Ariane
Cameron est venu avec une demi-heure d'avance. Quand il est arrivé, j'étais dans le jardin devant la maison, occupée à m'entraîner à mettre des paniers avec un vieux ballon de basket. Ce matin Alyssa m'a aidé à descendre du grenier le panier avec lequel nous jouions quand nous étions petits avec mes frères. Quand je me suis retrouvé face à se souvenir d'un autre temps, je me suis sentie tellement nostalgique que j'étais prête à en pleurer. Qu'est-ce qu'il a pu en voir ce jouet. Je me souviens comme si c'était hier le visage de mes frères quand ils l'ont vu. Ils le trouvaient terne et ordinaire. Nous l'avons donc repeint. Il est maintenant orné de spirales, de papillons, de super-héros et de licornes qui se mélangent pour former un amas de capes et de crinières colorées. Dans certains coins, on peut apercevoir l'ébauche d'une guitare, d'un piano ou d'un violon. Tous ces dessins sont rehaussés par des notes de musique que ma mère avait ajoutées quand on lui avait montré notre chef d'œuvre. Mon père, lui, avait ajouté nos prénoms et de petits cœurs un peu partout. Ce simple jouet s'était transformé en véritable œuvre d'art familiale. Ces souvenirs parvinrent à m'arracher un petit sourire quand je les racontais à Lys.
- Tu es en avance, lançai-je à Cameron en grimaçant quand je rate le panier une énième fois.
- Je passais dans le coin...se contente-t-il de répondre en me souriant.
Il s'assoit dans l'herbe et m'observe réitérer encore et encore mes essais. Je sens son regard sur ma nuque, mes mains, ma posture, quand je tourne la tête vers lui, il a les sourcils froncés et à l'air très concentré, comme s'il tentait d'analyser la situation. Je me reconcentre et tente de faire abstraction de mon public. Je lance le ballon et pousse un énorme soupir de contrariété quand il atterrit un mètre trop loin du panier.
- Tu t'y prends mal, me lance-t-il.
- Pourtant, il va bien falloir que j'y arrive, me lamentai-je en allant chercher la balle.
- Pourquoi ?
- Je remplace Ondine au tournoi.
Gros silence. Je me retourne vers lui et croise ses yeux qui me dévisagent, sûrement pour savoir si je rigole ou pas. Je lui offre un sourire contrit et me retourne vers mon panier de basket.
- Mais tu sais jouer au basket ? me demande-t-il vraiment surpris en comprenant que je ne plaisante pas.
- À ton avis ? lui demandai-je quand ma balle part trop à droite.
- De toute évidence, non, rigole-t-il. Tu te positionnes mal.
Il se lève et se place derrière moi. Il effleure mon bras pour corriger ma position. Je sais que ce geste est tout à fait innocent, mais c'est plus fort que moi, tout mon corps se tend, prêt à se défendre si nécessaire. Il le sent et me sourit.
- Détends-toi, si tu es aussi tendue, tu n'arriveras jamais à avoir un mouvement souple. Si tu veux, je peux simplement te montrer, me propose-t-il gentiment.
Je hoche la tête et me décale pour lui laisser la place.
- Regarde ça Beauté ! Je vais te montrer ce que c'est qu'un vrai tir, s'exclama-t-il en me faisant un clin d'œil qui me fit rire. Quel orgueil ! pensais-je en levant les yeux au ciel.
Certes, Cameron est prétentieux, mais je dois admettre qu'il est doué. Il me montre la posture que je dois avoir pour bien tirer et marque du premier coup ! Je le regarde mi-admirative et mi-agacée de ne pas être capable d'en faire autant.
- À toi ! s'exclame-t-il en me tendant le ballon.
J'acquiesce et tente de reproduire sa posture. Cameron m'observe et s'avance pour corriger légèrement ma position. Je le laisse faire et parviens même à me détendre un peu. Il m'aide à trouver des repères pour bien viser et se penche pour murmurer des encouragements et quelques derniers conseils à mon oreille puis il recule pour me laisser de l'espace. J'exécute mon lancé en suivant ses conseils et... Miracle ! La balle passe le panier. Je saute et pousse un cri de joie avant de me jeter dans les bras de Cameron qui me réceptionne en rigolant.
