Prologue

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Ariane

~6 mois plus tôt~

La pluie tombe sur le carrelage, c'est un vrai déluge, un comme on n'en a pas vu depuis des mois. L'orage gronde et les éclairs se dessinent de toutes les couleurs dans le ciel. Depuis toute petite, j'adore l'orage. Je montais sur le rebord de la fenêtre et j'observais les sillons que la foudre laissait sur son passage jusqu'à ce que ma mère s'empresse de me faire descendre de mon perchoir en me criant que j'allais tomber. Mais aujourd'hui, ce ne sont pas les éclairs que j'observe. Mes genoux s'enfoncent dans la pelouse et dans la boue. Je ne ressens pas le froid qui me mord la peau, il n'y a que la douleur qui se propage dans mes veines comme le poison. Elle monte, elle brûle et détruit tout sur son passage, je ne réfléchis plus et ma poitrine est déchirée par un sanglot que je n'ai même plus la force de pousser. Je crois que je hurle, mais je ne suis pas sûre, je n'arrive plus à raisonner. Mon corps tremble et je me répète ce mantra : « Non, non, non... C'est impossible ! Ne pars pas ! Ne me laisse pas ! Reste ! ». Je me consume. Le vide s'étend en moi, le monde vacille et je me déteste. Je me déteste ! Je l'ai tué ! J'ai tué la seule personne qui me comprenait. La seule que j'aimais et qui m'aimait inconditionnellement en retour. Pendant que cette prise de conscience monte en moi, je sens l'angoisse me gagner. La douleur est telle que je ne ressens plus rien et je ne ressentirais plus jamais rien parce que je l'ai tué et que je ne mérite pas de vivre une vie qui devait lui revenir... Je perds pied et la réalité m'engloutit petit à petit. Il est mort et je suis seule avec les morceaux tranchants de mon cœur brisé.

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