth.

Il aurait pu ne pas venir et faire le mec complètement à l'écart de toute cette histoire mais voir qu'au moins une personne me croyait m'a un peu rassuré.

Dans ce monde de violence dans lequel nous avons grandi, Alvaro et moi n'avons jamais réellement eu de soutien, mis à part celle de Rosalia.

Nous nous sommes toujours débrouillés tout seuls, sans jamais l'aide de personne.

Personne ne nous a appris à vivre normalement. Nous étions tous les jours entourés des hommes brutaux de mon père. Ses fameux toutous.

Nous avons grandi avec des visages serrés tout autour de nous.

Almas CaídasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant