Chapitre 18 - Lya -

54 8 1
                                    

 Il est presque dix-sept heures lorsque la porte de ma chambre s'ouvre. Je m'attends à voir mon cher et tendre époux, mais ce n'est pas lui. Ted entre et il a les mains chargées. Je me redresse tranquillement afin de ne pas tirer de nouveau sur mes côtes.

— Monsieur a fait porter tout ceci pour vous.

Il dépose les paquets sur mon lit.

— Il passera vous chercher dans deux heures, vous devez être prête.

Puis sur ces mots, il me tend une enveloppe et quitte la pièce. J'hésite un instant, mais je ne résiste pas. J'ouvre l'enveloppe et sort le message de Kaden.

Ma tendre épouse,

Nous sommes attendus ce soir, fais toi belle. Je sais que tes cotes doivent te faire souffrir, nous ne resterons pas longtemps. Si l'idée te vient de refuser, ma menace tient toujours, mon amour. Je tuerai pour te faire obéir.

Avec toute ma tendresse,

Ton mari.

Je ne risque pas d'oublier avec qui je suis mariée. Un soupir m'échappe, je ne comprends pas ce qui m'arrive. J'ai espéré pendant quelques secondes, qu'il m'écrive simplement qu'il m'aime.

Mais putain tu es dingue ma pauvre fille !

Mon esprit est en totale contradiction avec mon cœur. Je lutte contre moi-même et cela m'épuise. J'aimerais que les choses soient plus simples. Dans mon esprit, je ne ressens rien pour lui, malheureusement la réalité est bien plus compliquée... Pourquoi est-ce que je ne suis pas comme toutes ses nanas qui savent ce qu'elles veulent et qui elles sont ? Je me hais tout simplement.

Mon attention se reporte sur les sacs qui m'ont été apportés. Je les ouvre pour y découvrir une magnifique robe. Elle est élégante et fine. Je me lève lentement puis file vers le miroir. Mes yeux se chargent de larmes devant tant de conneries de ma part.

Pas de syndrome de stockholm pour moi ! Pas besoin, je suis juste détraquée naturellement !

Je le reconnais j'hésite l'espace d'une seconde à refuser de l'accompagner, mais sa menace plane. Je ne supporterai pas d'avoir la mort d'un innocent sur la conscience. Je retourne aux sacs, puis finit de les défaire. Il y a une tenue complète Kaden n'a pas lésiné.

Je file prendre une nouvelle douche afin de sortir de ma torpeur, puis je me prépare. Maquillage léger, cheveux tressés, j'enfile la robe noire qui semble faite pour moi, puis le manteau et les chaussures. Pas besoin de sac à main, je n'ai même pas un téléphone et mes papiers doivent être quelque part planqués.

Il est dix huit heures trente lorsque je descends dans le salon afin d'y attendre mon époux. Je ne suis pas d'humeur, mais je n'ai pas le choix. Ted m'apporte de quoi boire, puis Kaden arrive. Je ne daigne même pas me lever pour l'accueillir, il ne faut tout même pas que j'exagère. Certes son avis compte pour moi, mais je dois faire preuve de retenue et rester fidèles à mes valeurs.

Il me rejoint, il a enfilé un costume Armani bleu anthracite, il est magnifique. Je ne peux pas lui retirer sa beauté. Par contre, je ne sais pas où il s'est préparé. Est-ce à son bureau ou dans l'appartement où nous nous trouvions hier ? Ma curiosité est à son paroxysme. Ma curiosité est activée, mais je ne poserai pas la question. Ses iris noisettes se baladent sur mon corps, il semble aimer le spectacle. Je le vois serrer la mâchoire.

— Tu es splendide, Lya.

— Merci. Je te retournerai bien le compliment, mais hors de question de complimenter mon geôlier.

Volontairement Captive - The Silent Death - DR -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant