Vingt-quatre heures plus tard.
Il tient à ce que j'y retourne, alors je m'exécute. Lorsque je pénètre dans la pièce, l'homme se réveille. Je vais rapidement jusqu'à lui afin de l'ausculter.
— Eh eh doucement, soufflé-je en posant la main sur son épaule.
Il grimace, personnellement je serai à sa place, je hurlerai. Je regarde un peu ses autres contusions, je ne lui parle pas tout de suite de sa proposition. Je le tourne sur le côté afin de regarder son dos.
— Avez-vous réfléchi, chuchote-t-il.
Mon visage se tourne vers la porte, nous sommes seuls comme prévu, mais j'essaie de feindre l'inquiétude. Je reporte mon attention sur lui et hoche légèrement la tête. Il me sourit et moi je reprends. Je sors de quoi le nettoyer pour y voir plus clair. Il grimace une nouvelle fois, mais je continue.
— Si vous sortez d'ici, dîtes simplement : « vengeance vaut plus que liberté ».
Je répète la phrase plusieurs fois en le basculant sur le dos.
— Où dois-je aller ? chuchoté-je.
— Le barman de « L'égide » dans le Bronx.
Je hoche simplement la tête au moment où la porte s'ouvre sur un Kaden furieux. Il est terrifiant, je dois le reconnaître. Ses yeux sont froids et hostiles. Il se rapproche rapidement avant de me saisir brusquement par le bras et de me relever.
— Aïe.
— Ferme-la, crache-t-il avant de me balancer vers la porte.
Il me fait presque tomber au sol avec la violence de son acte. Je suis soufflée par sa réaction, mais je ne m'attarde pas. Je sors en courant de la pièce, le spectacle que j'ai sous les yeux me glace le sang. Kaden cogne sur le prisonnier une dizaine de fois avant de sortir à son tour et de claquer la porte.
Kaden commence à faire les cents pas devant la porte, Yuri est à ses côtés, il ne montre rien. Lorsque mon mari tourne la tête vers moi, je m'enfuis. Je ne ferai pas les frais de sa fureur ! Je cours tape le code, puis ferme. Il y a une clanche sur le haut de la porte que j'enclenche en plus afin d'être certaine qu'il ne puisse pas entrer. Assise seule sur le bord du lit, mes mains tremblent légèrement, témoins silencieux de l'orage qui vient de me secouer, je n'aurai jamais pu penser qu'il agirait ainsi avec moi. Je pensais être à l'abri de son côté obscur. L'écho de l'acte de mon mari résonne encore dans l'air, comme des ombres sombres planant au-dessus de moi. Mes yeux, empreints de déception, fixent le mur, cherchant un sens à cette violence inattendue. Je me sens désappointée, trahie par la réalité brutale qui s'est dévoilée ce soir.
Mes peurs étaient donc fondées...
Les promesses autrefois douces et réconfortantes ont été englouties par la tempête de ses dernières minutes. Mon cœur se serre dans ma poitrine, une lourdeur indescriptible pesant sur chaque battement. La peur m'étreint insidieusement, elle s'infiltre dans les fissures de mon être. J'ai l'impression de me tenir au bord d'un abîme, observant avec appréhension l'inconnu qui s'ouvre sous mes pieds. Je ressens le besoin impérieux de m'éloigner, de mettre de la distance entre nous et cette violence qui a déchiré l'harmonie fragile que nous avions construite. Les draps froissés sous mes doigts semblent être les vestiges d'un passé révolu, et le poids de la déception s'installe dans l'atmosphère, aussi palpable que le silence qui règne maintenant dans la pièce. Les larmes coulent sur mon visage sans s'arrêter.
Comment ai-je pu y croire ?
Mon corps s'allonge pour se rouler en boule.
**
Deux jours... deux jours que nous sommes revenus au manoir et que je ne suis pas sortie de notre chambre. J'ai des bleus sur le bras dû à la force de Kaden. Je m'attendais à ce que nous soyons mal à l'aise, mais c'est pire, il ne rentre plus. Mes côtes vont mieux donc je pense qu'il est temps que je reprenne mon boulot, sauf que je n'en ai pas envie.
Oui, ça commence à devenir grave...
Je n'ai pas envie de sortir d'ici et de mettre les miens en danger ou même des innocents. Si ceux qui me veulent n'ont pas hésité à tenter de s'en prendre à nous dans cette discothèque, ils n'hésiteront pas dans un hôpital. Je suis quelqu'un de responsable et je ne peux pas prendre le risque qu'il y est de nouveaux morts par ma faute. La porte s'ouvre brusquement sur Destiny et Meredith, je fais un bon dans mon lit.
— Ça suffit, s'énerve la brune. Tu sors d'ici, tu dois prendre l'air.
Meredith agrippe ma couette et la balance, quant à Destiny elle va ouvrir les rideaux. Ma main se porte à mes yeux afin de stopper cette agression oculaire. La brune file dans ma penderie, elle revient quelques minutes plus tard avec un tailleur.
— Prends une douche, nous t'attendons dans le salon et si tu ne descends pas, je n'hésiterai pas à venir te chercher !
Sur ces mots, elles sortent. Destiny me fait un clin d'œil avant de refermer la porte derrière elles. Je n'en reviens pas et je ne traîne pas. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle mettra sa menace à exécution. Mes yeux errent sur les vêtements qu'elle a posé sur mon lit, puis je me ressaisis, m'en empare et file me préparer.
La douche est rapide, je prends le temps de me maquiller, de me coiffer afin d'être présentable. Destiny et Meredith sont superbes, je n'ai pas le droit de ressembler à un gros sac à côté de ces deux-là.
Lorsque je me sens prête à les rejoindre, je prends une grande inspiration avant de les retrouver en bas. Une fois de plus Ted s'est occupé d'elles. Quand j'arrive, le majordome me tend une tasse de café que j'accepte.
— Merci Ted.
— C'est un plaisir, madame.
Puis il nous laisse entre nous. Je ne sais pas du tout comment agir avec les filles.
— Qu'est-ce qui se passe, Lya ? demande Destiny.
— Comment ça ?
— Yuri m'a dit que tu n'avais pas bougé de votre chambre et que Kaden et toi vous vous évitiez.
— Ah ! murmuré-je mal à l'aise.
— Parle-nous, m'enjoins Meredith. Vide ton sac, nous sommes là pour t'aider à naviguer dans ce monde.
Je soupire avant de me mettre au fond du siège, je bois une gorgée, ensuite je me lance.
— Il a été plutôt violent après ton départ.
— Violent ? questionne Destiny. Comment ça ?
VOUS LISEZ
Volontairement Captive - The Silent Death - DR -
RomansTW : Dark romance. Pour rappel, de nombreux TW sont présents et ceci est une fiction ! L'auteure ne cautionne pas les agissements de ses personnages. Comment une carte bancaire peut-elle autant bouleverser des vies ? Lya utilise une carte de crédit...