Chapitre 13

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Minseok tenait son fils par le bras. Il posa sa main droite sur le dos d'Aïssa en la repoussant légèrement.

Il se dirigeait vers une voiture teintée, un van luxueux, à l'abri des regards. Minseok confia son fils à d'autres hommes qui l'accueillirent dans un autre véhicule. Kel devint muet et ne put s'exprimer davantage. Il craignait son père et son respect envers lui était immense.

Minseok et Aïssa se retrouvèrent tous les deux dans la voiture. Le chauffeur personnel de Minseok attendit à l'extérieur, avec les gardes du corps, recevant les premières gouttes de pluie. Aïssa remarqua une arme à feu près du siège sur lequel Minseok était assis. Face à face, Minseok retira ses lunettes et analysa intensément Aïssa. Il prit une voix grave et s'exprima dans sa langue maternelle.

— Ma belle, ma reine... tu m'as fait tourner la tête il y a fort longtemps. Mes hommes m'ont dit que tu viendrais voir Kel, normalement j'aurais dû agir plus tôt mais je ne suis pas cruel, je t'ai laissé admirer son visage.

— Comment le savaient-ils ?

— Je te rappelle que je suis le roi de Séoul, chaque habitant constitue un témoin oculaire. L'effaceur devait former le petit, celui que ton groupe et toi avez descendu. Sa mission était de gérer l'escorte de mon fils, le plus discrètement possible et par tous les moyens. L'effaceur n'a pas su le prendre sous sa responsabilité et le petit qui a l'âge de Kel a disparu. Mon petit doigt m'a dit qu'on finirait par se croiser, mes sources étaient fiables.

Aïssa ne répondit pas.

— Tu as osé me quitter pour retourner en France, ne pas donner signe de vie et revenir des années plus tard pour tenter de me soutirer mon fils avec ta clique de dégénérés. Tu as du culot ! grogna Minseok, virant au rouge.

— Minseok, les choses ne se sont pas passées comme ça. Je ne suis pas partie pour le plaisir de vous abandonner toi et Kel. Il y a un malentendu... je devais rentrer pour terminer mon semestre. J'avais une soutenance à passer et tu le sais.

— Aïssa ne joue pas à ce jeu avec moi, tu es en train de me dire que je mens et que je suis le fautif dans cette histoire ?

— Oui, je t'avais dit que je reviendrais, quitte à ce que je devienne une femme au foyer pour m'occuper de Kel le temps de chercher du travail, cela ne me dérangeait pas mais soudainement tu as arrêté de me parler et tu as pris la fuite avec lui.

— Car tu disais vouloir rentrer en France avec lui et ça je le refusais catégoriquement !

Aïssa resta scotchée à son siège.

— Tu vois... tu n'as pas changé ! Tu restes encore et toujours un gamin ! J'ai fait des sacrifices quand je suis tombée enceinte. Je me suis éloignée de mes amis et de mes chances de réaliser mes projets... J'ai dû m'accrocher pour réussir ma soutenance mais ça n'a pas suffi.

— Tu as toujours fait passer tes amis avant moi et surtout Juhee. Tu n'as pas cessé de l'écouter et de croire qu'elle te voulait du bien. Si c'était réellement ton amie, jamais de la vie elle ne t'aurait laissée à l'abandon pour revenir comme une fleur lorsque tu as pris l'initiative de me poursuivre en justice !

— Tu es borné ! s'écria Aïssa en tapant sur le siège du véhicule. Juhee m'avait dit à l'époque que tu étais un vaurien ! Tu parlais de business mais en réalité tu avais déjà commencé à dealer et moi je fermais les yeux. Crois-tu que cet avenir convient à Kel ?

— Kel t'a rayé et moi aussi. De plus, comme tu peux le voir, il est scolarisé dans l'une des meilleures écoles du pays, donc garde tes commentaires pour toi, précisa Minseok qui n'avait pas l'air de vouloir s'exprimer davantage.

Il abaissa la vitre et glissa quelques consignes à l'un de ses gardes du corps. Ce dernier acquiesça.

Aïssa ne semblait pas comprendre la situation.

— Un homme contre un homme, affirma Minseok en cherchant une cigarette dans son blouson.

— Que veux-tu dire ?

Tout d'un coup, le visage d'Arshneel s'écrasa sur la vitre. Aïssa sursauta.

— Arshneel ? Minseok, relâche-le !

— J'ai été informé pour l'effaceur, c'était l'un de mes meilleurs hommes mais il faut avouer qu'il aimait trop s'amuser. Il a mérité son sort.

— Qu'est-ce que tu vas lui faire ?

— Ça dépend... soupira Minseok.

— Minseok ?

 De tes amis, Arshneel et Juhee étaient les deux possessifs. Méfie-toi de lui, arrête de sortir avec lui et j'en passe !

— Ce n'est pas vrai !

— Bien sûr que si, rappelle-toi la fois où nous étions à Hongdae, au Bingsu ! s'exclama Minseok en rogne. Ils ont toujours été malveillants mais tu es restée aveugle, tu ne sais pas cerner les vrais amis.

— Tu n'es qu'une sale ordure ! vociféra Aïssa de chagrin qui ne voulait rien savoir.

Elle tenta de lui mettre une gifle mais Minseok la plaqua contre le siège et partagea quelques mots, tout près de son oreille.

— Il y a une nouvelle procédure administrative. Il te suffit de signer des documents et d'attester que tu abandonnes Kel ainsi que tes droits parentaux. Je ne ferai rien à tes amis et tu pourras vivre plus longtemps.

— Tu délires ou quoi ? sanglota Aïssa.

— Rendez-vous à Itaewon, un homme viendra vous chercher lorsque tu fixeras le rendez-vous. Voici un téléphone. Si jamais tu refuses, je pourrais aussi m'occuper de Kel et le faire disparaître juste pour te voir souffrir. Je n'ai rien à perdre !

— Tu es immonde !

Minseok ordonna à son chauffeur de la sortir de force.

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