Chapitre 49

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Dongsun aida la femme à prendre place dans une voiture. Elle appartenait à Giulia. Le parking privé n'accueillait pas grand monde, il y avait quelques véhicules entreposés. Aïssa redécouvrit l'amour du luxe que son amie portait. Une fois prêts, le praticien démarra.

Il se chargea de tracer l'itinéraire sur son téléphone. Le chemin indiquait un quartier voisin.

Sur la route, des éclats lumineux se dessinaient dans le ciel. Aïssa espérait entendre de bonnes nouvelles.

Dongsun se concentra sur la conduite et de temps en temps sur sa passagère. Afin de meubler le vide, il alluma la radio.

— Je suppose que tu as quitté ton poste à la hâte ? demanda Aïssa.

— Dès que j'ai compris qu'il y avait des informations au sujet des dernières tueries de gang qui fusaient dans les couloirs de mon lieu de travail, j'ai pris la route de Nowon car je savais que je serais en danger.

— Tu sais qui parmi le personnel aurait pu te mettre en danger ?

— Non, rétorqua le docteur, j'ai préféré partir le plus vite possible même si ça comprenait des risques.

Aïssa observa les voitures et le paysage sans dire un mot.

Une heure plus tard, les deux protagonistes se rendirent dans un pub. Il n'était pas grand mais il l'était suffisamment pour accueillir une vingtaine de personnes. La gérante des lieux nettoyait les verres et le comptoir. Un homme consommait sur une table à part et regardait le téléviseur au fond de la salle.

A l'arrière de l'enseigne, Davia faisait de grands signes. Aïssa se détacha de Dongsun et se rapprocha d'elle.

— Partenaire ! s'écria Davia qui serra Aïssa dans ses bras.

— Davia, je suis heureuse de te voir. Tu es seule ?

— Non, viens avec moi.

Dongsun comprit instantanément. Il tira un siège et s'assit dans un coin. Il les laissa s'isoler.

Les deux femmes s'enfoncèrent à l'arrière de la structure. Elles descendirent les marches et se retrouvèrent dans une salle où des tables étaient stockées.

Au milieu des tables, une femme avec un couteau épluchait une pomme. Elle portait une veste en cuir et des cuissardes. La peau du fruit tombait sur le sol froid et la lumière éclairait mal. Davia rapprocha Aïssa de la femme qui la dévorait du regard.

— Aïssa ? formula la femme avec une voix grave.

— A qui ai-je l'honneur ?

— Fati, nom de code, la Vampiresse albinos, lança-t-elle, énergiquement. Je suis la fille adoptive de Chungha.

— Enchantée, se pencha la femme de cinquante ans.

Fati se leva et planta le couteau dans la table. Elle s'avança lentement et échangea un regard intense avec Aïssa. La femme croqua dans la pomme.

— Pendant que tu étais à mi-chemin entre le monde des vivants et des morts, j'ai dû venir en renfort pour aider Satsuki.

— Comment va-t-elle ? angoissa Aïssa.

— Mal, chuchota Davia. Si Fati n'était pas venue, mes hommes et moi aurions été dans un sale pétrin.

— Expliquez-moi ! s'impatienta Aïssa qui hurlait.

Fati souffla.

— Elle a sauvé ta meilleure amie mais elle a perdu son outil de travail : sa main. Je dois prendre Satsuki avec moi. Elle est dans une clinique privée et les séquelles sont impressionnantes.

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