Chapitre 8

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Se dessinait sur le visage du jeune homme un orifice. De son front, le sang coulait à flot. L'effaceur n'eut pas le temps de réagir.

— M'oblige pas à tirer, menaça la serveuse, avec un accent japonais. Elle posa son flingue sur la nuque de l'effaceur.

Ce dernier leva les mains au ciel sans dire un mot.

Aïssa se redressa presque nue et découvrit la serveuse avec une arme à feu.

La femme retira sa perruque et ses lunettes de soleil. Ses cheveux étaient noirs et très courts. Son œil droit était presque blanc, il ne fonctionnait plus.

Aïssa, confuse, découvrit que la femme asiatique tenait dans sa main sa formule. Elle avait écrit « CARNAGE » et, juste à côté du mot, la fausse serveuse avait rédigé « EPAULE » en japonais. Aïssa venait de saisir le contexte. La femme venait l'aider.

— Tu vas nous suivre gentiment, dicta la Japonaise.

— Vous n'irez pas loin toutes les deux, il y a des hommes armés et les miens sont dans les parages, ricana l'effaceur.

Aïssa échangea un regard interrogateur avec la fausse serveuse qui la rassura.

— Nous ne sommes pas seules !

— Arsh est dans le coup ? questionna Aïssa.

La Japonaise confirma.

Les trois personnages sortirent de la loge discrètement. Autour d'eux, il y avait des hommes armés. La Japonaise confia un message à l'un d'eux qui se dépêcha de leur frayer un chemin. L'effaceur n'avait pas l'air de reconnaître Aïssa. Il affichait toujours un sourire niais qui avait le don de l'agacer.

Ils se dirigèrent vers un accès secret qui menait à une ruelle sombre. Une voiture teintée les attendait. L'odeur de la pluie était forte et le lieu désert.

Lorsqu'ils arrivèrent près de la voiture, une femme brune en sortit. Elle était élancée. Son long manteau en fourrure se mariait bien avec son pantalon à pattes d'éléphant beige. Les hommes armés, qui s'étaient dissimulés dans le club à l'abri des clients, rejoignirent les quatre protagonistes.

— Aïssa, ma jolie, s'exclama la femme brune qui lui fit un baisemain.

— Giulia ! lança Aïssa soulagée.

L'effaceur, sous le choc, observa Aïssa sans pouvoir parler. Il venait de réaliser... Il eut du mal à la reconnaitre. Des souvenirs lointains remontèrent à la surface.

— Je suis venue à la rescousse comme je l'avais promis à Arshneel. Je te présente Satsuki, ma meilleure tireuse !

— Enchantée, s'exprima Satsuki, neutre.

— J'espère que je ne vous dérange pas, ironisa l'effaceur.

Giulia lui cracha sur le visage.

— Qui t'a donné la parole ? Stronzo!

— Tu me dois des hommes madame la camoufleuse ! Je n'ai pas oublié ce que tu as fait à Itaewon ! A cause de vous deux mon boss a failli m'étriper !

— Aujourd'hui encore tu es tombé dans le panneau, révéla Giulia, ici c'est ma zone. J'ai récemment racheté ce club. Je savais que tu viendrais y trainer ta sale queue !

Aïssa fit cesser la discussion et se tourna vers l'effaceur la mine sombre.

— Dis-moi où il se trouve...

— Tu parles de qui ? jubila l'homme.

— Tu sais très bien de qui je parle. Où est-il ?

— C'est à mon boss que tu dois poser cette question...

Giulia fit signe à Satsuki de tirer dans l'une de ses jambes. Elle s'exécuta.

L'effaceur hurla de douleur sous les rires de Giulia. Il s'effondra sur une jambe.

— Réponds vite ou je t'arrache les yeux, menaça l'Italienne aux grands airs.

— Mes hommes vont vous faire la peau, je ne suis pas venu seul...

— On vient de s'en occuper chéri, certifia Giulia, je t'ai dit qu'ici c'était ma zone. Il n'en reste qu'un en vie et je compte bien faire de lui mon pigeon voyageur. Il ira adresser un message à ton fameux boss.

— Vous comptez me prendre en otage ? demanda l'effaceur, en pleine souffrance.

Aïssa se tint face à lui.

— Je ne pense pas que tu passeras la nuit, assura-t-elle.

— Tu n'es vraiment qu'une salope... J'aurais dû t'achever au club !

— Rappelle-toi de ce que tu as fait à mon amie. Tu l'as défigurée... Je compte bien t'amocher de la même façon.

— Faites ce que vous voulez, je ne vous dirai rien ! Si je meurs ce soir, sachez que Minseok vous retrouvera et s'en prendra à vous par tous les moyens comme à Itaewon.

— Bien sûr, pouffa de rire Giulia, on va bien s'amuser !

Giulia ordonna à Satsuki de l'emmener avec sa voiture et quelques hommes pour le questionner. Un autre véhicule destiné à la patronne et à Aïssa arriva juste après.

Aïssa suivit Giulia qui l'assura que Satsuki prendrait les choses en main. Elles ne s'attardèrent pas et montèrent dans le véhicule.

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