Chapitre 10

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Ariane

La peur, le dégoût, l'horreur, et la trahison. Ce sont les seuls sentiments que je suis capable de ressentir là tout de suite. Je suis terrifiée, je voudrais partir, laisser mon esprit s'envoler loin de tout ce qui se passe, le laisser planer au-dessus du monde, mais je n'y parviens pas, mon esprit demeure conscient malgré le coup que je viens de prendre sur la tête. Les larmes coulent tellement que je suis surprise d'en avoir encore. Une main, cinq doigts qui se baladent sur tout mon corps, une autre main, cinq autres doigts posés sur ma bouche pour m'empêcher de hurler à l'aide. Chad, parcours mon corps de sa bouche et de sa main. Je suis plaquée tellement fort contre le mur que c'est à peine si je parviens à respirer. Trahison ! Trahison ! hurle mon cerveau. Toutes ces belles paroles et ces promesses que mon copain me fait depuis des mois, il lui a suffi de deux petites minutes pour les briser. Sa main enserre mon poignet et-

***

Je me redresse tellement vite dans mon lit que ma tête se met aussitôt à tourner. Mon visage est envahi par les larmes et je tremble. J'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer, ma gorge est nouée par la peur et l'épouvante.

- Un cauchemar. Ce n'est qu'un cauchemar, tentais-je de me raisonner en vain.

Ma voix tremble et mon cœur bat tellement vite qu'il pourrait sortir de ma poitrine. Je pleure de plus en plus et des sueurs froides roulent en fines gouttes sur ma peau. Ma chambre est plongée dans le noir, seule la lueur de la lune filtre au travers de mes rideaux. Mes yeux cherchent désespérément un objet, un repère familier qui pourrait m'apaiser. Je repère le piano mais je tremble tellement que je doute de ma capacité à ne serait-ce qu'enchaîner deux notes. Soudains, des flashs me reviennent, les souvenirs de Chad et du nageur se mélangent et je suis prise d'une violente nausée qui me pousse à me traîner maladroitement jusqu'aux toilettes. Je tente de me relever, mais ma tête tourne, alors, je reste avachie sur le sol. Soudain, un sanglot déchire le silence et les tremblements redoublent tandis que les larmes coulent à flots sur mes joues.

Je parviens à me relever au prix de lourds efforts en prenant appui sur le lavabo et je sors de ma chambre en me soutenant aux murs. Je pousse la première porte et passe la tête dans l'embrasure. Un gémissement accompagné d'un sanglot m'échappe de nouveau et Jellal se redresse dans son lit pour se tourner vers moi. Il a les cheveux complétement ébouriffés et les yeux remplis de sommeil pourtant quand il m'aperçoit, il devient rapidement assez lucide pour comprendre ce qui se passe.

- Aria ? Tu as fait un cauchemar ? me demande-t-il de sa voix ensommeillée.

Incapable de répondre, je hoche doucement la tête. Il se redresse et me fait une place près de lui.

- Vient, me propose-t-il en tapotant la place près de lui.

Inutile de me le dire deux fois. Je m'avance d'un pas chancelant jusqu'à lui et il m'attrape doucement la main pour m'attirer dans ses bras. Je plonge la tête dans son tee-shirt et il me laisse pleurer en m'agrippant à lui de longues minutes. Il me caresse le dos et m'embrasse les cheveux en me chuchotant avec douceur que tout va bien et qu'il est là. Je me blottis un peu plus contre lui et laisse l'odeur familière de mon frère m'apaiser. Il fredonne une mélodie qu'il me chantait pour m'aider à dormir quand j'étais petite et me berce doucement. Quand il me sent enfin me calmer, il s'allonge en m'emportant avec lui. Il m'emmitoufle dans la couette et me serre fort dans ses bras. La fatigue que cette crise a provoquée me rattrape et je me rendors dans les bras rassurant de mon frère, mais au moment de laisser Morphée m'emporter, je me souvins de ma colère lors du repas.

- Pardon, soufflais-je à moitié endormie.

- C'est déjà oublié, Yaya, me répond-t-il en m'embrassant sur le front, je t'aime.

- Moi aussi, lui répondis-je avant de sombrer pour de bon dans un sommeil sans rêves.

***

Alors que j'émerge doucement du sommeil, j'entends la porte de la chambre s'ouvrir. Je referme les yeux, bien décidée à dormir encore un peu, mais quelqu'un écarte les rideaux. Je remonte la couverture sur ma tête en grognant quand je sens quelqu'un s'allonger sur le lit pour se coller à moi. Je me retourne et deux pupilles vertes rencontrent les miennes. Je soupire en laissant Cole passer un bras autour de moi pour me serrer contre lui. Je referme les yeux et me laisse emporter dans cette étreinte rassurante. L'odeur familière de bergamote et de vanille qui émane de Cole me donne envie de retourner dans les bras de Morphée, mais mon frère ne doit pas être du même avis puisqu'il rigole en me demandant de ne pas me rendormir.

- Comment tu te sens Yaya ? me demande-t-il sur un ton prudent.

- Ça va mieux, soufflais-je en me remémorant ma crise d'angoisse de cette nuit.

- Tu veux m'en parler ? m'interroge-t-il avec douceur.

Je secoue négativement la tête et il n'insiste pas.

- Comme tu veux, mais n'hésites pas à venir me voir, n'importe quand si tu en ressens le besoin, m'encourage-t-il en caressant mes cheveux.

J'acquiesce et nous restons encore quelques minutes comme ça avant qu'il ne se lève en m'encourageant à en faire autant.

- Je pars à la fac dans une heure sauf si tu veux que je reste avec toi, me dit-il, je pense qu'on va oublier le lycée aujourd'hui hein ?

- Je pense que ça vaut mieux et ne t'inquiètes pas, tu peux aller en cours. Je vais bien maintenant, tentais-je de le rassurer même si je sais très bien que ça ne marchera pas.

- Bon...il y a des cookies et du café en bas. Je ne te demande pas de te goinfrer, mais essaye de manger quelque chose quand même ok ?

- Oui, chef, acceptais-je en mimant un salut militaire qui fit sourire Cole.

Une heure plus tard mon frère parti en cours après m'avoir dit quatre fois que je pouvais l'appeler lui ou Jellal en cas de problème et en m'ayant dit au revoir six fois en me faisant un câlin. Je me retrouve donc seule pour la journée pour la première fois depuis longtemps. J'attrape la boîte de cookies et décide donc d'enchaîner les séries sur Netflix avec une dose de sucre en prime. Ce n'est pas forcément logique, mais la seule chose que j'accepte généralement de manger, ce sont les cookies trois chocolats et caramel de Cole. Qui peut résister à ça sérieusement ? songeais-je en avalant mon troisième biscuit.

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