Aïssa revient en Corée du Sud pour arracher des mains de Minseok, son ancien compagnon surnommé le prince de Séoul, son fils qu'elle n'a pas revu depuis plus de vingt ans.
Pour le vaincre, ses amis proches n'ont pas hésité à lui proposer des plans q...
Aïssa et Satsuki se tenaient à bonne distance de Juhee et Minjae.
Elles les suivaient discrètement avec un taxi. Aïssa surveillait son téléphone et attendait sagement les messages de sa meilleure amie.
Lorsque le taxi s'arrêta à quelques mètres de l'hôtel, Aïssa et Satsuki se rapprochèrent de l'établissement.
—Ils viennent d'entrer, s'exprima Satsuki, en alerte.
—On attend son message puis on intervient, affirma Aïssa, sereine.
—Je me demande pourquoi Minjae a choisi d'aller la voir à l'hôtel...
—Selon moi, elle cache quelque chose, elle connaît bien plus Minjae qu'elle n'a voulu nous le faire croire !
Satsuki échangea un regard dubitatif avec sa patronne.
Le téléphone d'Aïssa vibra.
On va commander une pizza à son nom.
Aïssa venait de recevoir le premier signal de son amie.
— On va attendre encore un peu, murmura-t-elle à Satsuki.
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Légèrement plus loin dans la soirée, un autre message s'afficha sur le téléphone d'Aïssa.
N° de commande 78
Temps estimé : 25 min
Surveillez l'angle de la rue près du parking
— Satsuki, c'est à toi de jouer. Tu interceptes le livreur ou la livreuse avec les infos. Je vais m'installer à l'intérieur prétextant que j'attends quelqu'un, lança Aïssa qui pénétra dans l'enceinte de l'hôtel.
— A tes ordres !
La Japonaise se chargea de s'isoler et d'attendre à quelques mètres du parking.
Au même moment, Aïssa se tenait assise sur l'un des sièges de la réception. Elle faisait mine de passer un coup de fil.
A la réception, l'hôtesse d'accueil prit le téléphone. Aïssa comprit que l'appel venait de la chambre de Juhee. L'hôtel refusait l'introduction d'un livreur dans leurs locaux. La femme s'excusa.
Dix minutes s'écoulèrent. Minjae surgit en colère dans le hall. Il ne prêta pas attention aux employés et fonça à l'extérieur de l'hôtel pour récupérer la pizza.
Aïssa reçut au même moment un message de Juhee :
Je viens te chercher.
A l'extérieur, Minjae croisa le livreur qui avait le visage masqué par une casquette.
— Commande 78 ? Minjae ? formula-t-il, pressé.
— Oui, c'est ici, prononça le livreur.
Minjae le paya et poursuivit sa route jusqu'à l'hôtel.
Arrivé devant sa chambre, il passa le badge et entra. Minjae remarqua que Juhee s'était rhabillée.
— C'est une blague ?
— Non !
— J'ai pris la pizza et tu te rhabilles ? s'agaça Minjae. Je te comprends pas !
— Je préfère qu'on mange tranquillement en discutant et si tu veux on passera aux choses sérieuses.
— Hallucinant. On a toujours fait ça sans hésiter... j'ai du mal à piger aujourd'hui.
Minjae déposa la pizza sur la table de façon brutale et croqua un bout.
— Je ne vais pas me répéter, balbutia-t-il, Minseok a des projets en tête. Si j'arrive à réaliser l'une de ses dernières volontés, je serai bien plus que son bras droit.
— Même si cela inclut un autre sacrifice ?
— Oui, conclut Minjae.
— Bien...
Juhee se leva et ouvrit la porte de la douche. Minjae n'avait pas l'air de réaliser ce qui était de se produire. Soudainement, une silhouette se dessina devant lui. Il venait d'apercevoir Aïssa qui se faisait une beauté. La femme arrangeait ses cheveux en chantant.
Sous le choc, il se mit debout, mais il retomba en un instant sur le sol. Il voyait flou et sa respiration devenait de plus en plus irrégulière. Il n'arrivait pas à comprendre comment Aïssa était rentrée. Cette dernière continuait de se pomponner.
— Aïssa ?
— Hello, Minjae... Comment vas-tu ?
— Qu'est-ce que vous m'avez fait ? suffoqua Minjae qui suait.
— Disons que Satsuki a ajouté un ingrédient à ta pizza, annonça Aïssa qui se rapprochait de lui. Quand tu commandes, tu devrais vérifier qu'il n'y a pas d'erreur et prêter attention au livreur.
— Vous avez mis du poison ? se tordit-il dans tous les sens.
— Non, tu es trop précieux ! ironisa Aïssa en s'accroupissant devant lui. Tu vas faire dodo et nous on va t'emmener.
— Juhee, tu vas me le payer, menaça Minjae, agonisant.
— Nope! répliqua Aïssa, je te préviens, avec moi, il y a des règles ! Premièrement, personne ne menace personne, deuxièmement, tu vas dormir gentiment. Dernière règle, interdit de s'ennuyer.
— Je..., perdit connaissance Minjae.
Juhee était morte d'inquiétude.
— Tu t'inquiètes trop pour ce type, fit remarquer Aïssa. J'ai entendu des choses qui ne me plaisent pas. Je sais que tu me caches encore quelque chose.
— Partons d'ici, interrompit Juhee, tendue.
Aïssa donna un ordre à Satsuki par sms :
Diversion !
Satsuki abandonna les vêtements de livreur de pizza puis enfila une tenue discrète et se faufila dans les locaux. Elle tenait avec elle un grand sac de sport et une valise qu'elle laissa dans le hall. Proche d'un couple, elle lança : « Il se pourrait que tout explose ! » et prit la fuite, faisant semblant d'être suspecte.
Paniqué, l'homme accourut jusqu'au bouton d'alarme incendie le plus proche. Il l'activa et pointa du doigt les bagages abandonnés pendant que son épouse montrait Satsuki en pleine cavale. Les employés se hâtèrent et appelèrent la police.
Aïssa et Juhee se chargèrent d'escorter Minjae en le tenant par les bras.
— Elle ne sait pas ce que le mot discret veut dire ? gueula Juhee, furieuse.
— C'est la seule solution, les gens sont paniqués, personnes ne fera attention à nous !
Les chambres se vidaient de façon rapide. Les clients couraient dans les escaliers de secours, imaginant le pire des scénarios. Il n'était pas habituel d'entendre l'alarme retentir.
Quelques employés montraient les sorties et demandaient aux clients de quitter les lieux dans le calme. Les deux amies se dépêchèrent de sortir en faisant mine de réveiller leur ami qui était tombé dans les pommes à cause de l'alerte.
Elles arrivèrent en bas de l'hôtel et se fondirent dans la masse. La voiture de Satsuki stationnait à quelques pas. Sans tarder, elles déposèrent Minjae sur la banquette arrière et prirent la route rapidement.
— Ton plan a fonctionné, félicita Satsuki. Giulia a beaucoup de déguisements ! Commander une pizza, c'était banal mais efficace !