- Bravo Tigresse ! s'exclame-t-il en me faisant tourner.
- Tigresse ? l'interrogeais-je en relevant un sourcil lorsqu'il m'eut reposé.
- C'est ton nouveau surnom ! En l'honneur de ta colère à l'infirmerie, m'explique-t-il avec un clin d'œil taquin.
- Tu aimes les surnoms hein ? soupirai-je, amusée.
Il me lance un sourire malicieux en guise de réponse et réussi à me faire rire en retour.
- Ok Casanova. Il faut que j'y retourne, lui lançai-je.
- Casanova ? dit-il l'air interrogateur.
- Tu joues souvent les séducteurs, lâchai-je.
- Si tu le dis.
Un silence s'installe et je fixe la balle. Plus qu'à apprendre comment on joue, comment on court avec cet objet maléfique et comment on se défend face aux autres. Je soupire découragée par ce qu'il me reste à apprendre. Autant dire que ce n'est pas gagné.
- Je pourrais t'aider à t'entraîner, me propose Cameron.
- Pourquoi tu ferais ça ? demandai-je surprise.
- Et pourquoi pas ? contre-t-il.
- Parce que je suis dans l'équipe adverse ?
- Certes, mais en si peu de temps, je peux t'apprendre à te défendre, pas à faire des miracles, me charrie-t-il.
- Méchant !
- Je ne fais que proposer mon aide à une amie, rigole-t-il.
Bon, d'accord, j'admets avoir très mal jugé Cameron quand je l'ai rencontré. Je dois bien admettre que ce garçon est adorable et gentil. De plus son côté enjoué et blagueur le rend vraiment attirant. Je fais mine de réfléchir et finis par accepter sa proposition. Après tout, je ne suis pas en position de refuser une quelconque aide. Nous convenons de nous retrouver un jour sur deux au terrain à deux rues de chez moi à vingt heures. Il me pique la balle et décide de me donner ma première leçon. Il me montre comment dribbler et me rend le ballon pour que je reproduise ses gestes. Je m'applique et me concentre, mais je donne trop de force à la balle et elle me revient dans la figure. J'insulte tous les ancêtres de la balle et du basket devant Cameron, hilare. Je recommence et tente d'avancer, mais me prends les pieds dans la balle et me casse la figure sur Cameron. Il tente bien de me rattraper, mais pas préparer, il perd l'équilibre à son tour. Je m'écrase sur lui et relève la tête à deux centimètres de son visage. Nos regards se heurtent, je n'avais jamais vraiment prêté attention à ses yeux, mais de si près, ils sont très beaux. D'une teinte chocolat, irisé de léger reflets vert. Il semble sur le point de parler quand une voix s'élève.
- Je vous dérange ? demande Daemon en nous dévisageant l'air pas du tout ravi.
......................................................................
Coucou tout le monde !!Oh là là ! Si vous saviez comme je suis contente de vous sortir ces chapitres aujourd'hui. C'est une journée spéciale pour moi parce qu'aujourd'hui, cela fait pile un an que j'ai commencé à écrire Supernova. Je n'aurais jamais cru il y a un an que je m'accrocherai autant à ce projet et surtout que je le continuerai. Au départ, j'ai commencé à écrire pour m'amuser et me libérer quand je n'allais pas bien, aujourd'hui, mon histoire fait réellement partie de ma vie et je suis bien décidée à la terminer.Je suis d'autant plus heureuse de savoir qu'elle plaît à des gens. Aussi, je vous remercie du soutien que vous m'apportez au quotidien, vous êtes une véritable source de motivation pour moi.Enfin bon, je vais m'arrêter là et je vous offre ces trois chapitres d'un coup, pour vous remercier de vous être embarqués avec moi dans l'histoire d'Ariane, de Daemon, de Cameron, d'Ondine, d'Ayline, etc.
Merci de m'avoir lu et à la semaine prochaine !!!
N'oublie pas de voter 🤗🌟
VOUS LISEZ
Supernova
RomansaAriane est une jeune fille au passé tumultueux, les épreuves et les blessures qu'elle a subies ont laissé un vide immense au fond de son cœur. Alors qu'elle se bat contre la douleur et le gouffre que les épreuves du passé ont creusées en elle, elle...