Volontairement Captive - The Silent Death - DR -

Chapitre 49 - Kaden -

 Pourquoi lui a-t-il parlé avec autant de facilité ? La logique voudrait qu'il se soit méfié d'elle... Il y a un truc qui cloche. Je me demande bien ce que tout cela trame et je ne suis pas le seul. Meredith semble aussi suspicieuse que moi.

— Yuri, ses empreintes ça donne quoi ?

— Ce n'est pas un flic, j'ai vérifié avec Dimitri.

— Tu as fait personnellement les recherches ? demandé-je en me posant sur le coin de la table.

— Non, mais...

— Vérifie, ordonné-je.

Il hoche la tête, puis sort son portable avant de s'éclipser. Mon attention se reporte sur Lya, elle est secouée, elle ne devait pas s'attendre à une telle révélation. Il est vrai que mon monde est plus dangereux que le sien, mais dans le mien elle a une protection.

Je sais, c'est dingue...

Néanmoins dans mon univers ma femme a une armée pour la protéger et si le moindre mal lui ait fait, elle sera vengée et libérée s'il le faut. Les flics ne sont pas capables de la moitié de ce que nous entreprenons. La loi les en empêche, sauf que moi ça ne m'arrête pas et ça ne me stoppera jamais. Erika et les autres semblent attendre les aboutissants de notre réflexion.

— Erika as-tu vérifié qu'il ne porte pas de puce ou de micro ? questionne Meredith.

— Oui et il y a un brouilleur dans la salle.

— Alors qu'est-ce qui se passe ? grommelé-je excédé. Tout cela n'est pas logique.

— Pourquoi ? interroge Lya d'une petite voix.

Mon attention se pose sur ma merveilleuse femme et ses yeux de biches.

— Parce que mon amour, il n'aurait jamais dû te dire tout cela aussi facilement. Il y a forcément anguille sous roche.

— Je ne pourrai pas avoir joué la comédie à la perfection ? s'offusque-t-elle.

Je secoue la tête négativement.

— Non, il y a autre chose.

— Elle doit y retourner, déclare Erika.

— Oui, ça c'est logique. La question, c'est à quel moment ?

Le silence s'ensuit à ma question. Nous voyons tous que quelque chose ne va pas, mais nous ne parvenons pas à prédire ce que cela peut-être.

— Remets-toi, Lya et dans quelques heures tu y retourneras, ordonne Meredith.

Lya nous observe avant d'acquiescer d'un signe de tête, puis elle se lève et quitte la pièce sans un mot de plus.

Est-ce qu'elle pourrait être le problème que nous ne voyons pas ?

Lya n'aurait pas manigancé tout cela, c'est impossible.

— Tu sais que ce n'est pas elle, n'est-ce pas Kaden ?

Je hoche la tête, même si un doute subsiste.

— Occupez-vous des deux autres, faites les craquer. Nous allons nous charger de celui qui vient de tenter une corruption.

Mes hommes acquiescent, puis sortent. Erika et Meredith restent à mes côtés.

— Tout est bon pour nous, annonce Erika. Nous pouvons rentrer.

Sa cheffe acquiesce avant de lui demander de nous laisser seuls. Je ne sais pas ce qu'elle a en tête, mais je vais vite le savoir. Elle vient se placer en face de moi afin que je ne détourne pas le regard d'elle.

— Ce n'est pas ta femme, crois en elle.

— Comment peux-tu le savoir, tu ne l'as vu que deux fois ?

— Fies-toi à moi et au pire fouille son téléphone.

Yuri m'aurait prévenu si Lya avait tenté quoi que ce soit. Je vais tout de même attendre qu'il revienne vers moi avec ses recherches avant d'accuser Lya de me trahir.

— Je vais passer la voir, je te laisse gérer tout ça. Je dois faire une apparition auprès de mon organisation.

Un hochement de tête lui répond, elle dépose un baiser sur ma joue avant de quitter la pièce. Quant à moi, je décide d'aller avec mes hommes, j'ai besoin de passer mes nerfs. Mon épouse est en danger et ce soir elle aurait pu être capturée et cette idée me rend complètement barge ! Ma rage augmente, je sais que je deviens un vrai danger en cet instant. J'ouvre la porte de la seconde cellule.

— Il a dit quelque chose ?

— Non, rien.

— Bien.

Je retire ma veste, puis la jette sur l'une des chaises. Je me rapproche rapidement de l'homme et commence à le boxer. Je me défoule comme un fou, j'explose même. Je ne suis pas certain que ça sera suffisant. Il va peut-être m'en falloir plus. Une étreinte avec ma femme peut-être ? Penser à elle suffit à faire remonter ma pression sanguine, alors je cogne encore plus fort. J'entends des cris, que quelqu'un me parle, mais je suis trop dans ma rage. Je frappe sans me restreindre, jusqu'à ce que des bras me retiennent.

— Kaden ! crie une femme. Kaden, mon loup, regarde-moi.

Lorsque je croise ses prunelles vertes, je les reconnais immédiatement, elles me ramènent à la réalité. Mon intérêt se porte sur le prisonnier, il est couvert de sang, il se vide même. Mes hommes me tirent vers l'arrière pendant que Lya met des gants. Elle porte sa main à son cou, puis elle se tourne vers moi. Aucun doute, je l'ai tué, je le vois à la déception dans ses iris. Elle se déporte, retire ses gants et les jette sur la table.

— Débarassez-vous du corps et mettez des gants, que vos empreintes ne soient pas retrouvées, mais surtout pour éviter les maladies.

Puis elle se tourne vers moi.

— Va te laver et je te conseille de faire une prise de sang.

Elle secoue la tête avant de sortir de la pièce. Mes hommes lui libèrent le passage avant de me relâcher. Je suis couvert de sang, elle a raison, c'est complètement inconscient de ma part.

— Faites ce qu'elle vient de dire ! vociféré-je avant de quitter la pièce à mon tour.

Je me rends dans notre chambre d'un pas rageur, tape le code, entre, puis envoie valser la porte. Lya est assise sur le bout du lit et je vois la déception lorsqu'elle me tourne le dos.

Putain, j'y étais presque !