Chapitre 36 - Kaden -

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 L'envoyer chier a été plus fort que moi. Lya a raison, je n'avais aucune raison d'y aller aussi fort avec elle, mais j'ai besoin de passer mes nerfs. J'aime cette femme a en perdre la raison, mais ce secret. Elle aurait dû me le dire, elle aurait dû m'appeler, j'aurais aimé être présent pour la soutenir. En fait, je crois bien que c'est ça qui me met le plus en rogne, qu'elle m'ait empêchée d'être là pour elle. Je sors une cigarette, puis je tente de me replonger dans le boulot. C'est ce qu'il y a de mieux à faire, j'ai quelques contrats à lire.

— Mon pote range tout ce qui pourrait être compromettant, annonce Yuri en entrant.

— Pourquoi ?

— Ta femme arrive.

— Lya ? demandé-je surpris.

— Tu en as plusieurs ? demande-t-il avec sarcasme.

Je me redresse pour ranger, sauf que les talons qui claquent m'indiquent que c'est trop tard. Je pose mon glock, cela ne sert à rien. Lya pénètre dans mon bureau, sa garde reste à l'extérieur.

— Salut, Yuri, souffle-t-elle.

Oneesama, répond-il en souriant.

Puis il part en fermant la porte derrière lui. Lya regarde la pièce, elle prend le temps de la détailler. Elle se déplace, je trouve ça étrange de la voir évoluer dans un tel lieu. Ma lumière ne devrait pas connaître cet endroit, mais si je veux qu'elle rejoigne la Silent, je vais devoir m'habituer à ce qu'elle connaisse le bâtiment aussi bien que moi.

Elle détaille la pièce, je me demande bien ce qui se déroule dans son esprit ? Lorsqu'elle revient vers moi, elle ne prononce pas un mot, elle regarde mon bureau, prend des cadres et les repose les uns après les autres. Ce sont des photos de notre famille, mais aussi de nous deux.

— Je tiens à toi Kaden, annonce-t-elle en me regardant enfin.

Mon cœur peut s'arrêter de battre ! Je suis sur le point de la prendre dans mes bras lorsqu'elle m'arrête en posant ses mains sur mon torse. Parce que c'est déjà un énorme bond en avant entre nous.

— Mais tu ne peux pas faire ça, murmure-t-elle.

— Faire quoi ? demandé-je en fronçant les sourcils.

— Me fliquer.

— Je te l'ai dit, je dois me réhabituer à te faire confiance.

— Pas ça Kaden. Ne mets pas des gens dans ma vie qui vont me trahir dans la seconde en te révélant tout... Que tu ne me fasses pas confiance, je le comprends, mais ça c'est cruel...

Je caresse les mèches qui tombent sur le côté de sa tête.

— Par moment, je veux pouvoir discuter sans avoir peur que tu saches tout.

— Pourquoi voudrais-tu me cacher des choses ?

— Chaque personne a son propre jardin secret, reprend-elle. Je veux pouvoir discuter du mien avec des amies sans avoir peur que tu me juges...

— Précise ta pensée, l'enjoins-je doucement.

Lya fixe ses belles prunelles vertes sur moi.

— Exemple. Je pourrai être tentée de parler de sexe.

— Je suis toute ouïe.

Elle soupire mal à l'aise, puis elle lève le visage vers le haut en fermant les yeux. Ce geste me rappelle lorsqu'elle me chevauchait.

Putain, je ne pense qu'à ça ! Obsédé !

— Imaginons que je veuille discuter d'expérience que les filles auraient eu, ou que je prenne des renseignement pour apprendre à bien faire un fellation....

Je dois me décomposer, parce qu'elle explose de rire. J'aime la voir ainsi, elle est tellement lumineuse quand elle se détend. J'ai bien compris qu'elle lançait ce sujet en pensant m'incommoder. La petite maligne ! Bien que je veuille la surveiller, elle a raison, j'ai mes propres secrets. Je ne pourrai pas tout lui dire et même moi quand j'ai besoin de vider mon sac, Yuri est là pour me soutenir, mais envisager qu'elle ait « son jardin secret » me terrifie.

— Ok, je comprends, cependant, fais-moi une promesse.

— Laquelle ?

— Si c'est important, ne me cache plus rien.

— Promis, murmure-t-elle.

Je trouve que tout cela est beaucoup trop simple, ce qui commence à m'inquiéter. Est-ce qu'il y aurait autre chose ? Est-ce qu'elle ne tente pas de m'embobiner ?

— Lya ?

— Meredith Blossom, je peux me fier à elle ? Couches-tu avec elle ?

Ah ! Elle doute beaucoup trop d'elle et ça m'énerve.

— Oui, c'est une alliée et non je te l'ai dit, tu es la seule et l'unique mon amour.

Elle hoche la tête, mais je vois bien qu'il y a un truc qui la chiffonne.

— Lya veux-tu bien me dire ce qui te tracasse ?

Elle se mordille l'intérieur de la joue, visiblement elle réfléchit. Alors je patiente, la brusquer ne va pas m'aider à connaître le fond de sa pensée.

— Elle est belle, souffle-t-elle, vraiment belle.

Mon regard trouve le sien, je vois son indécision, son manque de confiance en elle. Je n'aime pas la voir ainsi, je n'ai jamais aimé ça. Les femmes avec des formes sont souvent relayées au rang de feignante ou de personne qui ne prennent pas soin d'elles. Alors que ce n'est pas obligatoirement le cas, parfois c'est juste ainsi que l'être humain est fait. Lya a toujours pris soin d'elle d'aussi loin que je me souvienne. Je suis sur le point de répondre, lorsqu'elle se ressaisit.

— Bref, je venais juste pour que nous discutions de tout ce qui se passe entre nous et que nous ne prenions pas des chemins qui nous sépareraient à jamais.

Elle tapote mon buste, puis se tourne afin de repartir. Sauf que ma main s'enroule autour de son poignet et ma bouche trouve la sienne avec passion. Lya me rend mon baiser, sa bouche s'ouvre pour moi. Je romps notre étreinte, elle soupire de contentement.

— Tu n'étais là que pour ça ? demandé-je taquin.

— Oui, murmure-t-elle.

J'espère tellement trouver le moyen de nous rapprocher, mais avant cela je dois vérifier que je peux lui faire confiance.

— Je rentre, annonce-t-elle.

Elle tapote mon torse une nouvelle fois avant de partir cette fois. Son cul se balance, ses cheveux sont lâchés et je me surprends à la mater sans aucune gêne. J'ai hâte de la retrouver dans notre lit ce soir !

Volontairement Captive - The Silent Death - DR -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant