Chapitre 26

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Ariane

Je ne comprends pas immédiatement ce qui se passe. Je ne comprends que je pleure qu'au moment où le goût salé de mes larmes se dépose sur mes lèvres. L'angoisse, la peur et la colère que je réprime en permanence remontent aussi violemment qu'une éruption en moi, mais je n'explose pas. Deux prunelles bleu saphir me rappelle que je ne suis pas seule et que je ne dois pas craquer. Je tourne le dos à Daemon ne voulant pas qu'il me voie pleurer, mais c'est peine perdue. Deux bras puissants m'agrippent et me retournent. Je me débats, mais il n'est pas difficile pour Daemon d'avoir le dessus. Je gémis toujours en proie à cette angoisse qui me serre la gorge. Daemon se penche pour que mon visage et le sien soit au même niveau. Il semble perdu et torturé, mais il pose doucement sa main contre ma joue et essuie de son pousse les larmes qui continuent de déferler de mes yeux.

- Daemon...soufflai-je en tentant de me cacher derrière mes cheveux.

Je ne veux pas qu'il me voie si vulnérable et je déteste encore plus qu'on puisse voir que je vais mal. Je tente de me dégager, mais il me maintient face à lui. Un flash me traverse.

***

- Reste tranquille.

Son contact me brûle, j'ai mal. Je ne veux pas qu'il me touche. J'ai peur. Je cède de plus en plus à la panique et me débats comme une furie. Je tremble et je ne vois plus rien d'autre que ce contact entre lui et moi. Je deviens sourde aux bruits alentour et je revois ses mains me parcourir. Sa main qui se fraye un chemin sur mon corps, sa bouche dans mon cou et-

***

- Aria !

La voix de Daemon me sort de ma transe à la façon d'un électrochoc. Je regagne mon corps et l'instant présent avec brutalité et réalise que je suis par terre et que Daemon me scrute avec un regard inquiet. Il est tellement proche de moi que je sens son souffle sur mes joues. Des flashes me traversent l'esprit me faisant grimacer et mes larmes continuent de couler tel un flux inextinguible. Je veux parler et lui dire de ne pas s'inquiéter, que ce n'est rien, mais pas un mot ne parvient à franchir ma gorge. Voyant ma détresse, il m'attrape délicatement les poignets et me tire sur ses genoux, contre lui.

- Toi alors. Je t'ai pourtant déjà dit que je ne sais pas réconforter les gens princesse. Arrête de pleurer, je ne voulais pas que tu pleures, pardon, chuchote-t-il avec douceur à mon oreille.

Je ferme les yeux et me laisse aller contre lui. Cette fois, je ne prie pas pour que mes sanglots cessent, je les laisse s'échapper et s'enfuir dans l'air de cette fin de journée. Je me blottis contre Daemon et sens sa chaleur m'envahir. Il sent bon et me berce doucement jusqu'à ce que je me calme. Nous restons très longtemps ainsi et je sens la fatigue me gagner. C'est à peine si je sens Daemon me porter jusqu'à mon lit.

- Dors, princesse, chuchote-t-il dans mon oreille avant de me laisser plonger dans les bras de Morphée.

***

J'ouvre les yeux et les referme aussitôt, éblouie par la lumière du soleil. Je m'habitue lentement à la luminosité ambiante et me remémore la soirée d'hier. Mes parents et mes frères sont restés coincés à l'aéroport de Santa Barbara à cause de la tempête. Comme si partir chercher Maman sans moi n'était pas suffisant, ils ne seront même pas là le jour de mon quinzième anniversaire. Je soupire et décide que je trouverai bien un moyen de me venger de cette trahison.

Je me tourne pour regarder l'heure sur Philippe et tombe nez à nez avec deux yeux vert émeraude qui me fixe avec tendresse. Eden passe un bras autour de ma taille et m'attire contre lui un grand sourire aux lèvres. Je me laisse faire et me blottis contre dans ses bras. D'accord, j'admets que me retrouver face à Eden de si bon matin me met automatiquement de bonne humeur. J'en oublie même mes envies de vengeance.

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