Chapitre 22 - Kaden -

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Quelques heures plus tôt.

— Donne-moi ton téléphone, ordonné-je à Yuri.

Il s'exécute, j'échange sa coque contre la mienne. Je sais qu'il discute avec la petite réceptionniste, puisqu'il l'a baisé hier et je crois qu'il y retournera plus tard. Peu importe ce qu'il fout tant qu'il fait gaffe à lui.

Depuis hier, il ne reçoit que des messages de sa part, il prend son pied. D'après ces dires, c'est un coup d'enfer. Je m'en moque carrément, mais cela va me servir pour Lya.

Le téléphone vibre dans ma main, je le tends à mon ami qui répond, puis je le récupère lorsque nous pénétrons chez nous. Je connais bien ma femme, elle va tenter quelque chose et je vais lui donner cette possibilité. Si elle voit les messages, elle réagira ce sera plus fort qu'elle. Bien entendu, elle ne verra pas que je la vois faire, mais j'assisterai à tout.

Nous nous parlons à peine et le peu c'est pour l'envoyer promener. C'est la meilleure tactique afin de voir ce qui se déroule dans son esprit. Une fois que je la laisse seule dans la cuisine avec le téléphone, je sors le mien afin de voir sa réaction sur les caméras de sécurité. Et bingo, ça ne loupe pas lorsqu'elle tombe sur les messages de la maîtresse de Yuri. Elle s'est contractée et son corps au complet s'est figé. Je peux aussi apercevoir sans problème son poing se serrer ainsi que les grimaces qui vont avec les sextos.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? demande Yuri tout bas.

Nos hommes discutent, ils sont assez bruyants pour couvrir nos voix. Alors je montre juste l'écran à mon ami.

— Tu n'as pas fait ça ? murmure-t-il.

— Si.

— Elle va te détester, tu le sais ?

— Nous devons voir si nous pouvons nous fier à elle. Elle a pris le téléphone, mais n'a appelé personne encore, elle regarde juste les messages.

— Super, grommelle mon ami.

— Ce n'est pas comme si ça te posait problème de partager.

— Ta nana n'a pas besoin de voir ma queue.

— Elle va surtout penser que c'est moi, ricaner-je.

Puis je range mon téléphone avant de retourner dans la cuisine. Elle n'a pas tenté d'appeler les flics ce qui est déjà un bon point pour elle, mais j'ai aussi vu sa rage en m'imaginant avec une autre.

Que tu le veuilles ou non, Lya, tu m'aimes ! Et je vais te le prouver !

Mon idée est un brin folle, mais peu importe. Elle doit comprendre et accepter qui je suis et ce que nous sommes l'un pour l'autre. Qu'elle me haïsse en cet instant ou qu'elle m'aime, cela a peu d'importance, tout ce qui compte c'est qu'elle ressente des choses pour moi. Je vais brouiller les frontières entre l'amour et la haine dans sa tête et je vais récupérer ma femme !

Une fois que je suis dans le salon, je rends son téléphone à Yuri. Lya est montée furax, alors je m'attends à une bravade de sa part.

— Elle est installée dans une autre chambre.

— Je m'en doute, ricané-je.

— Tu y vas fort, déclare Yuri.

— Dans tous les cas elle m'appartient, reste en dehors de ça.

— Bien. Je vais aller la voir dans ce cas.

Je lui fais un signe de main et il décampe.

Mes hommes reprennent leur place dans la demeure, ils vont recommencer les rondes sur la propriété et s'assurer de notre protection.

Quant à moi, le darknet m'attend. J'ai encore plusieurs contrats à traiter. Je m'assure aussi que tout ce qui concerne nos affaires légales soit en règle. Le temps défile rapidement comme d'habitude. Ted m'a apporté à manger, cependant c'est mon second qui me sort de ma bulle.

— Lya veut faire du shopping.

— Ok.

Il me regarde quelques instants, puis part. Je vais profiter de cet instant pour rappeler les choses à ma tendre épouse.

— Ted ! appelé-je.

— Oui, monsieur ?

— Je veux que vous remettiez les affaires de mon épouse dans notre chambre et que vous me débarrassiez du lit dans celle qu'elle occupe actuellement.

— Tout de suite, monsieur.

— Faites mettre un bureau, une bibliothèque... Enfin créer un endroit cocooning pour Lya et fermez à clé les trois autres chambres.

— Bien, monsieur. Je m'en charge tout de suite.

— Merci.

Une alarme sur mon ordinateur retentit, je clique sur la fenêtre qui s'ouvre. Visiblement ma femme a acheté des livres, une bonne trentaine. Est-ce que cela m'étonne ? Non, elle faisait déjà ça, il y a six ans. Je ferme l'onglet, puis retourne discuter avec certains membres de mon organisation qui sont hors du territoire. Il est important que j'assure tout ce que je peux, d'ailleurs l'un de mes téléphones prépayés sonne.

— Oui ?

— Réglé, annonce la voix au téléphone.

— Destination ? demandé-je.

— Lybie.

— Ok. Bon courage.

Puis je raccroche. Mon homme est sur le point de rentrer, je préviens donc mon équipe sur place pour l'extraction. Passer par des canaux détournés est obligatoire dans mon travail, donc nous ne communiquons au téléphone que pour le strict nécessaire. Tout le reste se déroule essentiellement sur le darknet.

— Patron ? m'interpelle Lucian.

— Oui ?

— Ton rendez-vous, me rappelle-t-il.

Je hoche la tête. J'éteins mon ordinateur crypté, puis file dans la cuisine. Ted me tend un café à emporter, mes cigarettes et un muffin.

— Merci.

— De rien, monsieur.

Je suis sur le point de partir lorsque je reporte mon attention sur mon majordome.

— Essayez de vous rapprocher de madame Tidwell, elle doit se sentir seule ici.

— Oui, monsieur.

Ted est fiable, je sais qu'il apportera le soutien nécessaire à ma femme. Avec lui, elle aura une oreille attentive et pourra se libérer du fardeau d'être mon épouse.

Sans plus attendre, je quitte la pièce, puis le manoir avec mes hommes sur les talons. J'ai un petit rendez-vous avec les Red Blossom. Les Red Blossom ce n'est autre que la mafia suédoise. Oui, cela existe chez eux aussi et ce sont des femmes !

Je devrais peut-être présenter Meredith à Lya.

Est-ce que c'est une bonne idée ? Je ne sais pas, mais peut être que Lya sera plus indulgente et acceptera plus facilement notre monde si une femme l'intégre.

À réfléchir !

Volontairement Captive - The Silent Death - DR -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant