Chapitre 15 - Force et Impulsivité

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PDV Leyth


Flashback - 2006 - Uruguay - Villa des Rivera


Je le piétine avec ma semelle. Je vais tout casser. Chaque morceau de ce maudit pistolet en plastique.

J'ai envie de hurler. De pleurer. De tout casser. Mais d'abord, je vais casser ce pistolet. En miettes.


Mon père m'avait promis de passer cette journée avec moi. Il devait passer la journée avec moi, pour mon anniversaire ! Mais apparemment son foutu boulot était plus important que moi, son propre fils !

Des morceaux de pistolet sont éparpillés partout sur le sol de ma chambre. Mais ce n'est pas suffisant. Je veux casser ce pistolet encore plus.

La colère qui bouillonne en moi et la déception liée à l'absence de mon père ne peuvent être comblées par la destruction de ce tout petit pistolet.

Il savait à quel point cette journée était importante pour moi ! Il me l'avait promis sauf que la nuit est tombée et il n'est jamais venu...


Je m'attaque à la décoration posée sur les meubles. Je ne serai pas tranquille tant que le désordre ne régnera pas dans cette foutue pièce que j'occupe depuis des mois. Pour le boulot de mon papa.


Je suis venu avec mon père il y a plusieurs mois en Uruguay. On habite chez un monsieur qui a une super grande maison. Mon papa ne peut pas m'en dire plus, sauf que c'est un super méchant ! Et vu que mon papa, c'est un super gentil, il doit protéger le monde contre les méchants comme lui.

Mon papa, je l'adore, mais je ne l'ai jamais autant détesté qu'à ce moment précis. En voulant être le super gentil, il a super oublié son fils.


Mouvement après mouvement, les objets tombent au sol les uns après les autres. Nettoyer tout cela va demander un temps monstre, mais je ne m'en préoccupe pas. Tout est toujours propre grâce à Rosalia.


La porte de ma chambre s'ouvre, j'arrête tout mouvement et me retourne avec une lueur d'espoir que ce soit mon père. Mais non, ce n'est pas lui. Mais Alma.

C'est la fille du super méchant. Mais c'est aussi ma super meilleure copine sauf que elle, elle est super gentille. Sa peau est super douce aussi. Et son visage est super joli. Et puis son rire... Son rire me provoque des picotements partout dans mon corps. Son rire est comme un super baume pour mon âme quand je soufre.

Mais pas aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui, je n'arrive pas à la voir autrement que comme la fille de celui contre qui mon père est en train de se battre. La raison pour laquelle il n'est pas là.

Et moi, je suis super bête de penser d'elle comme ça, alors qu'elle n'a rien à voir avec tout ça.

Je me remet dos à elle et cherche d'autres objets à briser, si ce n'est mon cœur.

Contre toute attente, je la vois se positionner à mes côtés, retrousser ses manches de sa longue robe de nuit et mimer mes mouvements en jetant tout ce qu'elle trouve sur ma commode.


Cassons tout, jusqu'à ce que tu ailles mieux.


Elle ne m'a pas demandé d'arrêter de casser ses objets que son père a payés des milliers. Au contraire, elle s'est alliée à moi dans le silence, pour partager ma peine.

Almas CaídasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant