Chapitre 3 - Lya -

142 12 1
                                        

 — Non, énonce-je. Je ne te laisserai pas me réduire à l'état d'esclave !

— Tu ne seras jamais une esclave ma belle Lya, tu vas juste reprendre ta place à mes côtés.

— Il en est hors de question...

Sa main s'abat sur ma bouche, son regard est noir.

— Tu es ma femme ! Ne crois pas un instant que tu aies ton mot à dire sur la suite des événements ! Et pour te le faire comprendre, je vais être extrêmement clair. J'ai tué ce connard qui t'a fait perdre ton travail à l'hôpital Paul Dumond et les trois petites frappes qui s'en sont prises à toi sont en train de se faire torturer par mes hommes.

Mon sang se glace dans mes veines.

— Tu es la femme du chef de la Silent Death, ça ne peut pas rester impuni, déclare-t-il acerbe. Tu t'es peut-être enfuie, sauf que notre mariage est réel !

— Je ne savais pas qui tu étais !

— Parce que tu crois que cela change quelque chose ? demande-t-il en s'écartant.

Le froid, c'est tout ce que je ressens.

— Je t'ai laissé faire ta vie ces six dernières années. Je me suis tenu à l'écart, mais plus maintenant. Nous sommes destinés l'un à l'autre, je ne te permettrai plus de m'échapper.

— Tu es un monstre ! Tu tues de gens !

— Oh oui ! Et je tuerai tous ceux qui te menaceront ! déclare-t-il en collant son front au mien. Quand je vois l'état dans lequel tu étais hier soir lorsque je t'ai trouvé, souffle-t-il.

Il recule, mettant un bon mètre entre nous. Mes yeux s'attardent sur sa musculature, il est toujours aussi beau !

Concentre-toi sur autre chose nunuche ! C'est un tueur !

— Je ne veux jamais revivre cette angoisse, affirme-t-il. Alors, prends-le comme tu le sens, mais tu restes sous ma coupe.

— Comme ta prisonnière !

— Si c'est ainsi que tu le vois. Je t'ai d'ailleurs fait réembaucher à l'hôpital.

— Mais...

— Une généreuse donation, ça aide.

Il remet sa chemise, puis sort son arme de son dos afin de me la tendre.

— Le seul moyen dont tu disposes pour que je renonce à toi est ma mort.

L'aplomb dont il fait preuve me scandalise. Il pense vraiment que je ne prendrai pas cette arme et que je ne tirerai pas.

Il a raison, raille ma conscience.

Je me flagelle intérieurement. Kaden a parfaitement conscience que ce n'est pas dans ma nature. Il sourit lorsqu'il voit que je ne bouge pas d'un pouce.

— Bien, rit-il cette fois à pleines dents en posant son arme sur une petite console, cet appartement est provisoire...

Brusquement quelque chose me percute, il y a une femme dans sa vie.

— Et ta nana que va-t-elle dire ?

Il me scrute en arquant un sourcil.

— Quelle femme ?

— Celle dont je porte les vêtements.

Kaden se rapproche tel un prédateur fondant sur sa proie, le sourire qu'il me fait est éblouissant. Mon cœur fond pour cet homme. Sa main glisse dans ma nuque, nous nous retrouvons encore proches l'un de l'autre.

— Oh ma chérie, il n'y a eu personne depuis ton départ. Je ne suis pas du genre infidèle, j'ai trop de respect pour toi.

Je reste bête face à cette annonce. Se moque-t-il de moi ? L'éclat qui brille dans ses yeux me confirme que non, il est parfaitement sérieux.

— Mon lit est le tien, ses vêtements sont les tiens. Désormais, tu auras tout ce que tu veux, je vais prendre soin de toi.

— Attends...

— Tu dors dans mon lit et si tu tentes de t'enfuir, je tuerai des innocents au hasard.

Puis il s'écarte avant de me lancer un clin d'œil.

— Fais comme chez toi, mon amour !

Kaden part en rigolant vers la cuisine, je me retrouve seule devant l'ascenseur comme une idiote prise au piège. Je devrais me moquer qu'il tue des gens, sauf que je ne pourrai pas vivre avec la mort d'innocents sur ma conscience. Et puis je suis infirmière, mon job c'est de sauver des vies pas d'en ôter volontairement.

Il a bien dit que je devais partager son lit ? Ce mec est le diable en personne, je ne sais pas comment j'ai pu faire pour ne pas m'en rendre compte ! Son magnétisme sur moi est bien trop grand ! Six ans que je rêve de lui, six ans que je me torture avec nos souvenirs, six ans que la vision de lui tuant un homme me hante.

Pourtant, j'ai souhaité revenir un nombre incalculable de fois, parce que, que je le veuille ou non, il me manquait. J'en ai versé des larmes pour mon esprit contradictoire, mais aussi pour mon cœur endommagé. Comment est-ce que je peux aimer un homme qui prend des vies ? Le constat est simple : on ne choisit pas qui on aime...

La lutte est plus interne qu'elle n'est externe. Certes je condamne ses actes, cependant c'est de la personne que je suis tombée éperdument amoureuse et que j'ai épousée il y a huit ans de cela.

Tu es foutu ma pauvre fille !

Volontairement Captive - The Silent Death - DR -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant