Chapitre 34

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Dans la soirée, Satsuki et ses hommes finirent de ramasser l'argent que Boris leur devait. La Japonaise passa un coup de fil à sa patronne pour confirmer que le travail était terminé et que, plus tard dans la nuit, un autre contact comptait la rencontrer.

Aïssa s'était réfugiée dans l'appartement, le visage blafard. La fatigue prenait le dessus sur son mental. Avant de repartir travailler, elle cherchait à se détendre.

Elle alluma la télévision le temps de souffler et chercha dans un des tiroirs du salon le téléphone que Minseok lui avait confié. Elle l'observait sagement et se rendit compte que la batterie était à plat. Elle soupira et chercha désespérément un chargeur compatible. Elle composa un texto à Satsuki avec son téléphone personnel afin de lui communiquer les références. Tu me balances un mobile sans chargeur, idiot ! ragea Aïssa qui pensait à Minseok.

Soudainement, son mobile vibra et afficha un appel inconnu. Elle patienta quelques minutes et l'appel apparut de nouveau. Elle décrocha, piquée par la curiosité.

— J'écoute ?

— Maman ?

Aïssa sursauta. La voix sonnait comme celle de Kel.

— Comment as-tu eu mon numéro ? Où es-tu ? trembla de panique, Aïssa.

— Je suis dans un café, les hommes de main de papa sont dehors, ils m'observent discrètement.

— C'est Minseok qui t'a donné mon numéro ?

— Non, c'est Juhee, confirma Kel en chuchotant.

La femme de cinquante ans se laissa glisser sur le mur et reprit son souffle doucement.

— Comment va-t-elle ?

— Je n'ai pas eu le temps de savoir, avoua Kel, d'une voix monotone. Un certain Minjae est venue la livrer. A ce moment-là, j'étais avec papa. On discutait avenir et il est venu avec elle. J'ai vu qu'elle faisait des mouvements bizarres avec ses lèvres et j'ai compris qu'elle mimait une série de chiffre puis elle a crié ton nom comme une hystérique.

— Tu sais ce que ton père va faire ? interrogea sa mère, fébrile.

Il va la garder en vie, il lui a dit un truc comme ça, je vais te montrer des choses intéressantes en attendant ta meilleure amie.

Tu sais si Arshneel est vivant ?

Minjae s'est chargé de lui, il a été éliminé devant mes yeux... Papa voulait m'endurcir.

Les larmes d'Aïssa ne cessèrent de couler. Elle essaya de se calmer mais cela demeurait difficile. Le silence plongea Kel dans l'incertitude.

— Maman ? Tu es toujours en ligne ?

— Oui, se ressaisit Aïssa.

— Minjae s'est ensuite débarrassé du corps, habituellement papa a des hommes pour ça. Il était tellement fier que Minjae n'a pas arrêté de me dire que, si je voulais être un gangster, je devais commencer le boulot et le terminer de mes propres mains. C'était une façon de me dire que je ne dois compter sur personne pour éviter d'être déçu, termina Kel, sans émotions.

— Pourquoi Juhee a donné mon numéro ? formula Aïssa, abattue. Elle avait une raison, non ?

— Je pense qu'elle voulait qu'on apprenne à se connaître, supposa le jeune homme.

— Tu sais que ce n'est pas de cette façon qu'on pourra.

— Je le sais, attesta Kel, mais peut-être que ça nous aidera.

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