Volontairement Captive - The Silent Death - DR -

Chapitre 44 - Lya -

 — Wouah ! s'exclame Meredith. Tu es sublime !

Le regard de Kaden me le confirme et Yuri m'envoie un clin d'œil. Je prends donc tout cela pour un compliment.

— Bon, maintenant que je suis prête, qu'as-tu en tête ?

— Nous nous retrouvons chez moi, annonce la jeune chef de gang. Allons-y !

Nous lui emboitons le pas, Kaden m'aide à revêtir mon manteau. J'aime qu'il soit aussi prévenant, il l'a toujours été et ça m'a conquise il y a dix ans. J'ai vraiment dû mal à l'imaginer en tueur dans ce genre de circonstance. Il lie ses doigts aux miens, puis me conduit jusqu'à notre voiture. Nous montons dans le même SUV, Yuri est avec nous.

La voiture se met en route, le silence s'installe dans l'habitacle, mais il n'est pas pesant. Au contraire, j'en ai besoin en ce moment. Je vais sortir avec deux chefs d'organisations criminelles, ce n'est tout de même pas rien.

Nous roulons quelques minutes jusqu'à arriver devant un manoir, les grilles s'ouvrent et nous remontons la petite allée. Il y a des hommes armés un peu partout et une femme nous attend debout sur le perron. Elle accueille le chef du Red Blossom avec respect, cependant je remarque l'air de famille qu'elles ont, même si la seconde jeune femme est blonde. Lorsque nous sortons, le regard que la blonde lance à Kaden me hérisse le poil.

— Kaden, je suis ravie de te revoir, roucoule-t-elle.

— Erika, la salue-t-il avec respect, je te présente mon épouse.

La superbe créature semble me remarquer, elle me sourit franchement.

— Ta femme ? Ben merde alors, tu es marié ! Tu aurais pu le dire !

Elle s'approche puis me prend dans ses bras, je me sens un peu gauche tant le contact est inattendu. Je lui rends son étreinte comme je le peux.

— Je suis Erika, la petite sœur de Meredith et sa seconde.

— Enchantée.

Erika se recule, puis elle se retourne vers sa sœur.

— Soirée fille frangine, annonce Meredith.

— Sérieux ?

La brune hoche la tête et la blonde éclate de joie avant de rentrer dans la maison. Des cris se font entendre et je commence à me demander où je suis tombée. Nous pénétrons dans la demeure et atterisson dans un haul de marbre noir. Le tout est vraiment élégant, ça sent les fleurs et le cuir. J'adore l'odeur du cuir, lorsque je tourne la tête à gauche, je tombe sur un immense salon. Une dizaine de femmes vident leurs verres d'un coup et s'élancent vers nous.

— Oh ! Attends, commence une rouquine. Nous sortons avec la Silent ?

— Cela te pose-t-il problème Moa ? questionne Kaden froidement.

Les autres ont continué leur chemin, sauf Erika et Meredith. La dénommée Moa reporte son attention sur moi et étrangement je ne la sens pas. Son regard océan me met mal à l'aise, il est froid et calculateur. Elle me jauge, mais je ne sais pas pourquoi.

— Qui est-ce ? demande-t-elle en ignorant mon compagnon.

— Je suis sa femme, déclaré-je en glissant ma main dans celle de Kaden.

Moa ne loupe pas mon geste, je vois l'agacement dans ses pupilles.

— Cela te pose-t-il un souci ? l'interrogé-je en me mettant dans le giron de mon époux.

Elle est sur le point de me répondre, lorsque Erika intervient.

— Si tu n'es pas de bonne compagnie Moa, tu peux rester ici et garder le fort !

Elle acquiesce en disparaissant rapidement. Erika me fait une petite moue désolée, mais Meredith me scrute étrangement.

— Nous allons nous préparer, asseyez-vous dans le salon.

Kaden me conduit jusqu'au salon, Yuri nous emboite le pas et nous nous installons en attendant. Kaden me serre contre lui, son nez glisse dans mes cheveux.

— Ta jalousie est un danger, murmure-t-il.

Mon visage se tourne vers le sien, mes sourcils sont froncés. Je ne comprends pas pourquoi il me dit une telle chose ? Mon regard plonge dans le sien, il caresse ma joue.

— Moa est redoutable et n'aime pas qu'on lui tienne tête.

— Et ? J'ai juste précisé que je suis ton épouse.

— Elle convoite Kaden depuis quelque temps, annonce Yuri attirant ainsi mon attention.

— Si elle a des objections, c'est à lui qu'elle doit les faire, réponds-je en soulevant les épaules.

Puis mon attention se reporte sur la pièce. Elle est spacieuse, agréable et chaleureuse avec ses canapés noirs en cuir et sa cheminée allumée. Sur le dessus de celle-ci est incrustée une étagère avec des bouteilles d'alcool. C'est un peu inconscient de mettre des bouteilles inflammables à un tel endroit. Juste derrière le canapé où nous sommes installés, il y a une bibliothèque énorme ! Elle comprend des centaines d'ouvrages qui ne demandent qu'à être parcourus. Je me lève afin de me diriger vers eux. Mes doigts effleurent la couverture des livres reliés. Ils sont tous en superbe état et ne sont pas souvent ouverts. Je sors un ouvrage de « Les hauts-de-hurlevent » de « Emily Jane Brontë ». C'est une édition rare, aucun doute possible avec la texture du papier.

Les mains de Kaden se posent sur mon ventre, son torse se colle à mon dos et son parfum masculin m'entoure avec délice. Mes yeux se ferment, lorsqu'il glisse son nez dans mon cou, je sens mon palpitant s'accélérer et mon corps se lubrifier.

— Nous devons discuter de notre petit deal, murmure-t-il.

— Pas ce soir, Kaden.

Je tente de me détacher de son corps, mais il m'en empêche en resserrant sa prise sur moi.

— Petite tigresse, chuchote-t-il.

— Trouvez-vous une chambre, s'exclame Yuri.

Kaden rit, ce qui remue quelque chose en moi. Je me souviens de la première fois où je l'ai entendu. C'était dans notre cuisine lorsque mon père et mon oncle me l'ont présenté. Je le revois assis sur l'un des tabourets dans cette dernière. Cette image est gravée dans ma mémoire. Quand il m'a regardé, je me suis sentie indigne de quelqu'un pour la première fois de ma vie, parce que je me suis imaginée à ses côtés. Lui grand beau et fort et moi un gros tas de graisse !

Aujourd'hui, je suis sa femme. La gamine que j'étais lors de notre première rencontre n'aurait jamais pu envisager cela. Si je lui disais, elle me traiterait de folle dingue. En même temps, c'est vrai. Comment une femme telle que moi peut être avec un homme comme lui ?

— Un jour, il faudra me dire ce qui te plaît vraiment chez moi, murmuré-je tout bas.

— Je peux te répondre maintenant.

Sa voix est plus froide, moins chaude qu'il y a quelques secondes. Mon corps se retourne afin que nous soyons en face l'un de l'autre. Kaden est sur le point de répondre à cette question qui tourne dans mon esprit depuis des années. Pourquoi moi ? Cependant l'entrée de Meredith le coupe dans son élan. Elle s'est changée et à revêt un pantalon en simili cuir, un corset qui met sa poitrine en valeur et des talons vertigineux. C'est un putain de canon !