Prologue - Lya -

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 Vite ! Je dois agir vite ! Ma respiration est difficile, mon corps est en souffrance, mais je dois me dépêcher. Je ne suis plus en sécurité. Alors je fais la seule chose qui pourrait me sortir de là, mon dernier recours. Je pénètre dans un magasin, je tente de ne pas montrer que rien ne va, mais la douleur est lancinante.

— Bonsoir, me salue le caissier de la station essence.

— Bonsoir.

Je file chercher des pansements, de l'alcool et un truc à boire. Je me dirige vers la caisse et dépose mes achats. Le jeune homme me regarde avec compassion ou pitié, je ne saurai le dire. Je m'empare de la dernière chose qu'il me reste, ma carte de secours que je prends toujours soin de planquer dans la doublure de mon manteau. Je l'en extrais, puis la tends afin de régler mes emplettes. Je me mets à prier pour qu'elle fonctionne. Je la détiens depuis tellement d'années ! Je ne l'ai jamais utilisée, après la mort de mon père et je ne pensais pas en avoir besoin un jour. Certes, j'ai connu des coups durs, j'ai perdu la maison familiale, j'ai perdu mon job d'infirmière, je me suis retrouvée à la rue jusqu'à récupérer par chance un petit appart et un nouveau travail. Pourquoi ai-je paumé mon premier boulot ? Parce que j'ai refusé de coucher avec l'administrateur. Ce connard m'a collé blâme sur blâme en pensant que je céderai, mais ce n'est jamais arrivé. Ce gros porc pouvait crever !

Cependant ce soir, c'est plus que ce que je ne pouvais encaisser. J'ai besoin d'aide et pour la première fois en six ans j'espère que cette carte va fonctionner. Mon père m'avait ordonné de ne l'utiliser qu'en dernier recours et si ma vie était menacée. Je ne peux pas faire mieux que ce soir.

— Bonne soirée, déclare le jeune homme en me tendant mes achats.

Je lui souris tant bien que mal avant de sortir. Je maintiens mon manteau contre moi, je ne m'éloigne pas trop de la rue principale. Je ne souhaite pas être repérée trop rapidement. Je me pose sur le petit banc juste devant la station essence. Le froid commence à m'engourdir, mais je ne peux plus rentrer. Ils pourraient être chez moi et m'y attendre afin de m'en faire baver encore plus.

Le temps passe, mais je n'en ai pas conscience, mon corps est au bout de sa vie. Je me sens de plus en plus faible. Mon être est tellement mal que je suis dans l'incapacité de me défendre lorsque je suis soulevée et emportée dans les ténèbres.

Volontairement Captive - The Silent Death - DR -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant