Chapitre 15 - Kaden -

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 Elle est là-haut et je ne pense qu'à ça ! Je secoue la tête, il ne faut pas que je me laisse distraire. J'ai une organisation à gérer et des contrats à honorer.

Ma corporation est différente des autres. Nous gérons beaucoup de contrats. À vrai dire, une branche de notre filiale centralise tous les mandats émis. Il arrive bien évidemment que certains soient extérieurs, mais c'est rare. Celui qui était sur la tête de Lya est l'un de ses rares cas. Je ne sais pas encore qui l'a émis, mais cette personne semblait au courant de sa vraie identité autrement elle serait passée par mon organisation.

Je me connecte à mon réseau sécurisé afin de tout vérifier. Normalement, je ne travaille pas d'ici, mais plus de mon bunker planqué en dehors de la ville. Je signe électroniquement, je confirme des mandats lancés une fois les fonds vérifiés... Ma journée n'en finit pas et pourtant j'en rêve.

Avant de venir retrouver Lya en début d'après-midi, je suis allé rendre une petite visite à mes prisonniers. J'avais besoin de déverser ma rage. Mon esprit ne cesse de la revoir sur ce banc, mais aussi quand la médecin l'a déshabillée. J'ai vu les contusions sur ses côtes, mais aussi au niveau de sa tête. Elle s'est débattue comme une lionne et je suis fière d'elle. J'ai conscience que cela aurait pu mal tourner si elle n'avait pas réussi à s'enfuir. Les trois connards qui s'en sont pris à elle ont reçu pas mal de coups. Mon besoin de sang fut extrêmement grand, je les ai tabassé l'un après l'autre. L'envie de les tuer a été bien présente, mais je me suis raisonné et j'ai bien agi. Autrement, Yuri n'aurait jamais eu les informations et le contrat courait toujours.

Yuri me rejoint avec son ordinateur, mais il n'est pas seul. Ted vient déposer un plateau repas. Je sais que je peux compter sur lui, il a tendance à me rappeler que je dois m'alimenter. Il veille sur moi à sa façon.

Mon second attend que mon majordome soit sorti pour me parler. Je sais qu'il a confiance en lui et qu'il apprécie le veille homme. C'est d'ailleurs pour cela, qu'il essaie de ne rien dire de compromettant devant lui, pour lui éviter les ennuis.

— Est-ce que tu l'as prévenu ? demande-t-il tout bas.

— Qui ?

— À ton avis, souffle-t-il. Est-ce qu'il sait...

— Non, mais je vais m'en occuper.

Il hoche la tête, puis il se cale dans le fond de son siège.

— Elle est douée, tu devrais lui proposer de reprendre des cours.

— Lya fera ce qu'elle veut.

— Mon frère, il est temps que nous soyons honnêtes l'un envers l'autre.

— Comment ça ?

— Tu te voiles la face, si tu penses qu'elle va avoir une vie normale. Désormais, elle est associée à nous, alors fais lui une vraie place. Avoir une femme telle qu'elle a la tête de l'organisation va nous éviter beaucoup de tracas.

Mon dos trouve le fond de mon fauteuil. Je ne pense pas qu'elle soit d'accord avec cela. Comme elle me l'a répété, elle sauve des vies et nous nous en prenons. Lya ne voudra jamais prendre part à l'organisation.

— Les flics essaient d'infiltrer une taupe dans nos rangs, idem dans la Soulless Ones. Nous sommes les deux seuls réseaux difficiles à intégrer.

— Et ?

— Ta femme pourrait passer les interrogatoires finaux, elle pourrait s'occuper du recrutement.

— Et tu n'as pas peur qu'elle fasse entrer un mec sous couverture chez nous ? le questionné-je dubitatif.

Il secoue la tête en ricanant.

— Non, mon pote, parce que ta nana t'aime. Elle sait que ça te mettrait en danger, mais le risque existe toujours.

— Mouais, rétorqué-je dubitatif. Je ne suis pas sûr de la même chose.

— Propose-lui.

— Nous verrons, déclaré-je en me replongeant sur mon ordinateur. Par contre, dès que ses côtes vont mieux, je veux qu'elle subisse un entraînement intensif.

— Je m'en charge, répond mon ami.

Je le scrute, puis lui donne mon assentiment avec un simple signe de tête.

Il est prêt de trois heures du matin, lorsque je relève la tête de mon ordinateur. Yuri est parti se coucher depuis une heure et je commence à sentir la fatigue s'abattre sur moi. J'éteins mon pc, puis la lumière de mon bureau. Je suis sur le point de partir, quand mon téléphone prépayé sonne.

— Oui ? demandé-je en décrochant.

— Elle est en sécurité ? questionne la voix rauque.

— Oui, elle dort.

La personne souffle au bout du fil, il est aussi soulagé que moi.

— Je t'écoute.

— Un contrat, mais il est annulé et Destiny s'occupe de tracer la personne responsable.

— Bien. Il faut trouver d'où cela peut provenir.

— Tu ne penses pas que nous devrions lui dire...

— Non, elle serait encore plus en danger. Notre job c'est de veiller sur elle et c'est ce que nous entreprenons.

Il a raison, mais je n'aime pas lui mentir de nouveau. J'ai l'impression de ne faire que ça et je ne vais jamais réussir à la récupérer si elle ne peut pas me faire confiance.

Un soupir m'échappe, ma main glisse dans mes cheveux nerveusement.

— La menace est éloignée depuis un moment, tu ne penses pas que tu es parano ?

Mon interlocuteur éclate de rire, ce qui a le don de m'exaspérer.

— Bien sûr que si je suis parano, c'est les fondements de notre travail. Néanmoins, il est hors de question que nous prenions des risques. Je sais que tu l'aimes, alors continue. Moins elle en saura, plus elle sera en sécurité.

Nouveau soupir...

— Ok, soufflé-je désabusé.

— Allez, protège notre bien le plus précieux.

Puis la communication est coupée. Je balance le téléphone sur mon bureau avant de le récupérer puis de monter. J'ouvre avec douceur la porte de la chambre où elle dort. Je perçois sans mal sa respiration, je me dirige à pas de velours vers notre salle de bain. Je me fige avant de refermer la porte, Lya est endormie et ses jambes sont dénudées. Mon regard s'attarde sur elle plus que de raison. Je referme rapidement la porte afin de ne pas me laisser guider par mon instinct.

Une bonne douche devrait me calmer !

Dû moins je l'espère.

J'ouvre les robinets, me désape, mon érection est douloureuse, puis me glisse sous le jet. Des images de nous me reviennent, mais aussi ce qui s'est déroulé ce matin. Je me lave en essayant de toutes mes forces d'occulter tout ça, mais cela ne sert à rien. Alors je m'empare de ma queue dressée, puis je commence un lent mouvement de va et vient. Lorsque sa bouche se dessine sous mes paupières, j'accélère le mouvement. Ma tête se rejette en arrière, ma respiration devient difficile et je jouis en prononçant son nom. Ça a été extrêmement rapide !

Six ans d'abstinence !

La tension a tout de même disparu. Je me sèche rapidement, puis je file m'étendre près de ma moitié. Elle n'a pas bougé, alors je me faxe presque dans le plumard. Mon corps est à peine installé que celui de Lya vient le rejoindre. Elle se colle contre moi et la tension disparue remonte immédiatement.

Je crois que je viens d'arriver en enfer !

Volontairement Captive - The Silent Death - DR -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant