Chapitre 62 - Monsieur Carson Giminez

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PDV Leyth

J'ai hésité pendant de longues heures avant de me pointer devant l'appartement d'Isabella. Je ne sais même pas si elle est à la maison. A vrai dire, je suis venue chez elle sans réfléchir à quoi que ce soit car je sais que si j'avais réfléchi, j'aurais certainement remis en doute ma présence ici.

Je toque à sa porte, le cœur battant.

TOC, TOC, TOC,

J'entend sa voix à travers la porte.

- Oui, c'est qui ?

- C'est moi...Leyth.

La porte s'ouvre immédiatement.

Je devine à ses yeux fatigués qu'elle n'a pas beaucoup dormi ces dernières heures. Vu sa tête, je suppose qu'elle n'a pas eu encore de discussion avec Alvaro. Elle paraît si...triste et désespérée.

- Qu'est-ce que tu fais ici...? Surprise de me voir devant le pas de sa porte.

- J'ai besoin de réponses Isabella.

- Euh...oui...Entre, je t'en prie...

Elle m'accueille chez elle et m'emmène directement au salon...

- Tu veux quelque chose ? Enfin...Je vais nous chercher du thé ou du café si tu préfères...

- Je veux bien une tasse de café merci.

Elle sort de la pièce et se dirige rapidement dans sa cuisine. Elle revient quelques minutes plus tard avec deux tasses cafés à la main.

Elle me tend le mien, puis s'assoit dans le siège juste face à moi.

Un silence s'abat dans la pièce. Personne n'ose parler en premier, alors je décide de me lancer.

- Tu as revu Alvaro ?

- ...Non, pas depuis la dernière fois.

Elle me répond, les yeux rivés sur sa tasse. Elle a l'air extrêmement triste et peinée par la situation.

- Leyth...Je...

- Qu'est-ce que tu fais dans nos vies...?

Elle ne semble pas comprendre ma question, alors je la reformule à nouveau.

- Qui es-tu pour moi ?

- Nous partageons le même sang Leyth. Tu es mon demi-frère.

- Et qu'est-ce qui fait te dire ça ?

Elle prend une profonde inspiration avant de m'expliquer tout ce qu'elle sait.

- Je m'appelle Isabella Dos Santos. Je suis la fille de Rodrigo et Maria Dos Santos, qui était autrefois Maria Carson Giminez, ta maman. Maman m'a eu juste après avoir fui ton père.

- Qu'est-ce que tu sais de mon père ?

- Ce n'est pas celui que tu crois Leyth.

Je lâche un rire sarcastique.

- Que sais-tu d'une personne qui ne t'a pas élevé hein?

- Je te retourne la question. Tu ne t'es jamais demandé où est-ce que ta mère avait disparu ? Tu ne lui as jamais posé de question ?

- J'étais beaucoup trop jeune pour me poser ce genre de question. Elle avait fait le choix de m'abandonner, alors les raisons derrière tout ça m'importait peu.

Elle pose sa tasse de café sur la table basse juste devant elle, puis continue.

- J'ai grandi avec beaucoup d'amour. Certes, j'ai à peine eu le temps de réellement connaître mes parents, mais je sais que c'est grâce à leur amour que je suis encore ici. Malheureusement je n'ai pas eu le temps de passer plus de temps avec mon père, on l'avait assassiné. Alors ma mère a continué de m'élever. Cela dit, pas pour longtemps. Les courtes années que j'ai pu passé avec elle, ont été les plus belles années de ma vie, vraiment. Jusqu'au jour où ma mère s'est suicidée. A vrai dire, je ne connaissais pas vraiment sa vie avant d'arriver au monde. Elle ne me racontait rien du tout. Je suppose qu'elle souhaitait me protéger de quelque chose. Quant à mon père, je sais que c'était un homme formidable, ma mère était heureuse avec lui. Je me souviens de son visage souriant lorsqu'il était près d'elle et surtout quand il me prenait dans ses bras. M'enfin bon, maman est partie lorsque je venais à peine de comprendre ce qu'était l'amour d'une mère. Je n'avais que 4 ans, quand elle s'est donnée la mort. Et puis, j'ai traîné dehors par la suite. D'abord dans les rues puis ensuite de famille d'accueil en famille d'accueil. Jusqu'au jour où une assistante sociale m'a considérée assez grande pour me donner une lettre.

Almas CaídasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant