Chapitre 1 - Lya -

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 Le réveil est assez dur, je sens la douleur dans mon corps. Mes côtes me font mal, sans parler de ma tête. J'essaie de me redresser, cependant la souffrance dans mon crâne est insupportable. Je porte d'ailleurs les mains à mes tempes afin de tenter de me soulager. Néanmoins, cela ne rime clairement à rien. Je suis infirmière, je sais donc de quoi je parle.

J'éjecte la couette, brusquement je prends conscience que je ne porte pas mon pyjama licorne habituel, je suis revêtue d'une nuisette en satin.

Mais qu'est-ce que c'est que ce bazar ?

Je regarde partout autour de moi malgré mon mal de tête impressionnant. Le décor n'a rien à voir avec mon petit appartement miteux du Queens. Non, là j'ai vue sur la ville. De grandes baies vitrées illuminent la pièce, le mobilier est chic. Il est clair que je ne suis pas chez moi !

La panique se répand à vive allure en moi. Comment suis-je arrivée ici ? Où suis-je ? Qui m'a ramené ? Et qu'est-ce que l'on attend de moi ?

Mes yeux cherchent de quoi me vêtir en vitesse, cependant je ne vois rien. Il est hors de question que je sorte de cette pièce sans être habillée ! Je continue de faire le tour de la pièce et constate que je suis seule, ce qui est déjà une bonne chose en soi. Je me lève avec prudence, mes côtes ne me permettent pas de me mouvoir avec rapidité. Je finis par tomber sur un dressing. Il y a des habits masculins d'un côté et des vêtements féminins de l'autre. Peut-être ai-je atterri chez un couple assez sympa.

Espérons que j'ai un peu de chance !

Je m'empare d'un sweat ainsi que d'un jogging, le tout noir, d'une paire de chaussettes. Une fois prête, je prends une grande respiration avant de me lancer. J'effectue un petit détour par la salle de bain, je comprends mieux que les gens se bourrent de cachets lorsqu'ils ont des côtes cassées ! Ça fait un mal de chien !

Il est temps que je sorte de la pièce. Il ne manquerait plus que je me retrouve prisonnière, mais ça ne peut pas être possible. Je vais seulement remercier l'âme charitable qui m'a sauvé du froid la nuit dernière et partir ! Je continue de croire que je peux avoir un peu de chance de temps en temps.

Ma paume se pose sur la poignée, elle est déverrouillée, je m'avance donc dans le couloir. J'entends des bruits un peu plus loin, alors je me dirige vers ceux-ci. Je traverse un salon spacieux, une salle à manger dernier cri pour finir dans la cuisine. Un homme est aux fourneaux, il est accaparé par sa tâche.

— Bonjour, madame, me salue-t-il en se tournant et en me souriant.

— Bonjour, soufflé-je mal à l'aise.

C'est une personne d'une soixantaine d'années, les cheveux grisonnants, les yeux bleus, un sourire avenant sur le visage.

— Je suis en train de préparer votre repas. Le docteur a recommandé des antalgiques.

Il sort un flacon d'un placard, puis me le tend.

— Vous devez vous reposer surtout !

— Euh...merci. Puis-je vous demander quand ai-je vu un médecin ? questionné-je dubitative.

Il continue de cuisiner tout en me répondant.

— Monsieur a contacté une personne de confiance. Lorsque nous vous avons trouvé, nous ne savions pas dans quel état vous étiez. Monsieur a donc fait appel à une doctoresse qui vous recommande beaucoup de repos.

Je vois, je sens que je vais devoir le « cuisiner ».

— Où suis-je ?

— Chez mon employeur, répond-il laconiquement.

— Et qui est-il ?

Il relève les yeux vers moi et me sourit.

— Vous le saurez bien assez tôt, madame.

D'habitude je l'enverrai bouler, mais vu la gentillesse dont il fait preuve, il vaut mieux que je me montre civilisée. Après tout, je ne serais peut-être plus de ce monde sans les gens qui vivent ici.

Je m'installe en silence sur l'un des tabourets en face de l'homme; ça sent divinement bon et j'avoue que ça me met l'eau à la bouche. Mon estomac ne tarde pas à se faire entendre. Le traître !

Les questions continuent de fuser dans mon esprit, cependant l'homme ne me répond pas ou reste vague.

Je ne sais pas où je suis, mais je ne me ferai pas embobiner !

— Puis-je vous demander votre prénom ? tenté-je.

— Ted, madame.

— Appelez-moi Lya.

Il m'offre un joli sourire avant de reprendre.

— Madame est une marque de respect que je tiens à conserver envers vous.

Je suis un peu surprise, il est rare que les gens se tiennent à ce genre de vieilles traditions. En tout cas avec mes patients ce n'est pas une habitude que j'ai eue.

— Dans ce cas-là, c'est mademoiselle.

— N'êtes-vous pas mariée ?

Sa question me hérisse le poil, mais il est préférable que je sois honnête.

— Divorcée, annoncé-je.

Ted me scrute quelques instants avant de déposer face à moi, une assiette remplie d'œufs, de pain perdu et de céréales. Le tout accompagné d'un café noir comme je l'aime. Il ne me propose pas de lait ni de sucre, ce qui est étrange, mais je ne m'en formalise pas. Mon esprit est bien trop accaparé par la nourriture qui est devant moi.

Volontairement Captive - The Silent Death - DR -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant