87. Dommages collatéraux (1/2)

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Oldric.








Oldric fut précipité sur une table en bois.

— Nous devons empêcher l'infection de se propager, dit un homme vêtu d'une tunique tachée de sang.

— Si les lésions obstruent son flux, sa jambe sera fichue, avertit un type de grande taille qui se tenait à proximité.

— Tout ceci est ta faute, accusa une voix familière. Tire-le de ce merdier, ou je ferai en sorte que Sa Majesté l'apprenne !

— Oh, s'il te plaît, épargne-moi tes menaces, se moqua l'autre. J'ai du travail.

L'individu interpella l'échalas.

— Oublie celui-là, c'est une cause perdue. Fais venir Drusus et aidez-moi avec le blondinet !

Alors que sa vision floue commençait à s'éclaircir, Oldric remarqua un pendentif d'ivoire accroché à une large carrure.

Pugnax ?

Le gars à la tunique ensanglantée mélangea des herbes à un liquide sombre.

— L'opium devrait soulager la douleur, dit-il en portant le bol aux lèvres du souffrant. Bois.

Le praticien éloigna la joue des gencives et versa le breuvage. Le remède avait un goût aigre qui donna des frissons, irrita la gorge et l'estomac. Le patient poussa un sanglot convulsif.

— Tu as doublé la dose ! cria Pugnax.

— Détends-toi, je sais ce que je fais, rétorqua le médecin.

En arrière-plan, quelqu'un agonisait.

— Les brûlures de Loukianos le consument, rapporta le svelte.

— Ah oui, j'ai sous-estimé la puissance de ma résine spéciale, déclara le praticien d'un air indifférent. Je les avais pourtant prévenus de ne pas la renverser. Dommages collatéraux.

Il se rapprocha, révélant des iris verts et une tignasse châtain coupée court. Il semblait assez jeune, une vingtaine d'années environ.

— Bon, il est temps de le recoudre.

Les paupières d'Oldric s'ouvrirent, se refermèrent, au fur et à mesure qu'il perdait conscience. Une aiguille recourbée transperçait la peau, ne laissant qu'une légère sensation de picotement, témoignage de l'habileté du charcutier. Oldric sentit un linge chaud et humide pressé sur son front. Tandis qu'il avalait une boisson tiède, des saveurs de miel et d'aromates se mêlèrent sur sa langue, puis l'apaisement se répandit à travers ses muscles endoloris.

— Tu es en sécurité. Dors et reprends des forces, lui assura-t-on.

Sur ce, il permit aux ténèbres de l'envelopper et sombra dans un sommeil réparateur, peuplé de rêves de brumes.

Une Voix dans le ventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant