Chapitre 45

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Daemon

         « On fait quoi ? ». Ces mots tournent dans ma tête. Je ne sais pas, j'étais convaincu que je ne ressentais rien pour Ariane, mais je dois admettre que c'est assez déroutant d'avoir eu envie de la voir au point de me pointer chez elle en pleine nuit. Pourtant, je ne veux rien faire. Si je m'attache à elle, c'est peut-être simplement parce qu'elle et moi, nous nous connaissons depuis longtemps, même si elle semble m'avoir oublié. Je ferme les yeux et entends l'eau de la douche couler dans la pièce d'à côté, mon esprit divague et je l'imagine entrer sous la douche. Ah !! Mais ça ne va pas bien moi ! Soudain, c'est une autre image qui s'offre à moi. Ariane les yeux plein de larmes qui me fixe comme si j'allais lui faire du mal. Honnêtement, je n'ai aucune idée de ce qu'il s'est passé hier. Elle semblait à l'aise et soudainement, elle s'est mise à pleurer. Merde, qu'est-ce que j'ai fait ? Si ça se trouve, j'ai juste très mal interprété les choses et elle n'avait absolument pas envie que je l'embrasse... Alors que la culpabilité naît doucement en moi, je me tourne et mes yeux se posent sur le cliché des deux jumeaux. Je fixe Eden et soudain, sans que je sache pourquoi quelque chose me revient. Chad... je me demande comment ça s'est terminé entre lui et Ariane mais ce qui est sûr c'est qu'Eden n'a jamais pu le voir en peinture !

***

- Tu comptes squatter mon lit encore longtemps ? me demande Ariane les mains sur les hanches et les cheveux encore dégoulinants.

- Mmmmh, peut-être, lui répondis-je, un sourire insolent aux lèvres.

Elle lève les yeux au ciel et se dirige vers les escaliers en m'annonçant que Cameron sera là dans vingt minutes et que si je veux déjeuner, c'est maintenant ou jamais. Je soupire et sors du lit à contrecœur. J'avais complétement oublié cet exposé, ça va être un enfer de travailler avec cet abruti. J'emprunte la salle de bain, me passe de l'eau sur le visage et descends dans la cuisine en moins de deux minutes pour retrouver une Ariane postée sur le pas de la pièce l'air écoeurée. Je la rejoins, intrigué, et découvre Jellal en face d'une fille blonde, plutôt grande assise sur le comptoir.

- Je vais vomir, me chuchote Ariane.

- C'est qui ? demandai-je.

- Aucune idée et je ne veux surtout pas savoir, réplique-t-elle en faisant la grimace.

Je ricane quand la voix de Cole s'élève dans notre dos.

- Tient donc, mais qui avons-nous là ?

Nous nous retournons et nous retrouvons face à lui qui nous dévisage de haut en bas l'air soupçonneux. Il faut dire que mes cheveux en bataille et ma tête encore à moitié endormie ne doivent pas lui inspirer confiance.

- Ah...euh...Cole tu te souvient de Daemon ? bafouille Ariane.

- Il vient d'arriver pour travailler sur euh...notre exposé, continue-t-elle en rougissant légèrement.

Cole s'apprête à répliquer, mais est tout de suite interrompu par son frère qui semble enfin s'être détourné de la blonde.

- Un exposé ? demande Jellal en me dévisageant.

- Ouais, répondis-je.

- On attend Cameron, ajoute Ariane.

- Ok, moi, je sors. Ne faites pas de bêtises ! réplique-t-il, désinvolte, en tirant la fille vers la porte sous le regard désapprobateur de Cole.

Ce dernier secoue la tête et nous annonce qu'il a rendez-vous avec sa copine avant de nous souhaiter bon courage et de sortir à son tour. Ariane soupire et me regarde blaser.

- Excuse Jellal, il est bizarre en ce moment, me dit-elle en s'asseyant à table.

J'acquiesce en repensant au jour où Ondine m'a surpris en pleine partie de jambes en l'air avec Britanny, et dans ma cuisine en plus. J'ai soudainement envie de m'en coller une.

Ariane pousse une assiette de pancake vers moi et boit son café en me regardant manger.

- Tu ne vas rien avaler ? lui demandai-je.

Elle secoue négativement la tête l'air dégoûtée à la simple idée d'avaler quelque chose. Elle baisse les yeux et je repense à cette nuit.

- Pardon.

- Pour quoi ? m'interroge-t-elle surprise.

- Pour cette nuit.

Elle me dévisage et soudain, elle semble comprendre.

- C'était de ma faute, me dit-elle d'une voix légèrement tremblante qui ne parvint pas à me convaincre.

- J'aurais du te demander avant, je-

- Daemon !

Je lève la tête et nos yeux se rencontrent. Elle a l'air en colère et à deux doigts de pleurer.

- Je te jure que tu n'y es pour rien, m'assure-t-elle, sans lâcher mon regard.

J'acquiesce et elle essuie rapidement ses yeux avant de finir sa tasse. Un silence gênant s'installe entre nous. Je n'ai pas envie de l'embêter, mais je me demande toujours ce qu'il s'est passé. C'est la sonnette qui nous sort de cette ambiance de mort. Elle se lève pour aller ouvrir et je me souviens d'un coup que Cameron est censé venir. Je jure intérieurement et suis tenté de m'enfuir avant de réaliser que si je pars, elle se retrouvera seule avec cet imbécile. Allez savoir pourquoi, mais cette idée me dérange. Je me lève et tombe nez à nez avec Cameron. Nous reculons précipitamment et nous nous dévisageons chacun à notre tour en grimaçant.

- Merde je t'avais presque oublié Straus, me lance-t-il sur un ton mesquin.

- T'inquiètes Gardner, moi, je ne t'ai pas oublié ! lui lançai-je d'une voix si froide qu'elle aurait pu geler le salon.

Nous nous fusillons du regard quand quelqu'un se racle la gorge. Nous fixons tous les deux Ariane qui parait minuscule à côté de nous. Elle nous dévisage sévèrement et nous prévient que si nous nous disputons, nous allons avoir à faire à elle.

- Oula tu me fait peur Crevette, la taquine Cameron en la poussant un peu.

- Mais arrête ! s'énerve-t-elle.

Je ricane et elle me lance un regard noir, avant de nous emmener dans sa chambre en pestant. Nous la suivons en rigolant chacun dans notre coin et je me dis que finalement ça va peut-être être un peu plus amusant que prévu.

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