Chapitre 5 - Lya -

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 Son comportement a changé dès l'entrée de cet homme dans la pièce. Il est devenu plus imposant, plus dangereux en une seconde. Et lorsque son acolyte a articulé ce terme, il est devenu froid.

Son comparse obéit à son ordre en sortant son téléphone, Kaden garde ses bras autour de moi comme s'il essayait de me protéger.

— Ted ! appelle Kaden.

Je n'ose pas prononcer un seul mot, j'aurai peur de me faire tuer pour avoir juste ouvert la bouche.

— Oui, monsieur ?

— Faites préparer nos affaires, madame Tidwell et moi retournons dans le manoir familial.

— Bien monsieur, je m'occupe de tout.

— Faites sécuriser les lieux, ordonne-t-il.

— Quel code, monsieur ?

— Deux.

Ted hoche la tête, puis il décampe comme s'il avait le diable aux trousses. Enfin ce serait plutôt à moi d'avoir la frousse, entre mon mari et ce fameux contrat.

— C'est quoi cette histoire de contrat ? osé-je demander.

L'Asiatique qui se trouve en face de moi sourit. Il est bel homme, un bon mètre quatre-vingt-quinze, des yeux noirs, des cheveux courts et de la même teinte. Je m'attendais à ce que son sourire soit flippant, mais il est assez charmant. Quant à mon époux, il reste silencieux.

— Tu ne vas pas la laisser dans l'ignorance, déclare Yuri.

— Moins elle en sait, mieux c'est, réplique Kaden.

— J'ai le droit d'être mise au courant, énoncé-je d'une petite voix.

L'homme me montre du doigt en fixant l'individu dont je suis prisonnière.

— Yuri, ça ne touche que nous, gronde Kaden.

— Ça nous concerne tous parce qu'elle est ta femme ! rétorque l'Asiatique. Si tu lui avais accordé le divorce, j'aurais compris, mais là, elle est en plein dedans. Si tu l'aimes, tu n'as pas le droit de la laisser dans le flou.

La tirade du fameux Yuri semble avoir fait mouche puisque Kaden me relâche et s'écarte. Il se dirige vers le repas qu'il était en train de préparer. Je m'attends à ce qu'il ouvre la bouche, mais rien n'en sort. Je me retrouve un peu démuni une nouvelle fois. J'ai envie de le frapper, cependant ce ne serait clairement pas le moment pour cela.

— Bonjour, je suis Yuri, déclare l'Asiatique en s'approchant et en me tendant la main. Je suis ravi d'enfin te rencontrer.

— Lya, réponds-je déstabilisée.

Je le reconnais, j'ai toujours imaginé les tueurs comme des êtres froids et dénués de toutes émotions. Je ne m'attendais certainement pas à quelqu'un d'aussi chaleureux...

— Oh je sais, il se languit de toi depuis quelques années.

— As-tu fini ! s'énerve Kaden en se retournant et en jetant une œillade noire à son ami.

— Ne sois pas si ronchon, ricane Yuri. Je suis content que veux-tu !

— Dois-je te tuer ? questionne Kaden.

Je me sens mal à l'aise, mais aussi un peu terrorisée. Je ne souhaite pas voir mourir quelqu'un, enfin pas dans ses conditions.

— Ça va mon frère, déclare Yuri avec sérieux. Tu sais que j'aime te taquiner.

— Et ça me préoccupe.

Le téléphone de Yuri sonne et tous les deux semblent m'avoir complètement oublié. Leurs mines deviennent sombres et inquiétantes. Je ne sais pas ce qui se trame, mais je ne devrais plus être là.

— Elle accepte de te voir.

— Bien.

— Mais avec elle, annonce l'Asiatique.

— Hors de question ! s'agace Kaden.

— Tu n'as pas le choix, telles sont ses conditions.

Kaden commence à s'énerver et j'avoue avoir le tournis. Ma main se pose sur le plan de travail, la douleur dans mes côtes s'accentue. Ma respiration devient difficile, ce qui n'arrange pas les choses. Je suis prise d'une crise de panique. Je porte ma paume libre à mes côtes afin d'essayer de restreindre la souffrance, mais c'est peine perdue.

— Lya, est-ce que ça va ?

— Oui, mens-je.

Puis je me dirige vers le canapé, je m'assois dessus, je tente de reprendre mon souffle, sauf que ça ne fonctionne pas. Je devrais mettre ma tête entre mes genoux afin de m'aider à mieux respirer, mais me pencher est impossible. Je sais que je vais avoir encore plus mal. Alors je m'allonge en effectuant le moins de gestes brusques. Je crois que l'adrénaline est en train de s'éliminer de mon corps et mes efforts de tout à l'heure sont en train de se rappeler à moi.

— Lya, m'interpelle Kaden.

Je n'arrive pas à me concentrer sur lui, la douleur s'accentue, elle pourrait même me faire tourner de l'œil.

— Merde ! grommelle la voix de mon mari.

Je l'entends jurer, mais je ne porte pas attention à ces dires. Ma respiration est difficile, mon cœur bat dans ma poitrine et ma tête commence à me lancer. Il est certain que je ne vais pas faire long feu à force d'endurer cette douleur. Je me demande sérieusement comment les femmes enceintes peuvent supporter une telle souffrance et ce pendant des heures. Mon être essaie de trouver une position afin de se soulager, mais rien n'y fait. Mon corps au complet se contracte à cause de la panique.

— Mon amour, murmure Kaden.

J'ai envie de le frapper à nouveau, mais je me contiens.

— Prends ça, déclare-t-il avec dureté.

Mes yeux s'ouvrent, il me tend un verre avec des cachets. Je le regarde avec suspicion, il soupire.

— Vu la force de ton mal, c'est de la codéine, cela devrait te calmer plus vite qu'un antalgique basique.

Je fixe une seconde le médicament avant de m'en emparer, puis de me rallonger. Kaden entreprend de me masser la tête ; ce qui, je dois le reconnaître, m'apaise bien plus que je ne veux l'admettre. Je finis par m'assoupir.

Volontairement Captive - The Silent Death - DR -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant