Volontairement Captive - The Silent Death - DR -

Chapitre 19 - Kaden -

 La soirée bat son plein. J'ai quelques petites choses à voir avec Sasha le Vor de la Bratva New-Yorkaise. Il souhaite discuter d'un contrat et souhaite passer par Dimitri pour le mettre sur le Darknet.

Sasha est vraiment différent de la plupart des Vor. Certes, il est dépourvu d'émotions, seulement il a quelques principes qui me plaisent bien. Il est spécialisé dans le trafic d'armes et ne touche ni à la drogue ni au trafic d'être humain. Les rumeurs disent que son cousin a été enlevé plus jeune et vendu à un réseau, mais ce ne sont que des ouï dire.

Sa carrure est impressionnante, il me fait penser à un rugbyman. Les tatouages sur ses mains indiquent clairement son statut.

— Kaden, je suis ravi de te voir, déclare-t-il en me serrant la main.

— Moi de même, réponds-je placidement.

Nous regardons autour de nous, l'ambiance est décontractée. Les gens discutent facilement, même si les personnes politiques ne peuvent cesser de discourir et de charmer leurs potentiels souteneurs.

— Destiny a mis les petits plats dans les grands, commence-t-il.

— Oui, ce n'est pas étonnant.

Il hoche la tête avant de passer sa main dans cheveux blonds peignés en arrière.

— J'ai vu que tu étais accompagné.

Je me raidis, je sais ce que j'encours en emmenant Lya, mais je ne pensais pas qu'elle arriverait sur le tapis aussi vite.

— Oui, ma femme est présente.

Sa tête acquiesce avant qu'un petit sourire s'inscrive sur ses traits dévoilant sa dents en or.

— Jolie femme, affirme-t-il. Je ne savais pas que tu les aimais toute en chair.

— Plus il y en a, commencé-je.

— Plus il y en a à aimer, renchérit mon interlocuteur.

Eh bien, nous avons les mêmes goûts, c'est assez drôle.

— Penses-tu qu'elle aurait une soeur ?

Je ris, c'est plus fort que moi.

— Non et si elle en avait une je ne te la présenterai pas.

Mon hilarité est contagieuse.

— Ma belle-soeur mériterait plus que d'être traitée comme toutes les autres, mais par chance, il n'y a qu'une seule femme comme la mienne.

Sasha me tapote l'épaule avant de s'emparer d'un verre. Il me propose de boire une coupe, mais je refuse. Pas d'alcool pour moi, je dois rester lucide. Nous avons des négociations à réaliser et il est primordial que nous trouvions un accord.

— Écoute, je sais que ce n'est pas dans tes habitudes.

— Ah ! Quelle est ta demande ?

Il sort son téléphone, puis me montre une photo. C'est une femme et je ne joue pas dans cette cour là.

— Je sais ce que tu vas me dire, souffle Sasha, mais cet être est un monstre. Je te demande juste de faire ton enquête.

Je le scrute avec attention. Aucune duplicité ne semble se cacher à la surface. Je ne suis pas censé prendre ce genre de contrat, mais s'il me demande de fouiner, c'est qu'il y a peut-être une particularité.

— Je vais voir.

Il acquiesce, puis tapote sur son téléphone avant de le ranger.

— Dimitri à la photo et rien de plus, annonce-t-il.

Notre attention se reporte sur la soirée. Je cherche ma femme des yeux, mais ne la trouve pas. Mon rythme cardiaque commence à s'emballer, je ne laisse rien transparaître. Je fouille la pièce des yeux le plus calmement possible.

— Destiny, roucoule Sasha.

— Monsieur Vadimovich, s'exclame-t-elle en l'enlaçant.

— Je disais à Kaden que sa femme est d'une beauté renversante.

— Oh oui ! confirme Destiny. D'ailleurs, elle est dans une des alcôves à l'étage.

Je lui fais un faible sourire avant de m'excuser. J'ai besoin de la rejoindre le plus vite possible. Ne pas l'avoir dans mon champ de vision m'angoisse, elle a disparu une fois, pas deux ! Je monte les marches avec aisance et finit par la trouver dans un coin. Elle bavarde avec Agasha, la sœur de Sasha. Je reste en retrait afin de les écouter.

— Ce genre de soirée est assez.... Comment dit-on cela dans votre langue, souffle Agasha, trompeuse !

— Oui, je vois ce que tu veux dire.

— L'avantage de certains gala de charité, c'est que les fonds sont vraiment remis à la cause. Destiny s'en assure, tout comme mon frère lorsque c'est celui pour les enfants atteints de leucémie.

Leur conversation continue, ma femme s'anime pour la première fois depuis que je l'ai secouru.

— Qui est ton frère ? demande-t-elle avec enthousiasme.

— Sasha Vadimovich.

— Le parrain de la Bratva, souffle Lya.

Je reste stupéfait qu'elle connaisse une telle information. Agasha rit de bon cœur avant de poser sa paume sur le bras de Lya.

— Supposée, ricane-t-elle.

— J'ai une question, commence Lya.

— Pose-là et je verrai si je peux te répondre.

— Comment vis-tu dans ce monde ?

Agasha perd un peu son sourire avant de se ressaisir, mais aucun doute que cela n'a pas échappé à ma femme. Elle est bien trop perspicace pour se laisser berner. Pour ce qui est de sa famille et de moi, c'est une autre histoire. Lya nous connaissait bien contrairement à ce qu'elle croyait, elle N'avait juste pas connaissance de notre métier.

— Je te dirai que ça surprend et puis ensuite on comprend.

— Comment ça ?

— Le monde n'est pas tout blanc ou tout noir, il a différentes nuances de blanc, de noir ou de gris. Mon frère protège notre famille, nous avons déjà perdu l'un des membres et nous ne laisserons plus cela se produire.

Lya s'attendrit, la douleur de Agasha est perceptible. Ma femme pose sa main sur la sienne à son tour, lui montrant ainsi son soutien.

— Tant que tu es respectée par ton compagnon et ses hommes, dis-toi que tu es mieux traitée que la moitié des femmes de cette planète.

Le visage de ma femme ne montre rien, les paroles de la jeune femme risque de tourner dans son esprit.

— Mesdames, les salué-je en m'incrustant.

— Oh, monsieur Tidwell. Je tenais compagnie à votre charmante femme.

— C'est aimable de votre part.

Elle me sourit avant de se lever.

— À plus tard Lya.

— À plus tard, Agasha.

Nous nous retrouvons seuls, je me pose dans le siège vide.

— Je suis toujours le même Lya.